World Heroes 2
 
 


fighting game
©1993, ADK
146 Mbits


 


     

Les "héros du monde" font à nouveau parler d'eux sur Neo·Geo. Faisant suite à un premier opus innovant, mais insuffisamment armé pour inquiéter Street Fighter II, voici une deuxième mouture pour suivre leurs nouvelles aventures. Cette fois-ci, ADK a mis les petits plats dans les grands et le jeu tient sur près de 150 Mbits.

L'histoire est on ne peut plus simple. Les héros reviennent avec six nouveaux combattants. Il faut voyager dans le temps et faire face aux assauts des adversaires dans une excitante et éprouvante bataille à différentes époques. Voilà, c'est tout.

On enfiche la cartouche et ça commence ! Après le célèbre boot-screen, on a droit au non moins prestigieux "The 100 Mega Shock!", suivi d'une petite intro présentant Hanzô (ou Hanzou, selon les retranscriptions), le héros de World Heroes, faisant face aux nouveaux venus.


Ce World Heroes 2 ne vous ensevelira pas sous des tonnes d'options. C'est identique au premier volet : choix du niveau de difficulté et c'est tout. Les 8 personnage de World Heroes sont toujours là, auxquels viennent s'ajouter 6 nouvelles têtes. Oui, cela fait bien 14 personnages ! Voilà un nombre plus que correct en comparaison des rivaux directs (Fatal Fury 2 en a 8 alors que Street Fighter II' Turbo et Mortal Kombat II en ont 12).

Bref, chacun des participants a ses raisons de participer au tournoi. Petit trombinoscope des nouvelles têtes...

Mudman :
Originaire de Nouvelle Guinée, Mudman combat ceux qui menacent la Terre.
Ryôkô :
Cette championne de judo recherche le vrai sens de la lutte.
Erick :
Prince des Vikings, Erick s'ennuie en attendant d'accéder au trône.
Shura :
Champion de boxe, Shura recherche le meurtrier de son frère.
Johnny Maximum :
Surnommé "Mr Killing Machine", Johnny veut diversifier sa technique avant la retraite.
Captain Kidd :
Ce pirate a conquis les Sept Mers. Il s'est lui-même invité au tournoi.

Les manipulations de base sont clairement expliquées lors de la traditionnelle séquence How to Play. C'est quasi-identique à World Heroes, hormis le bouton qui se voit alloué une seconde fonction.
: poing
: pied
: provoquer / saisir l'adversaire.
Plus on appuie longtemps sur un bouton de frappe, plus le coup est fort (deux niveaux de puissance).

Chaque combattant possède sa panoplie de coups spéciaux (dont la liste est consultable dans ce petit guide stratégique), à base de mouvements du joystick combinés à certains boutons.

Penetration Punt
+
Mongolian Dynamite
(2 sec) +
Whirlpool Kick
(2 sec) +

Alors rien de nouveau à se mettre sous la dent, dans ce World Heroes 2, question jouabilité ? Eh bien, il y a quelques innovations. Citons d'abord la possibilité de renvoyer les coups spéciaux de type projectile. En se protégeant au tout dernier moment avant l'impact, au lieu d'encaisser en perdant un peu de santé, le coup en question repart dans l'autre sens. Mais trêve de discours, voyons Erick et Hanzô illustrer la chose...

Erick envoie sa vague "Aegyr's Halberd".
Hanzou pare le coup au tout dernier moment.
Et c'est Erick qui se prend sa propre vague !

Autre possibilité de contre, il s'agit des prises au corps-à-corps. On saisit avec le bouton , mais on peut également contrer une saisie avec ce même bouton, et en appuyant au bon moment. Attention, un contre peut lui-même être contré, et ainsi de suite dans un très court laps de temps.

Rasputin va écraser Janne de ses mains géantes...
... sauf que cette dernière attrape notre Russe au bon moment...
... et l'envoie valser dans les airs !

Après avoir choisi son combattant, deux modes de jeu sont possibles comme dans World Heroes : Normal et Death Match. Lors d'une partie à deux joueurs et en cas de désaccord sur le choix du mode de jeu, un tir à pile ou face départage les adversaires.

Le mode Normal est classique et propose de parcourir le monde à différentes époques avant d'arriver au Colisée de Rome, où attendent Neo Geegus et Dio.

De son côté, le mode Death Match est bien plus original et propose des gâteries telles que des murs ornés de piques, des rings électrifiés, des champs de mines, des cordes enflammés, etc. Désormais, ce mode Death Match est bien plus abouti. D'abord les stages y sont plus nombreux. Ensuite, ce n'est pas tout le temps la même musique, contrairement à World Heroes. Enfin, point le plus important, c'est le principe de la barre de santé unique. Cette barre se remplit de rouge ou de bleu selon qui reçoit des coups, ce qui fait qu'on peut toujours renverser une situation paraissant désespérée. Une fois vide d'un des côté, le perdant a trois chances pour se relever et récupérer un peu de santé, au prix d'un mitraillage frénétique des directions et ainsi que du bouton .

