Galaxy Fight
 
 


fighting game
©1995, Sunsoft
169 Mbits


 
     

Si Street Fighter II propose un tournoi entre les meilleurs combattants du monde, World Heroes quant à lui confronte les plus forts de tous les temps. Sunsoft a décidé de surenchérir et de tenter sa chance sur Neo·Geo MVS le 24 janvier 1995 avec un jeu résolument futuriste : Galaxy Fight. Les meilleurs combattants de toute la galaxie, rien que ça ! Il sort ensuite le 25 février sur console.
Proposer une idée de départ encore plus "puissante" que celle de World Heroes, elle-même plus "puissante" que celle de Street Fighter II, pourquoi pas. Le tout est que le jeu suive et là, rien n'est moins sûr. La concurrence est terriblement affûtée et s'y faire une place sera extrêmement ardu, surtout pour un titre qui n'est ni signé par Capcom, ni par SNK.



Darkstalkers: The Night Warriors
(1994, Capcom)

Samurai Shodown II
(1994, SNK)

X-Men: Children of the Atom
(1994, Capcom)

Plusieurs légendes racontent un peu partout dans la galaxie qu'une fois par millénaire, Felden, un être surnaturel, fait son apparition. Il vient de réapparaître et les guerriers les plus puissants veulent l'affronter pour prouver leur force.

Une petite intro nous montre deux de ces prétendants. Plutôt bien animée, elle se montre malheureusement un peu trop courte.



Du côté des options... il n'y en a pas vraiment, mis à part le choix du niveau de difficulté. L'écran de sélection des personnages est assez original avec les différentes planètes où se déroule l'action.

- Rolf, "The Hero of the Galaxy" :
Connu dans toute la galaxie, il cherche l'aventure à bord de son vaisseau, le Silver.
- Kazuma, "The Raging Storm" :
Venu de la même planète que Rolf, il suit les traces de son père sur la voie des arts martiaux.
- Roomi, "The Fighter Destined for Fame" :
Cette femme-chat a la capacité de ressentir les émotions de ses adversaires.
- Musafar, "The New Weapon of the Military Empire" :
Ce robot appartient à l'armée impériale de la planète Fakir. Il doit récolter des données sur les autres combattants.
- Juri, "The Space Bandit" :
Cette femme est dotée d'une force surprenante et n'hésite pas à séduire ses adversaires.
- G. Done, "The Amnesiac Warrior" :
Ayant oublié son passé, il vit sur un astéroïde. Beaucoup disent en savoir sur lui.
- Alvan, "The Prince of the Lost Kingdom" :
Ce prince a sa planète qui est ravagée, il est petit mais à ne pas sous-estimer.
- Gunter, "The Worthy Warrior" :
Il doit accomplir une prophétie disant qu'il doit protéger et sauver son peuple.

Les commandes de base sont conçue autour de la puissance de frappe et non de la nature du coup (poing ou pied). On a donc pour les coups rapides, pour les coups moyens et pour les coups puissants. reste réservé aux provocations. En appuyant sur et sur , il est possible de faire respectivement un dash et un backdash. Il est à noter qu'on peut interrompre un dash avec et que frapper pendant un dash augmente à peu près de moitié les dégâts occasionnés.

Chacun de ces combattants possède ses propres coups spéciaux, dans la grande tradition du fighting game. Plus déroutant, les programmeurs ont fait un bien curieux choix : on n'aura droit à aucun super coup. Ni Desperation Moves quand on est proche du KO, ni Super Moves quand on aurait rempli une quelconque jauge. Il y a juste certains coups spéciaux plus difficiles à réaliser et plus puissants que d'autres, mais c'est tout.

Rapid Crush
+
, ou
Gunter Breath
+
, ou
Rolling Slicer
+
, ou

Du côté des stages, ce sera l'occasion de visiter différentes planètes, associées à chaque personnage. Il est intéressant de noter qu'un autre décor est réservé aux partie en versus : la planète Verazques.

