Dans le monde de l'arcade, on trouve quelques
titres relevant de la plate-forme, pas mal reprenant le
principe de Bubble Bobble. Pour la plate-forme plus
classique avec défilement horizontal, c'est moins courant,
les titres de ce genre offrant une dose plus ou moins forte
d'action.
Le jeu qui nous intéresse ici s'aventure donc sur un terrain
assez peu concurrentiel. On notera tout de même qu'une des
cibles visées tourne également sur Neo·Geo, il s'agit de
Spin Master, signé Data East. C'est donc au tour de SNK de
s'y essayer le 18 mai 1994 sur MVS avec Top Hunter, un jeu
de plates-formes clairement orienté arcade (et pour cause).
Il sort ensuite le 24 juin sur console Neo·Geo.
Spin
Master
(1993, Data East)
Dyna
Gear
(1993, Sammy)
Charlie
Ninja
(1994, Mitchell)
Top Hunter se passe dans le futur, à une époque où
l'espace à été exploré et colonisé. Divers mondes sont ainsi
habités par des pionniers de l'espace. La vie y est paisible
jusqu'au jour où des pirates de l'espace, les Klaptons,
s'emparent des différentes colonies. Les pionniers font
alors appel aux deux chasseurs les plus réputés, Roddy et
Cathy. Il va falloir nettoyer le cosmos de tous ces pirates
!
L'intro de Top Hunter est assez sommaire et peu
inspirée en définitive : il s'agit d'une machine à sous qui
finit par reconstituer les trois parties du titre. Cela
reste très sommaire, on aurait pu avoir une petite
explication du scénario, par exemple.
Quant aux options,
elles se résument au choix du niveau de difficulté. Après
tout, cela est bien suffisant.
Sur
les quatre boutons de la manette, trois sont utilisés.
sert pour les coups de poing, cela permet de détruire
certains éléments du décor, de frapper et éléminer des
pirates ou de les assommer momentanément si on ne s'acharne
pas sur eux.
Une
fois KO, les ennemis peuvent être saisis, toujours avec le
bouton . Une troisième et dernière pression sur ce
même bouton permet de les envoyer, et éventuellement de
dégommer d'autres pirates au passage. Tout cela est
également valable avec un bon nombre d'objets avec lesquels
les interactions sont possibles.
permet également de s'agripper à
des éléments qui sont au-dessus du personnage si on le
combine à la direction .
Enfin
sert à sauter (on peut frapper au passage) et à changer de plan. Il existe des
techniques spéciales dignes des jeux de combat (boule
d'énergie, dragon punch, etc.).
Au
cours des missions, on pourra prendre des armes et des
engins ennemis, ce qui permet d'encaisser des coups et
d'augmenter sa puissance de frappe. Il s'agit un engin à
mi-chemin entre le robot et le char d'assaut.
Nos
deux héros vont devoir parcourir quatre mondes - composés
chacun de trois niveaux - avant d'accéder au repère des
pirates. Chacun a un thème (la forêt, le feu, le vent et la
glace) et à la fin, un inévitable boss : du classique, en
somme. Voici ces stages présentés en quelques images. On
remarquera qu'en fait ils représentent plus ou moins les
quatre éléments si on assimile le vent à l'air, la glace à
l'eau et la forêt à la terre. En bas se trouve une barre de
progression qui permet de savoir si on est loin de la fin du
niveau ou non.
Détail intéressant, la version originale MVS ne propose que
deux tableaux pour chaque niveau. Tous les tableaux sont
pourtant inclus, mais on ne parcourt que les deuxièmes et
troisièmes, sauf pour le premier monde sélectionné.
Dans
chaque niveau, on peut trouver l'entrée d'un "Bonus Game"
permettant de se ravitailler en points, santé, pouvoirs,
etc.
Top Hunter
s'annonce donc comme un jeu de plates-formes lorgnant très
clairement vers l'action, voire le jeu de combat, par
moments.
Les décors de
ce jeu sont vraiment très fouillés, parfois fouillis même,
tellement ils sont chargés. Ils se montrent par ailleurs
bien colorés... mais pas très variés : cinq thèmes
différents, c'est peu. Graphismes de qualité mais répétitifs
et manquant parfois de lisibilité, pour résumer.
Le jeu souffre
de quelques ralentissements quand de nombreux bonus
apparaissent. En revanche, aucun clignotement n'est à
déplorer. La démarche de nos héros est par ailleurs assez
raide, cela reste sommaire. Pour finir, il y a quelques
effets comme des zooms et autres déformations qui rappellent
qu'on est sur Neo·Geo.
Le son est de
bonne qualité avec des bruitages variés et réussis. Quant à
la musique, cette dernière s'accorde bien aux différents
mondes visités mais manque parfois un peu de puissance par
rapport aux bruitages et ce, autant du point de vue du
volume sonore que de l'inspiration.
L'ensemble reste quoi qu'il est soit bien plus que correct.
La jouabilité,
proche de celle d'un jeu de combat, a de quoi séduire.
Malheureusement, ces coups ont tendance à mal sortir, la
tolérance dans l'exécution des commandes étant des plus
réduites. Cela est d'autant plus frustrant quand on n'arrive
pas à sortir un coup qui pourrait sauver d'une salve
d'ennemis qui ne vont pas manquer de faire payer cher le
moindre raté.
Une partie dure environ une heure, ce qui est assez long.
Les niveaux sont vastes mais peu nombreux (5) et peu variés.
En fait, Top Hunter est artificiellement long sans vraiment
se renouveler au fur et à mesure de la progression dans la
partie. Sur MVS, le jeu, plus court, sera logiquement moins
fatigant et plus dynamique.
Par ailleurs, finir le jeu demandera des nerfs d'acier, le
niveau de difficulté étant assez élevé. À deux, il sera
possible de se couvrir pour certains passages délicats.
Pas
grand chose ne permet de distinguer ce Top Hunter
sauce CD de son homologue sur support cartouche.
Comme presque toujours, les crédits deviennent
infinis et, plus notable, les musiques sont
réorchestrées.
Top
Hunter est un peu plus intéressant sur Neo·Geo CD
que sur console AES grâce à son prix, bien sûr, mais
aussi grâce à ses crédits infinis qui le rendront
moins rebutant pour les joueurs occasionnels.
Ajoutons à cela l'absence de Spin Master sur ce
support, ce qui réduit forcément la concurrence.
Bilan
Top Hunter dispose d'une
réalisation très soignée et sa durée de vie est
bonne, le prix pour en profiter étant de surmonter
une difficulté franchement relevée. Techniquement
plus séduisant et doté d'une jouabilité plus
complète que Spin Master, ce bien joli Top Hunter
ne sera pas nécessairement plus convaincant.
Top
Hunter reste un jeu qui ne manque pas d'attrait
grâce à sa réalisation, fort réussie pour 1994,
qui a bien vieilli. Le défi relevé qu'il propose
ainsi que la jouabilité très peu permissive
risquent toutefois d'en refroidir pas mal. Une
fois qu'on a bien pris le coup et qu'on est prêt à
s'accrocher pour en voir la fin, on accède à un
jeu très intéressant, surtout en MVS, CD,
compilation ou téléchargement. Comme toujours au
format AES, c'est assez cher.