Fatal Fury 3
 
 


fighting game
©1995, SNK
266 Mbits


 
     

S'il est une série qui a su se faire une place au soleil au fil de ses épisodes, face à Street Fighter, c'est bien Fatal Fury. Le premier du nom n'est pas mauvais, mais malheureusement bien loin du standard imposé par le jeu de Capcom. Le deuxième est déjà d'une qualité largement supérieure mais il lui manque encore quelques personnages et des enchaînements de coups. SNK choisit alors pour une fois la voie de la facilité en customisant son Fatal Fury 2, comme le fait son rival. Cela donne un Fatal Fury Special absolument dément à sa sortie, il propose tout ce qui fait défaut à son aîné. L'année 1994 se passe, et point de nouveau Fatal Fury à l'horizon. Certes, The King of Fighters '94 permet de retrouver Terry, Andy et Joe mais ce n'est pas ce que les fans attendent. La série KOF va-t-elle succéder directement à Fatal Fury ?

1995 apporte la réponse : c'est non. Voici donc Fatal Fury 3, sorti le 26 mars au format MVS puis le 21 avril sur console AES. Ce dernier va devoir donner un bon dépoussiérage à la série, Capcom ayant bien travaillé de son côté avec Darkstalkers et X-Men: Children of the Atom, et SNK s'étant trouvé un nouveau fer de lance avec KOF.

 
 
The King of Fighters '94
(1994, SNK)
 
Darkstalkers
(1994, Capcom)
 
X-Men: Children of the Atom
(1994, Capcom)

Wolfgang Krauser a été vaincu par Terry lors de la finale du dernier King of Fighters. Notre héros rentre à Southtown et voit une rutilante Bentley aux vitres fumées arpenter les rues. Il ne se doute pas qu'il s'agit de Billy Kane, conduisant son patron, Geese Howard. Ce dernier a survécu à ses blessures, préférant se faire passer pour mort. Il est désormais rétabli et a repris ses affaires à Southtown.
Pendant ce temps à Hong Kong, un mystérieux individu du nom de Ryûji Yamazaki est chargé de retrouver les parchemins sacrés de Qin, vieux de plus de 2000 ans. Il est dit que seul l'être humain le plus fort du monde peut les posséder. Ces parchemins ont été vus à Southtown et justement un nouveau King of Fighters y est organisé par Geese...

Première chose qui frappe, c'est l'intro, elle est vraiment superbe (c'est l'une des plus réussies sur Neo·Geo). On y voit Terry revenir à Southtown au soleil couchant avec son baluchon sur le dos. On aperçoit la Bentley de Geese Howard rentrer au garage, puis le parrain de Southtown dans son bureau. Le tout sur fond de musique très dynamique et de digits vocales d'excellente qualité.


Après avoir appuyé sur , on voit avec plaisir qu'à l'instar de Samurai Shodown II, il y a de vraies options. Celles-ci sont encore plus ergonomiques et cette fois cela ressemble aux paramètres qu'on peut trouver sur les consoles grand public.

Du côté de l'écran de sélection des personnages, on ne voit que 10 combattants, avec un retour à une représentation en entier : on abandonne les cases classiques de Fatal Fury Special. Fort heureusement, il y a en fait 13 personnages sélectionnables. Pour savoir comment les obtenir, il suffit d'aller jeter un œil ici.

Cinq combattants viennent de Fatal Fury Special : on retrouve donc Terry, Andy, Joe, Mai et Geese. Du côté des nouveaux, nous en avons également cinq.
- Blue-Mary :
Son vrai nom est Mary Ryan, c'est une détective privée pratiquant le sambo. Elle est à Southtown pour enquêter sur les parchemins sacrés de Qin.
- Sokaku Mochizuki :Le clan Mochizuki est le rival séculaire du clan Shiranui. Sokaku est un magicien à la recherche des parchemins car il y voit une source du Mal, et veut donc les détruire.
-
Bob Wilson :Bob est un capoériste, il tient un restaurant du nom de Pao Pao Café 2 ; c'est le protégé de Richard Meyer.
- Franco Bash :
Mécanicien aux ateliers de l'aéroport de Southtown, Franco est un ancien champion de boxe poids-lourd. On a enlevé son fils, et il doit récupérer les parchemins de Qin pour qu'on le lui rende.
- Hon Fu :
Ami de Cheng Sinzan, Hon est un policier venant de Hong Kong. Il est à Southtown pour arrêter Ryûji Yamazaki.

