L'une
des stars du football arcade du début des années 90 revient
avec une troisième mouture. Logiquement appelé Super
Sidekicks 3 (et sous-titré "The Next Glory"), ce jeu
reprend à la fois le flambeau, mais aussi hérite du lourd
fardeau de succéder à son illustre aîné. Il aura fort à
faire, les jeux de footbal ayant été nombreux et de qualité
en 1994 (année de Coupe du Monde aidant) : Dream Soccer '94,
Tecmo World Cup '94, Super Visual Football, Taito Power
Goal, sans compter l'étonnant Virtua Striker, tout en vraie
3D. SNK ne compte pas rester en retrait et Super Sidekicks 3
sort le 6 mars sur MVS, le 7 avril en cartouche et le 23
juin 1995 en CD.
Dream Soccer '94
(1994, Data East)
Super Visual Football
(1994, Sega)
Taito Power Goal
(1994, Taito)
L'intro
dispose toujours du fameux écran "The 100 Mega Shock"
malgré le fait que le jeu dépasse les 150 Mbits. Ensuite on
a droit à une succession de quelques images fixes. Le tout
se finit par un tonitruant "Super Sidekicks 3, the Next
Glory!". Efficace et entraînant.
Côté
menus, nous avons au programme Game Start (nous y
reviendrons), Exhibition Game (match amical) et Options
(assez complètes, on peut même avoir le jeu en français).
Super Sidekicks 3
propose le même maniement de base que son glorieux
prédécesseur.
: passe basse / tir - tacle glissé
: passe haute - jeu "viril"
: passe courte / dribble - changer de défenseur
: non utilisé
On
a droit, cette fois, à pas moins de 64 formations nationales
! Les noms sont inspirés de ceux de joueurs réels, mais
malheureusement on ne peut pas les changer. On peut juste
entrer ses initiales au début d'une partie.
Chaque
équipe a ses caractéristiques mais le menu Power Up Mode
permet toujours de renforcer un aspect (point faible à
compenser ou point fort à accentuer) : attaque, défense,
technique, vitesse... On obtient ainsi une équipe unique et
sur mesure.
Quant au menu Game Start, il propose plusieurs coupes
continentales (Europe, Afrique, Asie...) et aussi bien
évidemment la très prestigieuse Coupe du Monde. Cette
dernière s'appelle ici World Tournament à cause de la
licence officielle de la FIFA, absente du jeu. Les autres
coupes sont intéressantes avec des terrains différents et
des adversaires locaux mais on peut par exemple prendre la
France pour la coupe d'Afrique. Il faut donc "jouer le jeu"
et prendre une équipe locale.
La
Coupe du monde débute par un match de barrage pour la
qualification, puis les matchs de poule, puis les quarts de
finale et ainsi de suite... Tiens, il manque les huitièmes !
Rien de dramatique mais il s'agit d'un oubli (volontaire ?)
un peu bizarre.
Pendant
le jeu, outre la vue classique légèrement de dessus, on a
toujours la rapprochée quand on tire à l'approche de la
surface de réparation, à laquelle s'ajoute une nouvelle avec
un zoom très puissant.
Les
buts et les fautes sont aussi toujours accompagnés de sortes
de séquences cinématiques très sympathiques. Joies, colères,
blessures, tout y est.
Contrairement
au passage de Super Sidekicks à Super Sidekicks 2, ici SNK
n'a pris aucun risque : le troisième épisode se veut dans la
parfaite lignée de son aîné, le contenu étant plus
conséquent. En est-il de même de la réalisation ?
En effet on
retrouve le style de Super Sidekicks 2, c'est-à-dire bien
moins conventionnel que celui du premier opus. Les stades
sont plus nombreux, plus variés, les scènes intermédiaires
(fautes et buts) renouvelées... Les joueurs sont très bien
faits, même s'ils manquent un peu de détails. Voilà un
excellent travail s'appuyant sur une base déjà très bonne.
Concernant le
terrain, l'effet raster donnant un bon effet de
perspective est repris. Mais avec Super Sidekicks 3 le
maître mot est... zoom ! Oui, que de zooms dans ce jeu. Cela
donne une saisissante impression d'espace et de profondeur.
