Prenons notre machine à voyager dans le temps et remontons dans la première moitié des années 90. C'est la guerre du jeu de combat, elle oppose Capcom à SNK et bat alors son plein. Un tel déploiement d'énergie et de créativité est une bonne chose, en effet elle profite au joueur qui peut savourer les progrès accomplis. Le premier constructeur en question surfe à cette époque sur la vague du succès de Street Fighter II et se contente de mises à jour de son hit. Le second fait figure de challenger, certes talentueux, qui multiplie les séries sans arriver à s'imposer réellement face à son rival. Il s'est plus particulièrement concentré sur une : Fatal Fury (eh non, King of Fighters n'arrive qu'un peu plus tard). Cette dernière comporte pas moins de huit épisodes sur Neo·Geo (auxquels on peut ajouter ceux sortis sur NeoGeo Pocket, Hyper NeoGeo 64 et PlayStation) et ce sont les quatre premiers que SNK Playmore vous propose de revisiter dans cette compilation. Il
s'agit donc de
jeux très
clairement
orientés
old-school qui
vont
intéresser
avant tout
ceux qui les
ont connus et
appréciés à
l'époque ainsi
que les
curieux qui ne
jurent pas que
par la 3D et
la haute
définition.
Ici il ne sera
pas question
de détailler
chacun des
titres, mais
plutôt
d'appréhender
la compilation
dans son
ensemble, non
sans faire
quelques
rappels. Pour
ceux qui
veulent en
savoir plus,
voici de quoi
se documenter
: Prêts à (re)faire une virée à Southtown ou un tour du monde ? Alors allons-y ! Ceux qui ont tout leur temps, la nostalgie des consoles Pal des années 90 et/ou un vieux téléviseur joueront en 50 Hz. Pour les autres, le 60 Hz leur tend les bras. Le menu d'accueil reprend la trame de fond hexagonale d'Art of Fighting Anthology. C'est sobre, voire tristounet, mais clair. Outre la sélection des jeux, quelques réglages sont disponibles. On peut choisir le mode de sauvegarde, régler la manette (séparément pour chacun des quatre titres), ajuster l'image, paramétrer le son et enfin modifier les couleurs des personnages. C'est assez complet, mais pas étourdissant non plus. On attend toujours un mode Training, par exemple.
Fatal Fury date de 1991, c'est la première confrontation entre les loups solitaires et le charismatique parrain de la pègre de Southtown, Geese Howard. On n'a droit qu'à trois personnages (Terry, Andy et Joe) et le jeu à deux en Versus ou contre le CPU (une sorte de Dramatic Battle à la Capcom avant l'heure) est autorisé. C'est vieillot, les stages ont peu de relief, les coups sortent assez mal, mais l'ambiance est déjà au rendez-vous.
On fait un sacré pas en avant avec ce Fatal Fury 2 de 1992. Calqué sur Street Fighter II, il propose de choisir parmi huit combattants et de faire un tour du monde avant d'affronter quatre boss bien remontés. Moins personnel que l'épisode précédent, celui-ci convainc par sa réalisation en très nette hausse et son choix de personnages plus correct. C'est également l'arrivée des Desperation Moves dans la série, une belle occasion de retourner une situation. N'oublions pas l'apparition de Mai Shiranui, icône incontournable à la poitrine aussi célèbre que généreuse. Il reste le manque d'enchaînements - à part un ou deux bugs qu'ont su débusquer certains acharnés de la manette - qui handicape trop le titre de SNK pour espérer s'imposer face à un Street Fighter II' Turbo.
Avec Fatal Fury Special (1993), SNK joue pour une fois le jeu de Capcom : on prend les mêmes ingrédients et on recommence en améliorant la recette. C'est donc un Fatal Fury 2 "plus mieux" que voici : plus de personnages (16 contre 8), plus de décors, plus de musiques, des enchaînements (cette fois vraiment intégrés, cela ne relevant plus du bug), etc. Et sans compter la possibilité, jouissive à l'époque, de faire des duels Geese Howard contre Wolfgang Krauser. Imaginez, des personnages qu'on est jusqu'alors condamné à affronter, enfin à portée de manette ! C'est grand, c'est beau, le jeu est un must absolu en son temps. Ajoutez à cela une surprise finale venant d'Art of Fighting et vous comprendrez qu'à l'époque on avait un jeu... énorme.
Comment
offrir une
suite à Fatal
Fury Special ?
Dans un
premier temps
en ne faisant
rien, le temps
de réfléchir.
C'est ce qu'a
fait SNK et
effectivement,
1994 n'a pas
vu de Fatal
Fury pointer
le bout de son
nez. C'était
l'occasion de
lancer The
King of
Fighters, ce
qui n'est pas
rien...
Les
jeux sont
convenablement
adaptés, la
quasi-certitude
de l'émulateur
embarqué
planant encore
et toujours
sur ce genre
de
compilation.
Peu importe,
tant que le
travail reste
propre et bien
fait.
Les
temps de
chargement
sont contenus
et rares : un
au début de la
compilation et
un au début de
chaque jeu. En
fait on se
croirait sur
Neo·Geo CD
réactualisée.
Les puristes
de la
cartouche
continueront
de trouver ces
quelques
secondes de
trop mais
après tout,
ils sont
plutôt
concernés par
le MVS et
l'AES et non
la PlayStation
2.
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||