Capcom est désormais bien armé pour affronter un SNK en grande forme. Le CPS-2 s'annonce franchement prometteur avec ses graphismes de haute volée et un son bien meilleur que celui de son aîné. Ce serait l'occasion de lancer une nouvelle franchise, ou au moins d'offrir une véritable suite à Street Fighter II, qu'on connaît par cœur.
SNK va un peu s'effacer jusqu'à l'été 1994, laissant un peu de champ libre à Capcom. Ce dernier lance le 20 mai 1994 un très solide beat them all, Alien vs. Predator.
Le 25 juin Capcom ne peut s'empêcher de retomber un petit coup dans la marmite Street Fighter II avec la sortie simultanée de Super Street Fighter II sur Mega Drive et sur Super Famicom. Les adaptations sont très convaincantes, les jeux sont parmi les meilleurs du genre sur leurs supports respectifs, mais... on commence vraiment à saturer de ces Street Fighter II vus et revus. Heureusement que Takara nous donne un peu d'air frais en adaptant les jeux SNK sur consoles grand public.
Enfin le 5 juillet 1994
Capcom se décide à proposer un jeu de Versus Fighting
100% nouveau. Ouf ! Il s'agit de Darkstakers (Vampire au Japon), un
jeu faisant intervenir des créatures fantastiques (loup-garou,
vampire, momie, etc.) dans un environnement des plus soignés.
L'animation du jeu surpasse de loin ce qui se faisait dans les deux
derniers Street Fighter II qui, il est vrai, s'appuyaient sur un travail
fait sur CPS-1. Ici le CPS-2 est vraiment exploité et SNK a
du souci à se faire.
D'un côté
on a SNK maîtrisant sa Neo·Geo et sachant faire de bons
gros jeux de combat. De l'autre côté on a Capcom qui
s'est enfin décidé à lacher son Street Fighter
II et à exploiter son CPS-2.
Capcom va essayer d'imiter SNK sur le marché des consoles, en reprenant l'idée de proposer des jeux de qualité arcade à domicile. Bien que les Mega Drive et Super Nintendo soient de vraies stars, elles sont loin d'égaler une Neo·Geo, et bien sûr un système CPS-2. En 1994 Capcom commercialise donc le Capcom Power System Changer, ou CPS Changer. Il s'agit d'un CPS-1 modifié pour passer sur un téléviseur. Pour jouer, on peut y brancher des manettes Super Nintendo ou des sticks dédiés. Capcom y sortira quelques hits du CPS-1, comme Street Fighter II' Turbo, Captain Commando ou Final Fight. Plus étonnant, sera même adapté Street Fighter Alpha, pourtant conçu pour le CPS-2. Pour la petite histoire, c'est ce jeu, adapté pour le CPS Changer, qui va permettre à Razoola de casser le code protégeant les jeux CPS-2.
Le succès est plus que mitigé (d'accord, c'est un échec cuisant, autant en chiffres de vente qu'en prestige) et Capcom se rabat sur la génération suivante de consoles. Il jette son dévolu sur la 3DO le 13 novembre 1994 avec... Super Street Fighter II Turbo. On a cette fois une adaptation presque identique à l'arcade. Presque, les connaisseurs trouvant les quelques différences qui demeurent.
1995
est une année riche en jeux. Le mois de mars voit arriver Night
Warriors: Darkstalkers' Revenge (ou Vampire Hunter au Japon) et Fatal
Fury 3. C'est beau jeu, c'est bon, les joueurs se régalent,
même si Fatal Fury 3 n'est pas parfaitement au point concernant
sa jouabilité.
SNK riposte dès le 25 juillet suivant avec un deuxième épisode de sa désormais série, The King of Fighters. Ce jeu corrige quasiment tous les défauts du premier, rendant KOF toujours plus attractif. La franchise acquiert non seulement le statut de série, mais aussi celui de référence.
Le 24 octobre 1995 Capcom réutilise la licence Marvel dont il bénéficie pour sortir Marvel Super Heroes. Similaire à son prédécesseur X-Men, il propose 10 personnages et se montre très séduisant. Il se démarque par l'utilisation de gemmes de pouvoir. Les 15 novembre et 12 décembre SNK fait un tir groupé avec Samurai Shodown III et Real Bout Fatal Fury. Chacun relance à sa façon sa série et, même s'ils impressionnent moins que leurs concurrents de chez Capcom, ils sont très loin de démériter.
Capcom
débute 1996 avec Dungeons & Dragons: Shadow over Mystara, un
beat them all qui sort en février. C'est un jeu sans aucune
concurrence de la part de SNK, ce dernier ayant laché l'affaire
depuis Sengoku 2. Le jeu qui sort le 27 février 1996 joue clairement
dans la même cour que les jeux de SNK. Il s'agit de Street Fighter
Alpha 2. Avec ses jolis stages, sa jouabilité retouchée
(avec notamment les Custom Combos) et ses 18 personnages, il a de
quoi attirer à lui les joueurs.
Le
mois de mars 1996 a une importance certaine pour Capcom, mais pas
en ce qui concerne l'arcade. Un jeu truffé de zombies, dédiés
aux consoles, sort le 22 mars 1996 sous le nom de Bio Hazard au Japon.
C'est la PlayStation qui en profite et les ventes sont très
largement à la hauteur des espérances. Ce jeu devient
Resident Evil en Occident. Il est adapté sur Saturn le 25 juillet
1997, soit bien trop tard pour que ce jeu ne soit pas considéré
comme une exclusivité PlayStation. Même s'il sort après
Alone in the Dark, ce jeu sera souvent cité comme le pionnier
du genre Survival Horror.
Street
Fighter Zero 2 (la version japonaise, donc) a droit à une petite
mise à jour avec la sortie de Street Fighter Zero 2 Alpha le
5 août 1996. Capcom retombe dans sa manie de l'essorage de licence...
et a bien raison de le faire, vu que les fans suivent.
SNK, très actif à cette époque-là, lance le quatrième opus des aventures des samouraïs. Le 25 octobre 1996 on a droit à un Samurai Shodown IV de toute beauté. Il est très jouable, bien fini, vaste, en un mot : abouti.
En
cette fin 1996 Capcom maîtrise à merveille son système
CPS-2. Les jeux y sont très impressionnants et brillamment
adaptés sur la Saturn de Sega. Ils le sont également
sur PlayStation (console star par excellence) mais avec moins de bonheur.
SNK s'occupe aussi désormais d'adapter ses jeux. Si sur Saturn
c'est correct (bien que moins bon que sur Neo·Geo), sur PlayStation
cela tourne généralement au carnage. Malgré cette situation assez aisée, Capcom va lancer le 21 novembre 1996 un jeu de combat un peu atypique, puisque différent en Story ou en Versus (un peu comme Art of Fighting en son temps). Il s'agit de Red Earth (Wazard au Japon), un jeu sur... CPS-3 ! Graphismes sublimes, animation à couper le souffle, bande-son de très bonne qualité : la suite s'annonce très difficile pour SNK.
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