Airrass (1)
Airrass (2)
Lutecia
Fakir
Lezaar
Mani
Rozalis
Guljeff
Verazques

Le but du jeu est de prendre un personnage puis de battre les sept autres. Eh oui, comme dans Street Fighter II, on ne combat pas son double ! Enfin, pas tout à fait, le premier boss étant capable d'imiter son opposant. Avant cela, il y aura un bien curieux Bonus Stage avec un combat contre Bonus Kun, un sac (!) très facile à battre. Ensuite il y aura deux boss de base : Yacopu est un lapin (!!) polymorphe assez agressif et quant à Felden, c'est du bon boss de fin, ardu à souhait. Pour ceux qui trouveraient le jeu trop facile, une surprise les attend s'ils n'ont commis aucune erreur.

Ayant un parti pris assez curieux au niveau de sa jouabilité et un univers futuriste assez varié, Galaxy Fight se permet de se démarquer sur ces plans de la concurrence. A-t-il pour autant une réalisation lui permettant de soutenir la comparaison ?...



Des personnages plutôt réussis évoluent dans des décors variés et particulièrement bien choisis. On se croirait par moments dans la crasse d'un Blade Runner ou d'un Cobra. On a vu bien pire comme source d'inspiration. Ces stages ont de plus la particularité de ne pas avoir de limite. Ce n'est pas du niveau d'un Samurai Shodown II ou d'un KOF '94 mais un réel effort a été fait. Il s'en dégage une ambiance cyber-punk à la fois très cohérente et variée.


Première chose, on notera dans les différents décors un scrolling ligne par ligne appliqué au sol, comme dans les Street Fighter II et les World Heroes. Des décors qui comportent çà et là quelques petites animations, soit dit en passant. Les combattants ont bénéficié d'une attention appréciable, leurs mouvements ont une décomposition bien soignée. Pour finir, un zoom à positions multiples est appliqué à l'ensemble, cela  donne un rendu qui rappelle un peu les jeux en 3D.


Le son est réussi avec des compositions d'un bon niveau, bien adaptées aux différents décors du jeu. C'est entraînant, sans toutefois être mémorable.Quant aux bruitages, qualité et variété sont au programme, comme presque toujours.


Voici le point qui peut poser problème à certains. Oh, celle-ci est bien pensée et réussie, dans sa logique. Le tout est de s'y mettre et d'oublier un peu les habitudes que l'on a pu prendre avec d'autres jeux. Il est capital de placer ses attaques et de les enchaîner si on veut avoir une chance de remporter la victoire, surtout contre un CPU coriace. Les coups nécessitent de la pratique et prendre du plaisir à jouer demande du temps. Enfin les décors infinis ouvrent de nouvelles perspectives et bannissent de fait toute tentative de coincer son adversaire.


Comme cela a été évoqué, le jeu en solo est bien difficile, le CPU attaquant vite et fort, et ce même en niveau de difficulté Easy. Les combattants ne sont pas très nombreux et les duels un peu répétitifs du fait que c'est toujours la même arène qui est imposée.




À l'occasion du passage sur CD, Galaxy Fight bénéficie de quelques petits ajouts. C'est toujours appréciable quand il ne s'agit pas juste d'un bête portage. Il est désormais possible de changer la configuration de la manette ainsi que la langue du jeu.

Le reste est strictement identique à la version AES, sauf bien sûr les crédits devenant infinis et la bande-son qui profite d'une réorchestration. Pour s'en faire une idée, la musique de Gunter est ici :

Apportant une certaine dose d'ajouts, cette version Neo·Geo CD de Galaxy Fight apporte son petit lot d'améliorations qui seront appréciées par les amateurs. Il est dommage qu'on n'ait pas eu droit à un vrai mode versus avec choix du décor et - soyons fous - réglage du handicap.


 
Bilan
 
 

Pour un premier essai sur Neo·Geo, Sunsoft s'en est sorti plus qu'honorablement. Si son jeu ne rivalise absolument pas avec un Samurai Shodown II, un X-Men ou un KOF '94, il reste sympatique. On peut toutefois regretter sa jouabilité peu accessible, sa difficulté franchement trop relevée et le nombre de personnages proposés, assez pingre.


Galaxy Fight n'a pas connu de suite, sauf à la rigueur Waku Waku 7 (toujours sur Neo·Geo, mais pas CD) qui a avec lui un très lointain rapport. Ce jeu très décalé et différent de ses concurrents aura bien du mal à convertir un adepte des Fatal Fury, Street Fighter et autres King of Fighters. Il saura toutefois séduire certains joueurs recherchant un jeu atypique doté d'une difficulté très relevée.

Tarma

 
     

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