Si
Street Fighter II propose un tournoi entre les meilleurs
combattants du monde, World Heroes quant à lui confronte les
plus forts de tous les temps. Sunsoft a décidé de
surenchérir et de tenter sa chance sur Neo·Geo MVS le 24
janvier 1995 avec un jeu résolument futuriste : Galaxy
Fight. Les meilleurs combattants de toute la galaxie, rien
que ça ! Il sort ensuite le 25 février sur console.
Proposer une idée de départ encore plus "puissante" que
celle de World Heroes, elle-même plus "puissante" que celle
de Street Fighter II, pourquoi pas. Le tout est que le jeu
suive et là, rien n'est moins sûr. La concurrence est
terriblement affûtée et s'y faire une place sera extrêmement
ardu, surtout pour un titre qui n'est ni signé par Capcom,
ni par SNK.
Darkstalkers:
The Night Warriors
(1994, Capcom)
Samurai
Shodown II
(1994, SNK)
X-Men:
Children of the Atom
(1994, Capcom)
Plusieurs légendes
racontent un peu partout dans la galaxie qu'une fois par
millénaire, Felden, un être surnaturel, fait son apparition.
Il vient de réapparaître et les guerriers les plus puissants
veulent l'affronter pour prouver leur force.
Une
petite intro nous montre deux de ces prétendants. Plutôt
bien animée, elle se montre malheureusement un peu trop
courte.
Du
côté des options... il n'y en a pas vraiment, mis à part le
choix du niveau de difficulté. L'écran de sélection des
personnages est assez original avec les différentes planètes
où se déroule l'action.
- Rolf, "The
Hero of the Galaxy" :
Connu dans toute la galaxie, il cherche l'aventure à bord de
son vaisseau, le Silver. - Kazuma, "The Raging Storm" :
Venu de la même planète que Rolf, il suit les traces de son
père sur la voie des arts martiaux. - Roomi, "The Fighter Destined for Fame" :
Cette femme-chat a la capacité de ressentir les émotions de
ses adversaires. - Musafar, "The New Weapon of the Military Empire"
:
Ce robot appartient à l'armée impériale de la planète Fakir.
Il doit récolter des données sur les autres combattants. - Juri, "The Space Bandit" :
Cette femme est dotée d'une force surprenante et n'hésite
pas à séduire ses adversaires. - G. Done, "The Amnesiac Warrior" :
Ayant oublié son passé, il vit sur un astéroïde. Beaucoup
disent en savoir sur lui. - Alvan, "The Prince of the Lost Kingdom" :
Ce prince a sa planète qui est ravagée, il est petit mais à
ne pas sous-estimer. - Gunter, "The Worthy Warrior" :
Il doit accomplir une prophétie disant qu'il doit protéger
et sauver son peuple.
Les
commandes de base sont conçue autour de la puissance de
frappe et non de la nature du coup (poing ou pied). On a
donc pour les coups rapides, pour les coups moyens et pour les coups puissants. reste réservé aux provocations. En
appuyant sur et sur , il est possible de faire
respectivement un dash et un backdash. Il
est à noter qu'on peut interrompre un dash avec
et que frapper pendant un dash augmente à peu près
de moitié les dégâts occasionnés.
Chacun
de ces combattants possède ses propres coups spéciaux, dans
la grande tradition du fighting game. Plus déroutant, les
programmeurs ont fait un bien curieux choix : on n'aura
droit à aucun super coup. Ni Desperation Moves quand
on est proche du KO, ni Super Moves quand on aurait
rempli une quelconque jauge. Il y a juste certains coups
spéciaux plus difficiles à réaliser et plus puissants que
d'autres, mais c'est tout.
Rapid
Crush + ,
ou
Gunter
Breath + ,
ou
Rolling
Slicer + ,
ou
Du
côté des stages, ce sera l'occasion de visiter différentes
planètes, associées à chaque personnage. Il est intéressant
de noter qu'un autre décor est réservé aux partie en versus
: la planète Verazques.
Airrass
(1)
Airrass
(2)
Lutecia
Fakir
Lezaar
Mani
Rozalis
Guljeff
Verazques
Le
but du jeu est de prendre un personnage puis de battre les
sept autres. Eh oui, comme dans Street Fighter II, on ne
combat pas son double ! Enfin, pas tout à fait, le premier
boss étant capable d'imiter son opposant. Avant cela, il y
aura un bien curieux Bonus Stage avec un combat contre Bonus
Kun, un sac (!) très facile à battre. Ensuite il y aura deux
boss de base : Yacopu est un lapin (!!) polymorphe assez
agressif et quant à Felden, c'est du bon boss de fin, ardu à
souhait. Pour ceux qui trouveraient le jeu trop facile, une
surprise les attend s'ils n'ont commis aucune erreur.
