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Windjammers
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Si on veut revivre les sensations
d'antant de la Neo·Geo sur PlayStation 4, il n'y a
pas trop de choix. D'un côté Hamster publie à la chaîne les
jeux de la console de SNK dans sa collection dématérialisée
ACA NeoGeo, avec un minimum d'ajouts. D'un autre côté Code
Mystics distille quelques adaptations promettant plus de
soin, un mode en ligne et ne visant que les très grands
titres de la Neo·Geo, toujours uniquement en dématérialisé.
Dans ce dernier cas, même si c'est très correct dans
l'absolu, hélas le résultat est bien trop souvent au-dessous
de ce qu'on peut attendre d'une adaptation censée être plus
luxueuse.
Cette
situation d'oligopole est enfin ébranlée par DotEmu, à qui
on doit l'édition de titres tels que Ys Origin ou encore
Wonder Boy: The Dragon's Trap. Cet éditeur français nous
propose donc l'adaptation d'un jeu qui, sans être le plus
mythique de la Neo·Geo, a su se trouver une place dans les
tournois et le jeu en versus en général. Il s'agit de Windjammers,
développé à la base par Data East et sorti en 1994.
Disponible le 29 août 2017 en cross-buy PlayStation
4 / PlayStation Vita si on opte pour la version
dématérialisée, il sort également sur ces deux supports en
boîte, produit par Limited Run Games. On notera qu'il arrive
ultérieurement sur Switch le 23 octobre 2018 (en
dématérialisé puis en boîte en tirage limité).
Première
surprise, on a droit à un nouvel écran-titre, certes
simpliste et très proche de l'original, mais en 1080p tout
de même !
Le
reste de l'habillage est très proche de ce que fait Code
Mystics (ce qui n'est absolument pas un reproche),
c'est-à-dire un menu entièrement rénové, en plein écran et
en Full HD. C'est pas mal, mais il y a mieux : cette
fois, il y a une traduction en français et on a même droit à
de tout nouveaux artworks très réussis, tout à fait
dans l'esprit du jeu original. Et justement ce nouveau menu,
c'est bien joli qu'il soit beau (ou l'inverse), mais que
propose-t-il ?
Grande nouveauté de ce portage PlayStation 4, le mode Jeu en
ligne nécessite bien entendu un abonnement PlayStation Plus.
Une fois connecté, on a alors plusieurs choix possibles.
- Dans le mode Match rapide, il n'y a pas vraiment d'enjeu : le but est de s'amuser en
affrontant un adversaire au hasard des connexions.
- Quant au mode Match classé, il y est question de viser un
maximum de victoires pour améliorer son classement.
- Enfin le mode Match personnalisé permet d'affronter des
joueurs amis.
Très bien sur le papier, les deux premiers ne sont valables
que si on trouve du monde sur les serveurs. Windjammers
restant un jeu confidentiel, on peut se retrouver de très
longues minutes sans ne jamais trouver quelqu'un à affronter
ou avec qui s'amuser. Chose qui n'arrange rien, si la
connexion n'est pas de très bonne qualité on peut se
retrouver assez pénalisé (le souci est d'ailleurs le même
pour les jeux de combat).
Dans tous les cas, cet ajout reste fort bienvenu et plus
qu'appréciable.
Si
on opte pour Jeu local, le premier choix est l'Arcade. Ici,
on retrouve les sensations connues à l'époque des bornes
d'arcade si gourmandes en pièces de 5 et 10 francs, avec un
jeu en solo toujours aussi plaisant. On peut choisir le
niveau de difficulté parmi 3 et avoir les crédits infinis ou
limités. Par contre, les paramètres de jeu sont imposés : ce
sera 12 points et 99 secondes par manche, c'est tout.
Pour être honnête, en 1994 Windjammers souffrait déjà d'une
faible durée de vie en solo (6
joueurs, 6 terrains), son intérêt résidant ailleurs. Sur
PlayStation 4 c'est la même chose, à ceci près qu'on aurait
pu espérer quelques ajouts venant étoffer le jeu de base. Ce
portage se basant sur de l'émulation et l'objectif affiché
étant de coller au mieux à la version Neo·Geo niveau
contenu, il reste bien léger si on joue seul en local.
Ce mode solo est ponctué de deux stages bonus assez
originaux. Eh bien dans cette adaptation PlayStation 4 les
développeurs ont décidé d'en faire un mode à part entière,
Mini-jeux.
Dans
le Dog Distance, il s'agit de lancer le freesbie et de faire
courir le chien sur la plage le plus loin possible, tout en
évitant les vacanciers qui servent d'obstacles.
Le Flying Disc Bowling est, comme son nom l'indique,
l'occasion de faire tomber de quilles à coups de spares
ou de strikes, toujours avec le freesbie bien
entendu.
Voilà une attention bien sympatique que de permettre l'accès
à ces mini-jeux sans passer obligatoirement par le mode
solo. On pourra tout de même regretter que ce soit très
succinct, les parties étant alors courtes et peu étoffées.
On en sort aussi vite qu'on y est entré. Il s'agit davantage
d'un raccourci vers les bonus stages originaux avec
habillage que d'une véritable exploitation de ces activités.
L'attention reste louable meme si, une fois encore,
l'objectif de ne pas toucher à la ROM d'origine empêche tout
apport réel.
Sur
Neo·Geo, Windjammers dévoile tout son potentiel quand on
joue à deux, le CPU étant un adversaire qui reste artificiel
et peu intéressant à long terme. Eh bien ici le jeu à deux
en local est fort heureusement conservé... et même amélioré
au passage !
