Cela
fait deux ans qu'est apparu Metal Slug, l'excellent run
and gun signé Nazca. Il avait pour thème la guerre,
mais prise sous l'angle - pas si évident que cela - de
l'humour. C'était un descendant direct de Gunforce II et In
The Hunt d'Irem et on le devait à des transfuges de cette
société. En 1998, Nazca Corporation n'existe plus... mais
ses programmeurs ont intégré SNK, et voici leur nouveau
rejeton, Metal Slug 2.
Ce
nouvel épisode arrive pour nous replonger dans une franche
débauche de joyeuses fusillades et autres sympathiques
déchaînements militaires... Cette fois, point d'intro, nous
avons seulement droit à un écran-titre animé alternant avec
une classique démonstration dans quelques niveaux.
Deux
années se sont écoulées depuis la tentative de coup d'état
du général Donald Morden. L'Agence capte une transmission
trahissant l'intention de Morden de revenir aux affaires.
Marco, Tarma et deux nouvelles recrues ont pour mission de
découvrir comment le général a pu lever une nouvelle armée,
et surtout l'empêcher d'arriver à ses fins.
Pour
une fois, la séquence How to Play apparaît séparée de Game
Start, à la manière d'un jeu Neo·Geo CD. Quant aux options,
elles sont les mêmes que dans le premier Metal Slug, à ceci
près qu'on peut désormais changer la langue du jeu. Ce qui a
une très faible incidence sur le déroulement d'une partie,
certes. Plus intéressant, il y a un véritable tableau de
sélection des personnages qui sont désormais au nombre de
quatre.
En
plus de Marco et Tarma, héros du premier épisode, deux
filles viennent leur prêter main forte : Fiolina Germi (ou
Fio) et Eri Kasamoto. Il n'y a aucune différence en termes
de jouabilité, mais c'est toujours sympa.
Le
char d'assaut n'est plus le seul véhicule disponible : on
peut compter sur un avion, une sorte de crabe mécanique armé
de deux mitrailleuses et même un dromadaire !
Metal Slug
Slug Flyer
Slugnoid
Camel Slug
Côté
armement léger, c'est toujours pareil, si ce n'est le
lance-flammes plus esthétique et l'apparition d'un laser
très pratique pour transpercer véhicules blindés et autres
soldats...
Heavy Machine Gun
Rocket Launcher
Shot Gun
Flame Shot
Laser
Lors
de la mission 4, si on abuse de la nourriture, on grossit et
devient plus lent. En contrepartie, on gagne en puissance de
feu.
Il
est toujours possible de lancer des grenades, mais cette
fois, de sympathiques cocktails Molotov sont également de la
partie.
Grenade
Fire Bomb
Du
côté des ennemis, la variété est également au rendez-vous.
Ce ne sont plus que de simples soldats seulement. Il faudra
affronter des momies, des mutants, et même des
extraterrestres !
Metal
Slug 2 repose toujours sur un ensemble de six missions au
cours desquelles il faut anéantir l'armée du général Morden,
le dictateur. On pourra remarquer que ces missions sont plus
dépaysantes que celles du premier épisode.
À
la fin de chaque mission, toujours une machine infernale à
affronter. Celles-ci sont plus grosses et bien plus
impressionnantes que dans Metal Slug. De grands moments en
perspective !
Au
cours de votre progression, deux personnages peuvent donner
un coup de main : Hyakutaro Ichimonji, un prisonnier capable
de lancer des boules d'énergie façon Kamé Hamé Ha et le
sergent Rumi Aikawa dont le sac à dos est rempli de bonus.
Hyakutaro
Ichimonji
Rumi
Aikawa
Ces
deux années d'attente n'auront pas été vaines, tant Metal
Slug 2 est chargé de nouveautés toutes plus appréciables les
unes que les autres. A-t-il su pour autant garder l'esprit
de son aîné et sa réalisation, très typée "Irem" ?
Metal Slug 2
est visuellement toujours aussi détaillé, fouillé, mais
cette fois-ci bien plus coloré. C'est vraiment magnifique,
il n'y a rien à redire à ce sujet. On voyage énormément,
c'est excellent ! Le désert, le sphinx, la pyramide, la
Chine, New York City... Tout est mis en couleurs avec une
maîtrise appréciable, le souci du pixel travaillé est
toujours aussi évident, bravo.