Ayant
un parti pris assez curieux au niveau de sa jouabilité et un
univers futuriste assez varié, Galaxy Fight se permet de se
démarquer sur ces plans de la concurrence. A-t-il pour
autant une réalisation lui permettant de soutenir la
comparaison ?...
Des
personnages plutôt réussis évoluent dans des décors variés
et particulièrement bien choisis. On se croirait par moments
dans la crasse d'un Blade Runner ou d'un Cobra. On a vu bien
pire comme source d'inspiration. Ces stages ont de plus la
particularité de ne pas avoir de limite. Ce n'est pas du
niveau d'un Samurai Shodown II ou d'un KOF '94 mais un réel
effort a été fait. Il s'en dégage une ambiance cyber-punk à
la fois très cohérente et variée.
Première
chose, on notera dans les différents décors un scrolling
ligne par ligne appliqué au sol, comme dans les Street
Fighter II et les World Heroes. Des décors qui comportent çà
et là quelques petites animations, soit dit en passant. Les
combattants ont bénéficié d'une attention appréciable, leurs
mouvements ont une décomposition bien soignée. Pour finir,
un zoom à positions multiples est appliqué à
l'ensemble, cela donne un rendu qui rappelle un peu
les jeux en 3D.
Le son est
réussi avec des compositions d'un bon niveau, bien adaptées
aux différents décors du jeu. C'est entraînant, sans
toutefois être mémorable.Quant aux bruitages, qualité et
variété sont au programme, comme presque toujours.
Voici le point
qui peut poser problème à certains. Oh, celle-ci est bien
pensée et réussie, dans sa logique. Le tout est de s'y
mettre et d'oublier un peu les habitudes que l'on a pu
prendre avec d'autres jeux. Il est capital de placer ses
attaques et de les enchaîner si on veut avoir une chance de
remporter la victoire, surtout contre un CPU coriace. Les
coups nécessitent de la pratique et prendre du plaisir à
jouer demande du temps. Enfin les décors infinis ouvrent de
nouvelles perspectives et bannissent de fait toute tentative
de coincer son adversaire.
Comme cela a
été évoqué, le jeu en solo est bien difficile, le CPU
attaquant vite et fort, et ce même en niveau de difficulté
Easy. Les combattants ne sont pas très nombreux et les duels
un peu répétitifs du fait que c'est toujours la même arène
qui est imposée.
À
l'occasion du passage sur CD, Galaxy Fight bénéficie
de quelques petits ajouts. C'est toujours
appréciable quand il ne s'agit pas juste d'un bête
portage. Il est désormais possible de changer la
configuration de la manette ainsi que la langue du
jeu.
Le
reste est strictement identique à la version AES,
sauf bien sûr les crédits devenant infinis et la
bande-son qui profite d'une réorchestration. Pour
s'en faire une idée, la musique de Gunter est ici
:
Apportant
une certaine dose d'ajouts, cette version Neo·Geo CD
de Galaxy Fight apporte son petit lot
d'améliorations qui seront appréciées par les
amateurs. Il est dommage qu'on n'ait pas eu droit à
un vrai mode versus avec choix du décor et - soyons
fous - réglage du handicap.
Bilan
Pour un premier essai sur Neo·Geo,
Sunsoft s'en est sorti plus qu'honorablement. Si
son jeu ne rivalise absolument pas avec un Samurai
Shodown II, un X-Men ou un KOF '94, il reste
sympatique. On peut toutefois regretter sa
jouabilité peu accessible, sa difficulté
franchement trop relevée et le nombre de
personnages proposés, assez pingre.
Galaxy
Fight n'a pas connu de suite, sauf à la rigueur
Waku Waku
7 (toujours sur Neo·Geo, mais pas CD) qui a avec
lui un très lointain rapport. Ce jeu très décalé
et différent de ses concurrents aura bien du mal à
convertir un adepte des Fatal Fury, Street Fighter
et autres King of Fighters. Il saura toutefois
séduire certains joueurs recherchant un jeu
atypique doté d'une difficulté très relevée.