Karnov's
Revenge, ou le jeu qui a failli ne pas voir le jour. Tout
commence avec un jeu de plates-formes de 1987, Karnov. On y
dirige un "athlète de force" et cracheur de feu russe sur
plusieurs niveaux. Ce jeu d'arcade sympathique est
rapidement adapté sur des consoles telles que la NES. Karnov
apparaît par la suite dans d'autres jeux de Data East, comme
Garyô Retsuden ou Bad Dudes. Heureusement (enfin, cela dépend pour qui), le procès est perdu et donc Data East a les mains libres pour sortir une suite le 17 mars 1994 en arcade, cette fois sur Neo·Geo MVS. La version console sort un peu plus tard, le 28 avril suivant. Ce n'est pas une période facile, la concurrence étant alors très féroce. D'une part il y a des gros bras comme Art of Fighting 2 ou Super Street Fighter II Turbo. D'un autre côté, et plus en rapport avec le jeu de Data East, les seconds couteaux sont nombreux (et très inégaux), tels que Kaiser Knuckle, Fight Fever, Power Instinct 2, Blood Warrior ou encore Dragon Master. La tâche ne sera donc pas des plus aisées pour le titre de Data East.
L'histoire, si on peut dire, est très bien résumée par le titre. Un an après avoir été défait à la fin du premier tournoi Great Grapple, Karnov envoie des invitations à l'ensemble des anciens participants, ainsi qu'à quelques nouveaux. Pas transcendant, mais peu importe, c'est un jeu de combat. La
petite intro qui précède l'écran-titre confirme ce maigre
scénario, Karnov s'adressant au joueur en donnant des leçons
et en le provoquant. Chose à laquelle on ne manque pas de
répondre par un rapide coup de poing.
Les options sont minimalistes, elles se résument au choix du niveau de difficulté. Ainsi on parvient très rapidement à l'écran de sélection qui comporte 13 personnages.
Le grille de sélection reprend l'intégralité des personnages présents dans Fighter's History, ainsi que 4 personnages supplémentaires : Yungmie, Zazie (ces deux-là sont inédits), Clown et Karnov.
Si
les quatre boutons de la manette sont utilisés, leur
répartition est quelque peu inhabituelle, si on compare à un
classique Fatal Fury Special.
![]() ![]() ![]() ![]()
Comme dans Art of Fighting 2, appuyer sur Cette
distribution peu commune sur Neo·Geo n'empêche nullement le
jeu d'avoir ses coups spéciaux (Super Attacks), tous
n'étant pas indiqués dans la notice (Secret Attacks).
On peut retrouver l'ensemble des Super Attacks et Secret
Attacks de Karnov's Revenge dans ce
guide. Par contre pas de Desperation Moves
au programme.
À noter que le stun (quand on est étourdi) est matérialisé par la perte d'une partie de vêtement qui se met à clignoter avant de tomber, au bout de trois coups bien placés. Une
fois le combattant sélectionné, on se lance dans une lutte
acharnée tout autour du monde dans des lieux divers, variés,
et parfois improbables : New York City, un temple en
Thaïlande, le château exubérant de Clown, etc.
Karnov's Revenge se montre plus fourni que Fighter's History, Data East ayant manifestement amélioré son premier essai. Passons en revue sa réalisation technique. ![]() Des
stages colorés et plutôt soignés servent de toiles de fond
pour les différents combats. Une mention pour le stage en
Afrique la nuit et une remarque pour le stage en France :
Tour Eiffel, Arc de Triomphe, café avec terrasse, 2CV garée
(le tout avec une musique à l'accordéon), c'est une pure
caricature ! Ces décors se modifiant au deuxième round
manquent cependant un peu de profondeur.
Les personnages sont plutôt bien dessinés, ils sont repris pour la plupart de Fighter's History. Quant à leur look, c'est une autre histoire, Data East ayant pris un parti très décalé. ![]() Le jeu est assez rapide mais souffre de quelques ralentissements. Les décors sont richement animés, même si ce n'est pas toujours réaliste. Ils ont des éléments destructibles, ce qui entraîne des modifications : serpent s'échappant d'une vasque brisée, badaud se désolant qu'on a ruiné sa voiture, etc. Comme dans les World Heroes, le sol est gratifié d'un effet raster recréant un scrolling ligne par ligne. Cela reste globalement bien convenable. ![]() Le son manque terriblement d'inspiration. On croit entendre par moments du Street Fighter II ou du Fatal Fury ! Cela ne signifie pas que c'est mauvais. C'est parfaitement en accord avec les décors : souvent caricatural et entraînant. Autre idée prise chez Capcom, la musique qui change quand les barres de santé sont sérieusement entamées. Du côté des bruitages, c'est de qualité (le "adieu" de Jean vaut son pesant de cacahuètes) et bien exagéré comme on aime ! ![]() Les coups spéciaux sortent sans souci et peuvent s'enchaîner fort bien : coup normal + Super Attack, chain combo, les possibilités sont assez étendues. On peut même continuer un enchaînement après un coup spécial. Le fait d'avoir un vêtement à viser pour assomer témoigne d'une bonne gestion des boîtes de collision. Les combattants sont très variés (chopeurs, personnages à charge, à projectiles, etc.), ainsi chacun pourra trouver celui qui lui convient. ![]() 13 combattants, voilà de quoi s'occuper un petit moment, même si la concurrence fait un peu mieux. Contre la machine, ce ne sera pas évident de venir à bout des adversaires sans perdre de crédit, surtout au niveau MVS. Plus intéressants, les duels auraient mérité d'avoir un vrai mode Versus avec changement du personnage pour le gagnant.
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||