Capcom ne va pas laisser longtemps la vedette à SNK et son système Neo·Geo. Le 6 février 1991 sort la suite de Street Fighter, appelée logiquement Street Fighter II. Ce titre est le premier jeu de Versus Fighting très jouable. Entre ses 6 boutons utilisés, son casting de choix (8 personnages) et sa réalisation très flatteuse, il devient un véritable phénomène. C'est le jeu de combat de référence, son succès étant énorme et bien mérité. En tant que vedette, Street Fighter II devient également le jeu à abattre. Et la réponse ne tarde pas. SNK riposte le 25 novembre 1991 avec Fatal Fury, un titre honorable... mais moins jouable et doté de moins de personnages que son concurrent.
Capcom va alors
poursuivre l'année 1991 avec des beat them all de qualité,
fort de sa réputation acquise avec Final Fight. Nous aurons
droit à Knights of the Round, The King of Dragons, tous deux
jouables à 3, ou encore Captain Commando qui restera dans
les mémoires.
En mars 1992, Capcom lance une
version améliorée de son Street Fighter II. Bien sûr, il
s'agit de faire plaisir aux joueurs exigeants en proposant une
version plus aboutie. Bien sûr, cela permet de faire perdurer
le mythe Street Fighter II sans se faire rattraper par une
concurrence de plus en plus pressante. Mais surtout, cela
permet à Capcom de commercialiser un "nouveau" jeu sans trop
d'efforts.
Capcom
n'oublie pas pour autant le marché des consoles et va
frapper encore une fois un grand coup. Outre les nombreux
épisodes de Mega Man, outre les adaptations de Strider,
Captain Commando et autres Mercs, il va y avoir un jeu très
attendu. Non, le jeu le plus attendu. Il s'agit de Street
Fighter II, qui sort sur Super Famicom le 10 juin 1992 au
Japon. Même si Street Fighter II' est déjà sorti en arcade,
c'est une véritable folie. Le jeu s'arrache, se vend sous le
manteau, etc. Ici ce n'est pas SNK qui est visé. Les jeux de
la Neo·Geo sont adaptés par Takara. C'est plutôt Sega et sa
Mega Drive qui prennent un méchant Shôryuken en pleine
poire.
Capcom
cède à la tentation de s'enfoncer dans la monoculture Street
Fighter II. Décembre 1992 voit donc arriver une troisième
mouture de son hit, Street Fighter II' Turbo. Au programme
des nouveautés nous avons une vitesse accrue, de nouvelles
couleurs pour les personnages et quelques nouveaux coups.
Rien de transcendant, le jeu restant extrêmement proche de
Street Fighter II'.
SNK débute 1993 avec un beat them all de très bonne qualité, Sengoku 2. Il sort le 18 février 1993 sur Neo·Geo MVS et corrige beaucoup des défauts de son peu glorieux aîné. C'est l'un des meilleurs, si ce n'est le meilleur, beat them all du système. Capcom commercialise Cadillacs and Dinosaurs (jouable à 3) en avril suivant et se positionne parmi les références du genre. Ce titre inaugure une évolution du système d'arcade de Capcom : le CPS Q Sound.
Le papa de Mega Man passe une grande partie de l'été 1993 à appliquer sa logique de "streetfighterisation" jusqu'au bout en multipliant les adaptations sur consoles. Street Fighter II' investit d'abord la PC-Engine le 12 juin 1993. C'est une version saluée par la critique, on a un jeu au moins aussi bon que la version The World Warrior sur Super Famicom. Cette dernière reçoit le 10 juillet 1993 Street Fighter II Turbo (il perd son "dash" en passant sur console). Enfin, après quelques reports, c'est au tour de la Mega Drive de recevoir le 28 septembre 1993 Street Fighter II' Plus, mais il s'agit en fait de la version Turbo, peut-être masquée pour ne pas vexer les possesseurs de console Nintendo.
Pour SNK, l'été 1993 est synonyme de Japon médiéval. Le 7 juillet 1993 sort un superbe jeu de versus fighting : Samurai Shodown. Ce jeu à la réalisation somptueuse gagne rapidement ses galons et devient incontournable. Ce qu'on avait pressenti avec Fatal Fury 2 et Sengoku 2 se confirme : SNK se hisse désormais au niveau de son rival.
SNK
frappe très, très fort le 16 septembre 1993. La Neo·Geo MVS
accueille Fatal Fury Special, après une présentation en
grandes pompes au salon JAMMA Show. Fatal Fury 2, pourtant
très bon, se voit complètement rénové. Le nombre de
personnages passe de 8 à 15 (ou 16), il y a des
enchaînements, les décors sont peaufinés, etc. Street
Fighter II' Turbo se voit devenir complètement obsolète,
mais cela ne durera pas.
Et
là, c'est le drame. Encore un Street Fighter II. Super
Street Fighter II (puisque c'est son nom) n'est pas mauvais.
Il est même excellent et dispose de 16 personnages, de
graphismes et sons refaits, de nouveaux coups, etc. C'est un
rival de Fatal Fury Special, mais ce n'est plus le leader.
SNK termine l'année 1993 sur une note très positive, étant donné qu'il a chèrement acquis son statut de poids lourd du Versus Fighting. Mais comme toujours, les cartes sont redistribuées grâce à l'arrivée d'un nouveau système, cette fois chez Capcom. La suite s'annonce, une fois de plus, des plus tendues. |
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