Magician Lord
 
 


plates-formes
©1990, Alpha Denshi
46 Mbits



 
     

Le 26 avril 1990 est le jour du lancement de la Neo·Geo en tant que système d'arcade (le MVS) et console de jeux, réservée à la location. Son fabricant est SNK, également développeur et éditeur de jeux, et propose trois titres pour son line up : NAM-1975, Baseball Stars Professional et Mahjong Kyôretsuden.
Par ailleurs le studio de développement Alpha Denshi - à quoi on doit des jeux tels que Exciting Soccer et Gang Wars - fait également partie de l'aventure avec un quatrième titre, Magician Lord. Même s'il n'est pas très encombré, le créneau de la plate-forme arcade avec une bonne dose d'action n'est pas désert non plus, les inévitables Sega et Capcom tenant le haut du pavé.



Shadow Dancer
(1989, Sega)

Dragon Unit
(1989, Athena)

Strider
(1989, Capcom)

Comme d'habitude avec les jeux vidéo, surtout d'arcade, on sent bien que le scénario sert le jeu et non l'inverse.
Magician Lord se passe dans une contrée du nom de Cadacis. C'était un endroit paisible jusqu'au jour où Gal Agiese, un démon à la tête d'une armée, arriva à Cadacis. Heureusement, un jeune héros apparut avant que Gil Agiese ne parvienne à invoquer Az Artose, le dieu de la destruction, et ne prenne le contrôle du pays. Ce jeune héros usa de sa magie pour venir à bout des démons et enferma Gil Agiese et Az Artose dans un sceau. Il transforma leur pouvoir en huit grimoires qui furent éparpillés aux quatre coins de Cadacis. Les gens le surnommèrent le "Magician Lord".

Bien des années sont passées. Gil Agiese est arrivé à briser le sceau et a récupéré les huit livres magiques. Le seul espoir des habitants de Cadacis réside en Elta, un apprenti magicien qui est le dernier descendant du Magician Lord. Sa mission est de restaurer le sceau en retrouvant les huit livres sacrés et en affrontant Gil Algiese, comme le fit son ancêtre.


Magician Lord utilise seulement deux boutons de la manette. sert à tirer, est dédié au saut. On peut également tirer vers le haut avec + ou vers le bas avec + , cette dernière possibilité ne pouvant se faire que pendant un saut. À terre, cela donnera un tir accroupi. On ne peut pas tirer dans les diagonales... tout du moins, à la base.

En effet, notre jeune magicien possède le pouvoir de se transformer en ramassant des orbes de différentes couleurs, chacun représentant un élément : le feu (orange), l'eau (bleu) et le vent (vert). Chaque combinaison permet une transformation différente.

- Dragon Warrior (feu/feu) :
Ce sera la première transformation à découvrir. Il a le pouvoir de cracher du feu et ce, même en diagonale !
- Waterman (feu/eau) :
Il peut lancer des bulles d'eau destructrices, ces dernières annulant les projectiles ennemis.
- Poseidon (eau/eau) :
Quand Elta se transforme en Poseidon, il envoie une vague d'eau emportant ceux qui auraient le malheur d'être là.
- Shinobi (feu/vent) :
Extrêmement agile et rapide, le Shinobi lance un puissant anneau d'énergie.
- Samurai (eau/vent) :
Son katana magique envoie un arc énergétique qui revient comme un boomerang.
- Raijin (vent/vent) :
Cette créature peut générer un courant électrique tout autour de son corps. Le Raijin a un bon saut, comme le Shinobi.

Elta aura bien besoin de tous ces pouvoirs au cours de sa quête. Elle sera périlleuse et demandera de choisir au mieux la bonne transformation au moment opportun. Notre héros devra parcourir des contrées hostiles et inquiétantes, s'enfonçant toujours davantage dans les ténèbres. Chaque grimoire est jalousement gardé par un monstre aux ordres de Gil Agiese. Mais pour y accéder, il faudra faire preuve de courage et d'agilité en affrontant un gardien déterminé. Voici en images les deux premiers niveaux à traverser :

Dale of evil gods
To the evil mine

Et malheur à Elta s'il traîne trop en chemin ! Il sera d'abord assailli par des ennemis assez faciles à éliminer, bien qu'assez pénibles. S'il persiste à ne pas vouloir avancer, un monstre invincible viendra le tourmenter jusqu'à ce qu'il meure. Cette sorte de crabe géant poursuivra notre héros sans relâche tant qu'il n'aura pas tué ce dernier. Même si Magician Lord n'a pas de compteur de temps, il ne faudra donc pas traîner en route.

Outre les globes de transformation, Elta pourra récolter divers items augmentant sa puissance (globe "P"), le nombre de vies (globe "1UP") ou encore le score. La moindre blessure provoquera, outre la classique diminution de la barre de santé, une perte de puissance, voire le retour à la forme de base, non transformée. Il faudra être vigilant pour conserver des capacités durement acquises !

