Metal
Slug, ou comment tenter de résoudre une équation impossible.
Le premier, réussi en tout point, est en 1996 tout de même
un peu limité et court. Pas de souci, en 1998 SNK fournit
une suite bien plus étoffée, mais malheureusement entachée
de ralentissements. Aucun problème, un an après sort Metal
Slug X, ayant bien moins de ralentissements et encore plus
luxueux. Même si on a l'impression d'avoir atteint un sommet
(ce qui est le cas), Metal Slug 3 va se montrer encore
plus... total. Cette fois, la série a atteint les plus
hautes sphères du run and gun et pour faire mieux,
il faut un talent inoui. Mega Enterprise est loin de l'avoir
et Metal Slug 4, même s'il est objectivement bon, reste bien
loin de ses quatre aînés.
Pour Metal Slug 5, SNK Playmore a pris les choses en mains :
développement par la maison-mère, 708 Mbits, plus de
copier-coller maladroit. Est-ce pour autant suffisant pour
satisfaire les fans de la série, particulièrement exigeants
et pointilleux ? Rien n'est moins sûr.
Après
avoir enfoncé la cartouche, on peut voir une intro qui n'en
n'est pas vraiment une. C'est plutôt un écran-titre animé.
Ce dernier nous laisse entrevoir ce qui semble être un
nouveau véhicule, nous y reviendrons un peu plus tard.
Cette
fois, le scénario n'a absolument rien à voir avec l'ennemi
juré de Marco et Tarma, le général Morden.
Une installation chargée
de fabriquer un nouveau modèle de Metal Slug est attaquée et
les plans sont volés. Marco et Tarma sont chargés de
retrouver ces plans. Parallèlement, Fio et Eri mènent une
enquête sur l'Armée ptolémaïque, un groupe paramilitaire.
Elles parviennent à l'entrée d'une ruine aztèque, le Couloir
de Feu. C'est alors qu'elles sont repoussées par les
indigènes ainsi que par un char géant. Il ne fait aucun
doute que c'est l'Armée ptolémaïque qui s'est emparée des
plans volés. Marco et Tarma sont appelés en renfort pour
soutenir Fio et Eri. Nos quatre héros prennent d'assaut le
Couloir de Feu...
On
tombe sur l'écran d'accueil, similaire à celui des épisodes
précédents : Game Start, How to Play, Option et Exit, c'est
tout. Fini le menu Gallery de Metal Slug 4. Cela étant,
beaucoup trouveront que n'est pas une grande perte, tant il
était indigent.
Une fois quelques réglages effectués (ou non, si on veut
jouer en conditions brutes), l'écran de sélection des
personnages se dévoile. On y retrouve avec plaisir Tarma et
Eri. Il n'y avait aucun reproche en particulier contre
Trevor et Nadia, mais ils n'avaient rien apporté dans Metal
Slug 4 alors que cela aurait l'occasion d'introduire des
nouveautés spécifiques à chaque personnage. Entre cela et le
fait qu'ils avaient moins de charisme que Tarma et Eri, le
retour de ces derniers est une très bonne chose.
À
un moment, il y a eu des photos avec Clark et de Leona de la
série King of Fighters circulant sur la toile. Ce "fake" a
été rapidement identifié.
La
séquence How to Play (dont la musique a changé, chose
inédite dans la série), présente les commandes de bases,
inchangées depuis Metal Slug 4.
: tirer
: sauter
: lancer une grenade
: Metal Slug Attack
Un
nouveau mouvement apparaît, la glissade. Si on appuie
simultanément sur + , le personnage effectue une
glissade, glissade pendant laquelle il peut tirer. Cela
permet de passer sous certains tirs et de rester offensif.
Par
contre du côté des armes, pas grand chose à signaler. Ce
sont strictement les mêmes que dans Metal Slug 3 et 4, à
ceci près que le Flame Shot (arme pourtant présente
depuis les débuts de la série) a été supprimé. Même chose du
côté des projectiles à envoyer avec le bouton . On peut dire au revoir aux Fire
Bomb et Stone, il ne reste que la grenade
classique comme dans... le premier Metal Slug.
Heavy Machine Gun
Rocket Launcher
Shot Gun
Laser Gun
Dual Machine Gun
Enemy Chaser
Drop Shot
Iron Lizard
Super Grenade
Concernant
les véhicules, on note l'apparition d'un nouveau char, le Slug
Gunner. Ce dernier, qui n'est pas sans évoquer les
véhicules-robots de Top Hunter, avance soit sur chenilles,
soit en marchant ! Il y a aussi quelques autres joyeusetés,
comme ce véhicule gigantesque qui ressemble à une araignée,
ou encore la voiture de type Fiat 500, équipée d'une
mitrailleuse.
Metal Slug
Slug Flyer
Slug Mariner
Slug Gunner
Spider Slug
Tiaf 660
Pour
la première fois dans la série, on n'affronte pas l'Armée
rebelle. Cela implique que les ennemis sont totalement
inédits même si, bien sûr, leurs engins ont parfois un goût
de déjà-vu.
Les
missions sont au nombre de cinq. Tout commence par une
jungle sud-américaine puis on poursuit le carnage dans un
temple aztèque. La suite, on peut la commencer à la
découvrir au travers de ces quelques images des trois
premiers niveaux.