Le petite séquence How to Play permet, comme toujours, d'apprendre les bases et quelques combinaisons. Le maniement de base reste identique à celui de Fatal Fury 2 et Fatal Fury Special.
: poing faible
:
pied faible
: poing fort
: pied fort

Les combinaisons changent un peu, surtout du fait qu'un troisième plan fait son apparition. Désormais, permet d'esquiver vers le bas et vers le haut. En revanche, on ne peut rester indéfiniment sur ces plans et le combattant revient automatiquement au plan central au bout de quelques secondes. Changer de plan se matérialisera à l'écran par des pas et non plus par un saut lunaire. On gagne en réalisme et, surtout, en nervosité.

Il peut également y revenir en attaquant avec ou pour un coup de poing et ou pour un coup de pied. Les coups puissants ( ou ) envoient l'adversaire sur le plan opposé. Achever un adversaire avec une telle contre-attaque réservera des surprises qui pourront être fonction du décor...

Bob esquive avec .
Il contre-attaque avec .
Andy se retrouve sur le plan du haut.

Pour en terminer avec ces plans, il est possible, de ramener sur le plan du milieu un adversaire adepte de l'esquive. Pour ce faire, il faut exécuter la même combinaison que pour changer de plan.

Du côté des déplacements, si l'esquive est toujours là (avec son invincibilité temporaire), on notera l'arrivée d'une glissade en avant, le dash : . Par ailleurs, ce dash peut être interrompu si on appuie sur .
Toujours au chapitre des esquives, s'en ajoute une brève qui rappelle un peu le de KOF '94 (mais avec la possibilité de contre-attaquer, cette fois) en appuyant très peu de temps sur .
Un peu dans le même genre que cette manipulation, la contre-attaque + pendant la garde (héritée de Fatal Fury 2 et Fatal Fury Special) répond toujours présente à l'appel.

+

Par ailleurs, il y a à présent quatre niveaux de saut :
- petit (on effleure la croix de direction)
- normal
- grand (à la fin d'un dash)
- long et bas (on effleure la croix de direction à la fin d'un dash)

À propos de saut, il est désormais possible de se protéger durant ces derniers, à l'instar du jeu Darstalkers de Capcom, sorti près d'un an auparavant (juillet 1994).

On retrouve à peu près mêmes coups spéciaux que dans Fatal Fury 2 et Special mais certains petits changements sont à signaler. Par exemple, Joe troque son TNT Punch contre un Golden Heel Blast des plus sympathiques, Terry perd son Rising Tackle au profit d'un Power Dunk trrès réussi.

Golden Heel Blast
+
ou
Slash Kick
(2 sec) +
ou
Hurricane Upper
+ ou

En plus des coups normaux et Desperation Moves, il en apparaît de nouveaux de niveau supérieur : les Hidden Desperation Moves, ou HDM. Malheureusement, ces HDM sont trop difficiles à faire et les conditions d'obtention sont bien compliquées. Pour en savoir davantage, tout est dans ce petit guide stratégique.

Screw Upper
+
Slide Screw
+

Enfin apparaissent les feintes (fake moves) fort utiles en duel contre un humain mais qui ne bernent aucunement la machine !

Grande première, chaque combat est noté, et de ces notes dépend la fin du jeu : adversaires, décors et générique de fin. La note s'améliorera si on use des DM ainsi que si on parvient à placer une HDM (dans ce dernier cas, bon courage). Les enchaînements permettent également d'améliorer sa note.

Après avoir pris un personnage, on doit choisir son premier adversaire parmi les quatre qui sont proposés : Bob, Franco, Mary ou Joe. Ce dispositif rappelle immanquablement celui de Fatal Fury.

On se déplace ensuite sur la carte de Southtown pour affronter les suivants. Il y a dix stages de base auxquels on peut ajouter les deux stages des boss.

SNK a fait de très gros efforts pour renouveler sa saga Fatal Fury, notamment au niveau de la jouabilité grandement revue. La réalisation a-t-elle autant évolué ?...