Il faut noter que Magician Lord existe en plusieurs versions différentes, et il n'est pas question de MVS et d'AES. Ce titre existe en deux sets différents en cartouches MVS et AES.
Dans le premier set, on a une barre de santé avec 4 points et on recommence où on est mort. Par contre, il ne faudra pas attendre la moindre intro pour expliquer l'histoire du jeu. Un écran-titre et c'est tout !
Dans le set 2, on a droit à une petite intro exposant le scénario, une barre de santé avec 6 points et on recommence au début du niveau (ou après un check point) après être mort.
Enfin la Neo·Geo CD est un mélange de deux : on a l'intro, une barre de santé avec 5 points et on recommence où on est mort.
Il est également question d'un autre set (peut-être un prototype) avec 8 points de vie.

Magician Lord s'annonce comme un jeu complet et assez varié. Fait-il pour autant honneur au support qui l'accueille à sa sortie ?



Les différents tableaux à parcourir sont très jolis, assez fins et détaillés. L'ambiance dégagée par ce jeu est résolument médiévale-fantastique avec certains décors tantôt surréalistes, tantôt glauques et oppressants à souhait. Si on prend du recul, on peut trouver que l'ensemble manque de cohérence dans sa direction artistique. Il finit par s'en dégager une impression de remplissage erratique à coup d'éléments choisis au hasard des inspirations des graphistes, là où un Shadow Dancer et un Strider sont plus réguliers avec des niveaux plus homogènes.


Le héros a malheureusement une démarche assez mal faite et les ennemis sont animés de manière très basique, à vrai dire. De plus, quelques clignotements sont à signaler quand il y a beaucoup de personnages à l'écran. Il convient quand même de noter des effets de zoom très sympa dont seraient incapables bien des systèmes concurrents.


Le son est franchement réussi. On a droit à la voix du boss final qui s'énerve avant qu'Elta affronte chaque boss. Côté musiques, c'est très bon avec des thèmes qui contribuent grandement à l'ambiance du jeu. On pourra, à ce propos, regretter que les deux derniers niveaux du jeu n'aient pas de thème musical propre.


Un aspect très appréciable du gameplay de Magician Lord est sa richesse du fait des nombreuses possibilités de transformation du héros. Cela ne doit pas occulter un défaut vraiment gênant pour un jeu du genre : les sauts sont assez approximatifs et on tombe trop souvent à côté de la plate-forme qu'on visait sans comprendre pourquoi, comme si on passait à travers. Avec l'habitude ça va mieux, mais la prise en main reste bien difficile.


Assez bonne avec 8 niveaux à parcourir, des salles secrètes à découvrir et plusieurs personnalités à incarner, la durée de vie de Magician Lord ne déçoit pas. De plus, ce dernier se montre franchement difficile, ce qui fait que les crédits infinis ne le raccourcissent pas trop. Le set 1 est plus facile car on recommence là où on meurt. Les puristes se tourneront vers la deuxième version qui offre certes 6 points de vie au lieu de 4, mais qui exige de reprendre au début du niveau en cas d'échec. L'absence de vrai mode pour deux joueurs n'est pas réellement un handicap : après tout ce genre de jeu est fait pour être joué en solitaire.




Comme vu précédemment, ici on a 5 points de vie, on recommence où on meurt et il y a la petite intro expliquant l'histoire. Cette version Neo·Geo CD est donc encore plus facile que le set 1 et aussi agrémentée que le set 2. Facile, cela dépend. Si on vise de le finir dans la limite d'un crédit (et non en mourant 36 fois), il reste bien ardu.
Et si on avait eu le choix de paramétrer cela ? Et si ADK en avait profiter pour accentuer le côté console de cette version Neo·Geo CD en lui offrat des options dignes de ce nom ? Dommage.

La bande-son n'a subi aucune modification à part peut-être la voix de Gil Agiese, éventuellement plus claire. C'est dommage, on aurait pu espérer des réorchestrations, comme c'est souvent le cas avec leu jeux signés ADK.

Cette galette argentée n'impose qu'un chargement, puis c'est tout ! Rien à redire de ce côté-là, le jeu n'occupant, il est vrai, "que" 46 Mbits.

Ce Magician Lord sauce CD reste un solide jeu de plates-formes (en même temps, il n'a que peu de concurrence) à réserver aux pros de la manette si on veut le finir dans la limite d'un seul crédit. Cela étant, il ne rebutera pas le joueur débutant grâce à la reprise où on est mort. Seul bémol, l'absence de réelle amélioration, en particulier au niveau des musiques et des paramètres de jeu.


 
Bilan
 
 

Doté d'une ambiance médiévale-fantastique, Magician Lord transporte le joueur dans un tout autre monde pour une quête improbable souvent pleine d'action. Il s'agit d'un titre qui qui montre bien les capacités de la Neo·Geo sans toutefois toutes les utiliser. Plutôt long, difficile, beau et mélodieux, c'est une invitation au voyage dans un monde à la fois fantastique et dangereux qui ne se refuse pas, pour peu qu'on ferme les yeux sur sa prise en mains pour le moins délicate.


Ce titre a pas mal vieilli et a perdu beaucoup de l'estime qu'on pouvait lui porter à sa sortie. Les jeux de plates-formes sont très rares sur ce support alors s'il ne vous en faut qu'un, c'est Magician Lord. Son ambiance très heroic fantasy ainsi que son défi relevé ont de quoi séduire celui qui saura se faire à la jouabilité pas très au point.

Tarma

 
     

   




 

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