Les stages du mode Normal sont parfaitement en accord avec les combattants qui y sont associés alors qu'en Death Match, ils ont tous l'air contemporains (et sont moins exotiques). Pour en revenir aux décors de base, ils vous feront voyager à diverses époques et dans des lieux très variés.

Hanzô
Fûma
Kim Dragon
Julius Carn
Rasputin
Janne
Brocken
Muscle Power
Captain Kidd
Erick
Ryôkô
Shura
Mudman
Johnny Maximum

World Heroes 2 tient donc ses promesses côté nouveautés et justifie pleinement ses 146 Mbits, tant il est généreux. L'est-il autant au niveau de sa réalisation ?...



La chose qui frappe en premier est le nombre très élevé de décors : 14 de base, celui des boss, et enfin tous ceux du Death Match. C'est assez impressionnant ! La qualité est bonne sans être exceptionnelle (cela manque de relief) et c'est très, très coloré. Les personnages sont bien faits, si ce n'est leur dégaine parfois pas terrible.


Ça bouge plus vite que World Heroes, ce qui ne veut pas dire que le jeu soit un modèle de rapidité, tant le premier donnait l'impression de combattre en apesanteur. Il n'y a pas ou peu de ralentissements et de clignotements. Les mouvements des personnages sont correctement décomposés, mais sans plus. Quant aux stages, ils sont richement animés avec la présence d'un arbitre dans le mode Death Match. On notera la reprise du scrolling ligne par ligne sur le sol, comme dans Street Fighter II. Il s'agit d'un travail globalement honnête.


Les bruitages et voix sont moyennes : la voix-off se montre très robotique et certaines digits sont franchement énervantes - surtout les "atchou atchou" de Dragon - à la longue. Quant aux musiques, sans être aussi mémorables que celles d'un Fatal Fury 2, elles sont inspirées et correspondent bien aux décors.


Nous l'avons vu, la jouabilité apporte son lot de nouveautés : on peut contrer les projections et les projectiles. Sur le papier, c'est une excellente idée, et c'est assez sympa quand on joue à deux. Mais contre la console, cela devient très vite énervant. La machine triche autant qu'elle le peut et il est impossible de savourer ces nouveautés. En fait, elles nécessitent un bon timing (disons "synchronisation" pour ceux que l'anglais hérisse) que la console n'a aucun mal à trouver. C'est bien trop frustrant.


14 personnages, c'est bien mieux que les 8 de Fatal Fury 2 ou même les 12 de Street Fighter II' Turbo. Deux modes de jeux très différents, un très grand nombre de stages... Voilà le grand point fort de cette cartouche. World Heroes 2 est imposant et en faire le tour demandera du temps.




World Heroes 2 sur Neo·Geo CD est sensiblement similaire à son grand frère. Les chargements sont très courts et la bande-son devient instrumentale.

On retrouve par ailleurs tous les éléments de la version AES : mode Normal et Death Match, les 14 personnages de base et tous leurs coups. Les observateurs noteront la disparition de l'écran "The 100 Mega Shock!", bizarre... Si ça s'arrêtait là, on serait en face d'un version très honnête, mais il y a une cerise sur le gâteau :

Eh oui, Dio est jouable ! Il est disponible avec ce code. Cela fait un total de 15 combattants, voilà un petit geste bien sympathique de la part de l'éditeur qui aurait pu se borner à une simple copie de la version AES.

Certes deux ans après, ADK a eu l'intelligence d'améliorer discrètement son World Heroes 2 pour l'adapter sur la Neo·Geo CD. C'est pareil qu'en cartouche, et même un chouïa mieux. Qui s'en plaindra ?


 
Bilan
 
 

World Heroes 2 est meilleur que World Heroes, mais cela est la moindre des choses. Il offre beaucoup d'éléments et sa durée de vie est conséquente, sans compter son mode Death Match plus abouti que jamais, surtout en versus. Seules ombres au tableau : une jouabilité contre le CPU parfois énervante et certains personnages franchement pas charismatiques. Les amateurs du premier World Heroes vont adorer, les détracteurs passeront leur chemin, la série évoluant sans changer en profondeur.


World Heroes 2 a beaucoup vieilli. Dépassé, son éclat de 1993 est désormais totalemen
t terni par les années. Il lui reste son visuel chatoyant et son fameux mode Death Match, vraiment très bon quand on joue à deux. Ceux qui veulent une jouabilité plus aboutie préfèreront World Heroes Perfect.
Cet épisode 2 ne décevra pas celui qui l'a apprécié du temps de sa gloire et une partie de temps en temps fera toujours plaisir.

Tarma

 
     

   




 

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