Les décors retournent aux sources de Fatal Fury : ils sont tous situés à Southtown. Très vastes et surtout bien colorés et fins à souhait, ils permettent de se replonger avec délice dans la ville fictive imaginée par SNK. De nouveaux lieux, d'autres repris de Fatal Fury... ou même de la série Art of Fighting, bref, plus que jamais Southtown prend corps et se met à exister. Comme pour les épisodes précédents, ce sont des stages qui évoluent quand la nuit tombe. Le décor est toutefois à chaque round retravaillé en profondeur. Une multitude de détails rendent ce jeu magnifique : tranches de vie, interactions avec les stages, clins d'œil, tout y est. Les personnages sont redessinés, ils sont plus costauds que dans Fatal Fury Special avec un style qui fait dessin animé. Voilà assurément un bien joli travail de la part des programmeurs de SNK.


L'animation est très fluide avec bien plus d'étapes que dans Fatal Fury Special, Art of Fighting 2, ou KOF '94. Elle est cependant un peu trop lente, dommage. Un superbe effet de zoom est appliqué au personnage quand le dernier coup le sort de l'arène de jeu en changeant de plan lors d'un KO.


Fatal Fury Special était une grande réussite côté son. Fatal Fury 3 s'en sort très bien, les musiques sont vraiment entraînantes et réussies. Par contre, côté digits vocales, c'est un peu moins clair qu'avant. Les voix semblent un peu enrouées et assourdies, curieux... Elles sont cependant mieux articulées, ce qui est appréciable.


La jouabilité évolue en profondeur tout en s'appuyant sur les bases posées par les illustres aînés. La gestion des plans est toutefois assez difficile à dompter et, au final, c'est moins bien pensé que dans Fatal Fury Special. Quand on joue contre la machine et qu'elle commence à s'entêter à changer sans arrêt de plan (Terry et Geese, surtout), il y a vraiment de quoi s'énerver. Les prises au corps à corps sont plus difficiles à exécuter mais certains personnages peuvent augmenter les dégâts causés après un tel mouvement. Les enchaînements sont plus faciles à faire qu'avant, voilà un bon point.


La durée de vie serait très moyenne avec seulement 10 personnages, mais comme nous l'avons vu, Fatal Fury 3 est en fait correct sur ce point avec 13 combattants. Le fait que les combats soient notés relance l'intérêt et donne envie d'y revenir pour obtenir de meilleures notes et ainsi voir tous les adversaires et tous les décors. Il n'y a malheureusement toujours pas de mode véritable versus, le gagnant d'une joute étant encore et toujours condamné à garder son personnage.




Pas grand chose à noter de cette version Neo·Geo CD, sortie tout juste une semaine après la version cartouche (le 28 avril 1995, donc). On retrouve tous les éléments de sa grande sœur : les 10 personnages de base, les 3 boss à débloquer, les graphismes en béton armé, la jouabilité particulière, etc.

Seules différences à noter, la bande sonore est réorchestrée (certains apprécieront, d'autres y resteront insensibles, comme toujours), la pause efface tous les sprites (on n'a que les barres de vie sur fond noir) et il y a un curieux et bref écran noir après le "Go!".

Un petit mot également sur l'intro du jeu. Elle na rien de particulier en plus, à ceci près que la musique réorchestrée et la voix off bien plus puissante lui donnent encore plus de prestance. Rien que pour le plaisir, la voici :


Quant aux temps de chargement, ils se révèlent tout à fait supportables.

Fatal Fury 3 sur Neo·Geo CD ne déçoit pas. Il se montre aussi bon que sur Neo·Geo AES et propose un environnement sonore à la hauteur du support.


 
Bilan
 
 

Fatal Fury 3 dispose d'une réalisation très soignée et apporte pas mal de nouveautés, sans bouleverser les habitués. Il n'a que quelques soucis de gestion des plans et est un peu trop lent, mais rien de catastrophique. Des défauts qui rebuteront peut-être ceux qui ne connaissent que Street Fighter, mais les amateurs sauront apprécier les innovations de cet épisode à leur juste valeur. À posséder si on aime la série !


Celui qui découvre Fatal Fury 3 des années après sa sortie risque de ne pas comprendre pourquoi ce jeu a pu être "très bon". Real Bout Fatal Fury, développé par la suite, est plus rapide, plus jouable, possède plus de personnages (16), mais se révèle un peu moins beau et n'a que 5 stages.
Si vous privilégiez jouabilité et durée de vie, pré
férez Real Bout Fatal Fury. Si vous êtes un esthète,vous pouvez laisser une chance à Fatal Fury 3. L'adepte de jeux à la jouabilité old school et à la réalisation de qualité pourra y trouver son bonheur.

Tarma

 
     

   




 

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