Comme
on peut s'en douter, à la fin de ces missions, des boss sont
là pour bloquer votre progression ou au moins faire perdre
quelques vies. Ils ont le mérite d'être plus inspirés que
ceux de Metal Slug 4 et surtout ont des schémas d'attaque
plus logiques. Le premier est assez original, c'est une
réplique du Metal Slug en beaucoup plus imposant.
Cet
épisode faisant suite au controversé Metal Slug 4, expert en
recyclage maladroit, c'est peu de dire qu'il était attendu
avec beaucoup d'exigence et ce, avant même sa sortie. Voyons
immédiatement ce que cela donne dans le détail...
Dans un jeu, la première impression est toujours importante,
et Metal Slug 4 avait échoué sur ce point en proposant un
premier niveau terne et très inspiré de certains passages
des épisodes 1 et 2. Ici, Metal Slug 5 nous met
immédiatement dans de l'inédit : jungle sur un fleuve à bord
d'un canoë, pyramide aztèque, le dépaysement et l'impression
de nouveauté sont bien là.
Couleurs, détails, éclairages, tout est bien travaillé et
met en de bonnes conditions pour une partie. Les décors sont
fouillés, colorés, avec une multitude de détails. Les
ennemis sont plus variés et, grande première, les soldats en
tenue verte de l'Armée rebelle du général Morden ne sont
plus là.
Cette fois, nous avons un
bien joli Metal Slug qui n'a pas à rougir face à ses
glorieux aînés.
Les
ralentissements sont rares et bien gérés, pas de gros souci,
sauf à un endroit : contre le boss du deuxième niveau, si on
joue à deux, l'écran gèle parfois carrément ! Les mouvements
des ennemis sont par ailleurs très bien rendus à l'écran, en
particulier pour les boss de fin de mission. SNK Playmore a
fait un travail correct qui manque de finition.
Déclinée à tous les modes, du heavy metal au western
spaghetti, la bande-son reprend quelques morceaux bien
connus et elle en apporte une bonne dose de nouveaux. La
qualité est très bonne, les thèmes entraînants, les
programmeurs se sont surpassés. Pour s'en donner les moyens,
ils ont d'ailleurs alloué deux fois plus de mémoire au son
que le maximum habituel (256 Mbits au lieu de 128 Mbits).
Les bruitages sont dans la parfaite continuité des chapitres
précédents : bourrins à souhait, ils renforcent l'immersion
dans l'action. Comme pour l'animation qui gèle à un moment
précis, on pourra également remarquer qu'un bruitage ou deux
ont tendance à "cracher", dommage.
La glissade
est bien pratique pour se dégager de certains mauvais pas,
d'autant plus qu'on peut le faire tout en tirant. Elle a
également pour conséquence qu'on peut se retrouver à glisser
au lieu de sauter tout en tirant vers le bas. Pas de gros
souci, on apprend vite et cette mauvaise habitude disparaît
rapidement. Cela restera gênant pour celui qui ne possède
pas le jeu et veut jouer à Metal Slug 5 très
occasionnellement. On pourra également regretter le fait que
les véhicules sont assez peu nombreux (11 dans Metal Slug 3
et 8 dans Metal Slug 4, contre 6, ici). Cela étant, la
jouabilité reste très bonne, c'est du pur Metal Slug.
Le jeu dispose
de cinq missions comme le grandiose Metal Slug 3, cependant
ce dernier avait un dernier niveau d'anthologie, très long
et difficile. Ici elles sont plus courtes, sans compter que
le jeu n'est pas spécialement ardu. On arrive au boss de fin
en disant "déjà c'est le dernier boss ?". Un boss
qui peut décevoir, on ne comprend pas d'où il vient ni ce
qu'il est exactement par rapport à l'Armée ptolémaïque. Un
chef suprême ? Un démon que les membres de cette armée
adorent ? Mystère. De plus, les embranchements ont presque
disparu.
Bilan
Première chose, Metal Slug 5
enfonce son prédécesseur en termes de réalisation
et d'originalité. Plus joli, plus réussi et plus
varié au niveau du son, il fait oublier le faux
pas de Metal Slug 4, ce dernier ayant pour lui son
système intéressant de médailles. Metal Slug 5,
c'est de la très bonne réalisation, mais il reste
perfectible avec son animation qui gèle et ses
bruitages mal échantillonnés. D'accord, cela reste
trop anecdotique pour entâcher la qualité du jeu,
mais les joueurs les plus exigeants ne manqueront
pas de relever ces soucis.
Par ailleurs on retrouve un peu l'esprit du
premier Metal Slug : on ne finit pas épuisé pour
voir le générique de fin. Plus dynamique et
digeste que le terrible Metal Slug 3, il saura
plaire à ceux qui n'adhèrent pas à la surenchère.
Pour 708 Mbits, on aurait tout de même pu espérer
quelques chemins alternatifs, ces derniers ne
rallongeant pas la durée d'une partie mais donnant
tout de même envie d'y revenir.
Metal
Slug 5 n'est pas du niveau de Metal Slug,
Metal Slug X et Metal Slug 3, c'est indéniable.
Cela reste un très bon épisode, apportant pas mal
de nouveautés à une série qui tournait sérieusement en
rond avec le 4. Bien que ce ne soit pas celui à
avoir en priorité, il est tout à fait digne de sa
série et, c'est bien là l'essentiel, offre un
moment d'action pure, comme tout Metal Slug qui se
respecte.