La
série Metal Slug a bien marqué la Neo·Geo durant la deuxième
partie de sa vie. Sa recette originale lui a rapidement valu
des fans : un shoot them up atypique matiné de plate-forme
(un run and gun, donc), le tout avec une ambiance
détonnante associée à une réalisation de qualité. Il n'en
fallait pas davantage pour que les divers épisodes
remportent un bon succès dans les salles de jeux. La
PlayStation 2 a eu droit à quatre épisodes : Metal Slug 3,
Metal Slug 4, Metal Slug 5 et Metal Slug 6, ce dernier
n'étant pas sorti en Europe. Première surprise : le jeu ne propose pas le choix entre affichages 50 Hz et 60 Hz. Un parti pris d'autant plus curieux que l'écrasante majorité des jeux localisés par Ignition Entertainment autorisent cette possibilité. Ce n'est pas grave, on ne va pas s'arrêter à cela, le jeu est probablement en 50 Hz optimisé, comme de nombreux jeux sur les 32-bit. Cette compilation dispose de sa propre petite intro. Des écrans sympathiques présentant les personnages de la série (Marco, Tarma, Fio, Eri, Nadia, Trevor, Ralf et Clark) alternent avec des mini-vidéos des jeux, atrocement compressées. Le menu d'accueil invite à jouer à l'un des 7 épisodes de la série, à régler quelques options et à visiter une section Gallery. Les options en question sont relativement complètes : on retiendra la possibilité d'ajuster le nombre de crédits, et ce jusqu'à une valeur infinie (freeplay). La section Gallery qui a été évoquée un peu plus haut ne se limite pas à des images (déblocables en finissant chacun des jeux). On trouve également la répertoire complet des musiques ainsi qu'une interview assez intéressante pour qui s'intéresse à cette série. Il ne reste plus qu'à se décider pour quel Metal Slug on va craquer. À
tout seigneur, tout honneur, commençons par le bon vieux
Metal Slug. Pour se mettre dans l'ambiance de la Neo·Geo,
une configuration de 5 crédits a été retenue. Et là, stupeur
: le jeu a perdu son intro avec le char. En fait ce n'est
pas le cas, le jeu est basé sur un émulateur avec le BIOS
Neo·Geo MVS. S'il y a des crédits, on reste donc à
l'écran-titre ! Il faut par conséquent jouer en free
play pour retrouver l'intro originale. Le jeu est par
ailleurs globalement identique à la version Neo·Geo : des
soldats à tuer en masse jusqu'au repère du général Morden.
Les quelques différences à noter sont valables pour tous les
épisodes, nous y reviendrons plus tard. Metal
Slug 2 nous propulse dans un scénario relatant la tentative
de Morden de faire alliance avec des extraterrestres. Un
plan que vous vous ferez un plaisir de contrarier. Les
graphismes fins et colorés, les touches d'humour, le laser
et les ralentissements sont toujours là. Si
Metal Slug 2 a un souci d'animation avec de nombreux
ralentissements, ce n'est presque plus le cas dans sa mise à
jour, Metal Slug X. SNK en a profité pour changer les
teintes des décors ainsi que repositionner certains boss et
ennemis. Quelques armes en plus et nous avons un Metal Slug
tout beau. Ces changements abandonnent du même coup l'idée
d'un scénario, les extraterrestres étant par exemple
présents dès le début du jeu. Metal
Slug 3, c'est le summum, l'apothéose, l'extase : tout y est
travaillé dans les moindres détails. Morden s'entête à
vouloir s'allier aux extraterrestres. Ces derniers
l'enlèvent pour le torturer. De votre côté, vous devrez
empêcher l'invasion de la planète jusqu'à vous infiltrer
dans le vaisseau-mère des aliens pour en déloger leur chef.
Un opus particulièrement long, avec de nombreux
embranchements de parcours. Metal
Slug 4 vous plonge dans une histoire de cyborgs. Un
satellite a repéré Morden, ce dernier étant censé être mort.
Encore une fois, cette intro n'est visible qu'en free
play. Pour en revenir à Morden, il s'agit en fait du
plan d'un savant qui a reconstitué le défunt général sous la
forme d'un cyborg. Il a pour lui son système de médailles,
assez intéressant si on se penche sur le score. Metal
Slug 5 est l'ultime épisode développé sur Neo·Geo. Il innove
bien plus que Metal Slug 4 mais on restait un peu sur sa
faim. Le scénario du jeu est un peu confus par ailleurs.
Secte mystique, esprit démoniaque, zombies... Tout cela est
assez mal lié. Il garde pour lui sa réalisation en nette
hausse. Metal Slug 6 constitue la grosse nouveauté de cette compilation, surtout pour les joueurs européens. Cet épisode est sorti sur Atomiswave et propose Ralf et Clark. Les options générales n'ont pas d'influence ici, le niveau de difficulté se choisissant avant de démarrer. Les nouveautés y sont assez nombreuses et le style graphique a un peu évolué, perdant de son aspect pixel art. Le
choix d'un émulateur pour les trois premiers épisodes peut
se comprendre, même si cela relève d'un manque flagrant
d'efforts. On aurait tout de même préféré un émulateur avec
un BIOS Neo·Geo AES. Ou alors, pourquoi pas reprendre ce qui
se faisait sur Neo·Geo CD ou Saturn. Cela aurait été
l'occasion de retrouver le mode Combat School. Si le premier reproche est ciblé sur SNK Playmore, le deuxième vise Ignition Entertainment. Ces derniers ont refusé à cette compilation un mode 60 Hz, ou même un mode 50 Hz optimisé. Il en résulte d'affreuses bandes noires : une "normale" (pour le tout début des années 90) en haut et une énorme en bas ! Comme si cela ne suffisait pas, le jeu est atrocement ralenti, encore plus que Metal Slug X sur PlayStation Pal, par exemple. Les commandes ont un terrible temps de latence, au point qu'on meurt alors qu'on avait fait la bonne manipulation ! Seuls ceux qui connaissent les Metal Slug par cœur pourront anticiper correctement les commandes à effectuer. Un comble, pour un jeu où les réflexes ont une part très importante dans le déroulement du jeu. Le reste du jeu est correct, bien que la qualité visuelle de l'émulateur ne soit pas exceptionnelle. Les musiques ne bénéficient quant à elles d'aucune réorchestration. Les temps de chargements sont par ailleurs un peu fréquents. Une machine qui a rencontré un tel succès que la PlayStation 2 ne devrait en aucun cas entrecouper un bête jeu en 2D archaïque (et émulé) de chargements... c'est pourtant le cas. Il reste le menu Gallery qui propose quelques jolies illustrations et une interview. Franchement, cela est d'une importance quasi-nulle, après avoir examiné la qualité générale de cette compilation.
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