Le sujet qui
fâche, c'est l'animation. Ce jeu souffre de beaucoup de
ralentissements. Certes, ils ne gênent pas vraiment la
jouabilité, mais c'est très dommage. Dès qu'il y a plus de
quatre ennemis, cela devient très lent. Ajoutons à cela que
Metal Slug 2 perd beaucoup de son humour. Oh, il y en a
toujours, mais c'est beaucoup moins poussé. Par exemple,
cela est en fini des soldats affolés actionnant une sirène
ou des tentatives de désosser le char Metal Slug.
Le son est de
très bonne qualité, c'est aussi réussi que dans le premier
Metal Slug. Les bruitages sont plus variés et les musiques
sont très inspirées, elles ont encore plus de souffle,
quitte à perdre un peu de leur côté martial sans concession.
Certaines pourraient même être dans un film, c'est dire ! De
plus, ce n'est plus la même tout au long d'une mission la
plupart du temps, ce qui apporte de la variété.
La jouabilité
est a peu près identique à celle de Metal Slug, les très
nombreux ralentissements ne sont pas trop gênants. Si les
nouveaux personnages n'apportent strictement rien en termes
de jouabilité, il en est autrement des véhicules, très
différents. À noter que le fait de se retrouver transformé
en momie ou de devenir très gros quelques minutes affecte
beaucoup les mouvements ainsi que les armements.
Les missions
sont bien plus longues qu'avant, comptez plus d'une heure
pour finir le jeu au niveau Normal. Metal Slug 2 est un peu
plus difficile aussi, ce qui n'est pas plus mal. À deux,
l'intérêt sera grandement relancé pour qui acceptera les
ralentissements, alors très présents.
Fidèle
à son aîné, ce Metal Slug 2 sauce CD reprend les
options plus fournies qu'en cartouche ainsi que le
mode Combat School, idéal pour ceux qui veulent se
perfectionner à ce jeu. Si l'instructrice a changé,
le principe reste le même avec ses modes Pin Point
(finir un niveau le plus rapidement possible) et
Survival.
L'Art
Gallery est toujours là mais cette fois tout est
en vrac, ce n'est plus rangé par catégories.
Autre
amélioration, c'est le choix du niveau, une fois
que l'écran Mission Select est activé. Sur Neo·Geo
AES, on a droit à une simple liste et sur Neo·Geo
CD, c'est Morden qui s'aprête à déguster un des
niveaux en guise de plat. Les niveaux non faits
sont cachés par une cloche.
Les
chargements entrecoupent désormais les niveaux. Ce
n'est pas très gênant sur Neo·Geo CDZ car ça reste
court, mais cela coupe un peu l'action par rapport à
la cartouche. Tout le reste est identique à la
version cartouche, sauf l'écran de sélection après
avoir perdu un crédit. Sur AES et MVS, on peut
choisir n'importe quel personnage parmi les quatre.
Sur Neo·Geo CD, il faudra se contenter de deux
choix.
Malgré
ses niveaux coupés par des chargements et malgré
l'impossibilité de choisir absolument qui on veut
après avoir perdu un crédit, Metal Slug 2 version CD
se montre efficacement complet et mérite sans nul
doute le détour.
Bilan
Certes sorti deux ans après, Metal
Slug 2 surpasse son prédécesseur dans presque tous
les domaines : plus beau, plus mélodieux, plus
varié, bien plus long... Il ne manque qu'à se
débarrasser de ces ralentissements pour que tout
soit idéal. Plus séduisant que son illustre
prédécesseur grâce à sa réalisation puissante et
sa variété largement supérieure, il se montre en
définitive plus perfectible et moins poussé dans
l'humour. Voilà tout de même un très, très bon
jeu, assurément.
Metal Slug 2 est le dernier Metal Slug sorti sur
Neo·Geo CD. Là, le choix est vite fait.
Sur Neo·Geo AES et MVS, il existe Metal Slug X. Ce
n'est pas une suite, mais une actualisation de
Metal Slug 2 avec enfin des ralentissements bien
plus rares, sans compter quelques autres gâteries.
Pour résumer, si vous n'avez que la Neo·Geo CD,
Metal Slug
2 est incontournable. Si vous avez la Neo·Geo AES
ou un slot MVS, préférez Metal Slug X, il reprend
presque tous les éléments du 2. Attention, ce
dernier perd toutefois en cohérence scénaristique
ce qu'il gagne en confort de jeu.