Outre le choix du décor déjà présent dans la version
originale, il est désormais possible de régler le temps
d'une manche (30, 45, 60 ou 99 sec) ainsi que le nombre de
points à marquer (12, 15 ou 25 points). On peut donc
retrouver les sensations des versions Neo·Geo, Neo·Geo CD,
MVS ou même créer sa propre configuration personnalisée !
Une
fois ces réglages faits, on choisit son personnage et c'est
parti pour une session qui souvent sera bien plus longue que
prévu, pour peu qu'on se prenne au jeu. Et ici, pas de souci
d'attente de joueur ou de latence dans l'exécution des
commandes. Windjammers est clairement conçu pour s'affronter
de façon réelle, avec la mauvaise foi, la rage, mais aussi
l'excitation et les tranches de rigolade, le tout resté
intact dans son jus depuis 1994. Bref, toujours un moment
aussi agréable et incontournable.
Quant au Classement, il consiste en une suite de tableaux
des scores dans les différents modes de jeu. Même si ce
n'est pas très passionnant si on n'est pas un jammer
de haut vol, c'est toujours l'occasion de savoir où on en
est au niveau mondial.
Ici il sera question
d'effectuer quelques réglages d'écran en modifiant sa
taille, ses bandes latérales et ses effets censés atténuer
l'effet pixel. Pas étourdissant, mais c'est toujours ça de
pris.
Et c'est tout, toujours pas de musiques remixées ? Eh bien,
dans un premier temps, malheureusement. Mais DotEmu a revu
sa copie lors d'une mise à jour et les musiques de la
version Neo·Geo CD sont disponibles ! À moins d'être un
intégriste de la cartouche estimant qu'un tel choix ne doit
pas exister, il faut avouer que cela fait franchement
plaisir. Surtout après les adaptations de Hamster et Code
Mystics, ces dernières ignorant obstinément cet aspect.
Windjammers, c'est
typiquement le genre de titre relevant de la loi de
Bushnell, qu'on qualifie de easy to play, hard to master.
Oui, Windjammers est simple avec ses deux boutons et ses
huit directions. Simple ne signifiant pas simpliste, les
différentes techniques ne sont pas évidentes à assimiler,
encore moins à dompter en pleine partie. Sous ses airs de
petit jeu très facile d'accès se cache un titre demandant
technique, réflexes, rapidité de décision et sang froid.
Différent du générique de fin du jeu proprement dit, ce
menu Crédits fait défiler les noms de ceux qui ont
travaillé sur ce portage PlayStation 4 / PlayStation Vita.
Du
point de vue des trophées à collectionner, Windjammers
fait - là encore - mieux que les adaptations de Hamster et
Code Mystics. Au programme il y aura 12 trophées de
bronze, 11 d'argent et 5 d'or, auxquels il faut ajouter le
platine pour les plus persévérents. Si certains sont
carrément donnés, d'autres demanderont pas mal d'efforts
pour être obtenus.
Comme dit précédemment, ce
portage est basé une ROM Neo·Geo. L'aire de jeu
est affichée en 4/3 (étirable, mais pas très concluante),
les pixels peuvent être dissimulés avec quelques filtres,
mais en aucun cas il s'agit d'un vrai remake ou
même d'un remaster.
Le jeu n'est donc nullement dénaturé et ça, les puristes
trouveront assurément que c'est un très bon point. Les
habitués de la version originale retrouveront en effet
leur marques et apprécieront cette fidélité. Il n'empêche
que lorsqu'on voit l'excellent travail sur Wonderboy: The
Dragon's Trap qui a été fait (ce dernier est en 16/9 et
permet de basculer à tout moment entre graphismes
d'origine et redessinés), on se dit qu'on n'est pas passé
loin de l'adaptation rêvée.
Bon,
on n'est pas non plus dans le portage low cost :
l'habillage refait à neuf avec ses artworks
inédits et les modes de jeu plus nombreux donnent presque
l'impression d'être en face d'un remaster. Les
développeurs aiment le Windjammers original, et ça se
voit.
Enfin
on appréciera que le jeu supporte les directions
analogiques. Contrairement aux jeux de combat où l'apport
est plus que discutable, ici ça se révèle tout à fait
convaincant, même si certains préfèreront sans nul doute
rester à la croix de direction classique.
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Bilan
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DotEmu n'est absolument pas tombé
dans les mêmes travers que Code Mystics. Cette
adaptation de Windjammers, bien que moins
enthousiasmante qu'un vrai remake, donne
vraiment l'impression de ne pas se moquer du
joueur.
Les menus intégralement refaits,
les modes de jeu supplémentaires, l'intégration
des musiques Neo·Geo CD et même une sortie -
confidentielle - en boîte rendent ce portage tout
à fait digne d'intérêt. Et ce, malgré le fait que
la version originale est franchement indigente
niveau contenu. Alors on imagine ce qui aurait pu
être fait à partir de jeux plus fournis...
Toujours aussi excellent en versus
local, un peu moins léger en solo, perfectible en
ligne, ce Windjammers est une bonne adaptation de
jeu Neo·Geo, et un bon jeu PlayStation 4 en soi
également. Coûtant un peu moins de 15 € et très
régulièrement en promotion, ce serait dommage de
s'en priver si on aime les soirées en versus
local.
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- Menus
complètement refaits, avec nouveaux artworks
- Modes et réglages nombreux, dont les
musiques Neo·Geo CD
- Cross-buy PS4 / PS Vita
(uniquement en dématérialisé)
- Sortie en boîte...
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- ... en tirage
très limité
- Pas de réelle remasterisation
- Impossibilité de paramétrer entièrement sa
partie en mode solo |
Tarma
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