Zoom arrière quand le ballon va vers le haut, zoom avant
quand il va vers le bas. Certains apprécieront, d'autres
resteront insensibles à cette débauche, préférant plus de
classicisme. Les joueurs sont très bien animés, le public un
peu moins, avec des mouvements dignes de celui du premier
Fatal Fury. Ce n'est qu'un jeu de football, mais quand
même... L'animation reste très réussie avec ses zooms
étourdissants. On notera que la vitesse de jeu a été un peu
ralentie par rapport à Super Sidekicks 2.
Les musiques
ne sont présentes que dans les menus intermédiaires.
Toujours le même style avec emploi massif de trompettes. Les
sons sont excellents : la foule (saisissante de réalisme),
les coups dans le ballon, le sifflet de l'arbitre, et même
les coups pas très fair-play... Tout est rendu avec une
exagération qui donne beaucoup du punch au jeu.
Le système de
Super Sidekicks 2, utilisant trois boutons, est reconduit. À
la fois simple et bien conçu, on pourra faire autant de
beaux gestes que de vils coups en douce. Les mouvements sont
nombreux (reprise, bicyclette, tête...) et les commandes
réagissent très bien. Bien sûr, l'arbitre siffle les fautes,
mais pas toujours. En cas d'intervention de ce dernier, il y
a deux possibilités. Soit le joueur blessé est atteint (il
traîne la patte ou sort du terrain), soit il se met en
colère et ses capacités sont augmentées ! Comme cela a été
dit précédemment, il y a plusieurs vues selon la situation.
La vue classique, la vue pour les pénalties, pour les coups
francs, et deux vues différentes pour les occasions de
marquer. Cela compense grandement le fait que ce jeu ne soit
pas en 3D.
64 équipes, 6
coupes, match amical... Ce jeu est très complet et promet de
longues heures d'amusement. On regrettera juste qu'on ne
puisse toujours pas jouer à deux contre la machine. Le jeu
avec un humain ne peut être qu'une confrontation, pas de
coopération au programme. Super Sidekicks 3 n'est pas très
difficile, toutefois un crédit est nécessaire pour accéder à
une prolongation à la mort subite, ainsi qu'un autre crédit
pour les tirs au but.
Un
menu supplémentaire fait son apparition, le Team
Data. Il permet de visionner les statistiques :
points forts, points faibles, couleurs des maillots,
joueurs... C'est bien, mais quel est l'intérêt ? On
ne peut rien éditer. Pouvoir changer les paramètres
aurait permis d'avoir des vrais noms de joueurs.
Au chapitre de
l'exploitation du support CD, les mélodies
accompagnant le jeu deviennent instrumentales. Autre
nouveauté, une nouvelle musique accompagne le
générique de fin quand on finit une des coupes
continentales alors que sur AES, c'est la même
musique que pour la Coupe du Monde.
Le
reste du jeu est extrêmement proche de la version
cartouche avec des chargements plus fréquents que
pour Super Sidekicks 2. Heureusement, les options
permettent de les raccourcir.
Un
poil plus complet que son frère sur AES, Super
Sidekicks 3 est un très bon jeu de football pour la
Neo·Geo CD. Si vous aimez le style, n'hésitez pas.
Bilan
Super Sidekicks 3 fait vraiment
très fort. Comme le 2, mais en mieux, pour
résumer. Il n'a donc pas tant de mérite que ça
dans la mesure où il ressemble beaucoup à son
aîné, mais force est de constater qu'il est très
abouti. À posséder d'urgence si on n'a pas Super
Sidekicks 2, sinon il n'est pas réellement
indispensable.
Avec
la sortie d'Ultimate 11, on l'a un peu oublié.
Puis en 1998 (Coupe du Monde oblige), SNK nous a
sorti un NeoGeo Cup '98 ayant pour base Super
Sidekicks 3
et non Ultimate 11, ce qui l'a indirectement remis
au goût du jour. Pas trop cher en cartouche comme
en CD, doté d'une jouabilité très précise et d'une
réalisation pas ridicule face à Ultimate 11, Super
Sidekicks 3 reste un des tout meilleurs jeux de
football de la machine.