Bien
que la licence Aero Fighters soit également appelée Sonic
Wings au Japon, il n'y a toutefois aucun rapport avec le
hérisson bleu de Sega. Autant chercher une apparition de
Vegeta dans les Sengoku. C'est en 1992 qu'est sorti le
premier Aero Fighters en arcade. Il s'agissait d'un jeu de
tir vertical développé par Video System, avec écran en 3/4.
Une filiale de Video System (Mc O'River) s'est ensuite
chargée d'adapter ce jeu sur la 16-bit de Nintendo en 1993
au Japon et en 1994 aux États-Unis.
Aero
Fighters, version arcade
(1992, Video System)
Aero
Fighters, version Super Famicom
(1993, Mc O'River)
Une
fois Aero Fighters sorti en 1992, une partie de l'équipe
ayant participé à son développement décide de quitter Video
System pour fonder une nouvelle compagnie du nom de Psikyô.
Cette dernière développe en avril 1993 un jeu dans la
tradition 3/4 (écran vertical, donc), Samurai Aces. De son
côté, Video System remet le couvert le 18 juillet 1994 mais
cette fois sur Neo·Geo MVS avec un deuxième épisode d'Aero
Fighters. La version AES testée ici sort quant à elle le 26
juillet de la même année.
Tout commence par
une intro assez assez classique pour du Aero Fighters car
elle dévoile les crédits du jeu.
Les
options se résumant au choix du niveau de difficulté, on ne
va pas s'y éterniser. Ensuite il est temps d'accéder au
tableau de sélection des avions.
Ils
sont au nombre de 8 et il y en a pour tous les goûts, selon
qu'on aime privilégier puissance, armement ou rapidité. À
noter que la France est représentée, chose somme toute assez
rare pour être signalée. Toujours à propos du pilote
français, Steve, il devient Angela dans Sonic Wings 2 (la
version japonaise). Il (ou elle) n'est pas sans rappeler
Oscar de Jarjayes, du manga La Rose de Versailles (ou Lady
Oscar en dessin animé).
Robo Keaton
Silver
Hi-En
Mao-Mao
Cindy & Ellen
Spanky
Steve
Bobby
Les
avions dont disposent nos héros existent vraiment, ce qui
met un zeste de réalisme dans ce jeu qui, comme son
prédécesseur, offre un armement et des boss bien plus
exhubérants. En mode deux joueurs, il sera impossible de
prendre le même avion.
F-117
: Premier avion furtif, le Lockheed-Martin F-117
Night Hawk est ici idéal pour débuter. Il est à la
fois assez rapide, sans pour autant voir sa puissance
de feu sacrifiée.
A-10
:
Le Fairchild A-10 Thunderbolt II est un avion d'appui
aérien. Très lent, il se rattrape par un tir ravageur
et une bombe surpuissante.
FS-X :
C'est le nom du Mitsubishi F-2 avant sa
commercialisation effective. On peut dire dire qu'Aero
Fighters 2 propose de piloter un prototype de F-2. Il
s'agit d'un avion bien équilibré.
F-15
:
Le McDonnell Douglas F-15 Eagle est un avion de chasse
principalement utilisé par les États-Unis, mais aussi
par le Japon. Dans le jeu il se montre très rapide,
tout en ayant une puissante de feu correcte.
F-14
:
Rendu célèbre par le film Top Gun, le Grumman F-14
Tomcat est un intercepteur. Il fait preuve de vivacité
et possède un tir relativement puissant.
YF-23
:
Le Northrop YF-23 Black Widow II est un avion de
chasse furtif n'ayant jamais été commercialisé. Il est
resté au stade de la démonstration. Il se distingue
par une bombe nettoyant efficacement l'écran.
Rafale
: Polyvalent, le Dassault Rafale est un avion de
combat biréacteur. Il se montre rapide, avec une
puissance moyenne. C'est un avion intéressant pour
débuter.
FRS
2 : Le Hawker Siddeley Harrier Sea Harrier FRS.2 est
un avion d'attaque au sol britannique. À l'image du
A-10, il se révèle très puissant, au prix d'une
vitesse limitée.
Choisissons
un avion et c'est parti ! On retrouve immédiatement
l'ambiance de ces shoot them up verticaux du début
des années 90 : une grande quantité d'ennemis tirant à tout
va dans des stages bien définis à la fin desquels un boss
vous attend. Ici vous sont présentés deux niveaux en images.
Si le premier niveau se passe invariablement à Tôkyô, il en
va autrement de ce qui suivent.
On a en fait le schéma suivant : Tôkyô Random 1 Atlantic Ocean (Bonus Stage) Random 2 Random 3 Sydney Himalaya Range (Bonus Stage) Mexico Hawaii Space
Chacun des stages dits
"Random" est choisi entre Paris, l'Amazonie et New York. Une
fois tous les niveaux terminés, il faudra faire ce qu'on
appelle communément un second loop, c'est-à-dire une
deuxième fois tous les niveaux, mais en plus difficiles.
Tôkyô
New
York
Les
Bonus Stages regorgent d'ennemis faciles à abattre permet
d'optimiser au mieux son armement. Attention, ce n'est pas
la parfaite promenade de santé, les ennemis (certes très
faibles) pouvant provoquer une collision.
Aero
Fighters 2 utilise deux boutons : pour tirer et pour la bombe. Il n'y a que deux
sortes de bonus à récolter, les "P" augmentant la puissance de
feu et les "B" donnant une bombe supplémentaire.
Voilà
un menu très classique proposé par Video System, ce qui
n'est pas nécessairement un mal, le premier Aero Fighter
ayant été un jeu réussi. L'éditeur a-t-il tiré parti des
capacités de la Neo·Geo ?...
L'écran
redevient horizontal, cela entraîne une moins bonne visibilité
des stages. Du côté des décors de fond, c'est assez détaillé
bien qu'un peu sombre et terne : il faut aimer le bleu foncé,
le marron et le vert foncé. Certains sont finis à la va-vite,
comme celui de Paris. Ce dernier manque totalement de
profondeur et pour la variété au niveau des couleurs, on
repassera. Quant aux avions, ils sont très bien faits et
fidèles à leurs modèles.
Si le scrolling
vertical est de bonne facture, il n'a un seul plan. L'écran
est parfois bien chargé en projectiles à éviter, ennemis,
explosions, etc. On a alors quelques ralentissements et
clignotements.
Le son est
caricatural pour les musiques mais au moins l'ambiance y est
en moins d'une seconde. Du côté des bruitages, c'est très
classique et complet.
En un mot :
bonne ! Pour qui aime se faufiler entre ennemis et boulettes,
le jeu répond au doigt et à l'œil. Les avions rapides seront
un atout pour survivre dans ce monde si hostile. Un petit
conseil : rester bien concentré quand on joue à deux pour ne
pas perdre de vue son avion !
Le jeu doit être
fini deux fois pour voir le générique de fin. À ce sujet, les
fins sont assez amusantes et tiennent compte des duos choisis.
À propos de textes amusants, certains dialogues intermédiaires
le sont également, mais cela est parfois involontaire, comme
le "I'd be frying over the jungle" de Spanky le
dauphin ("Je frirais bien au-dessus de la jungle"). De
plus, même si les crédits limités au nombre de 4 garantissent
de longues heures de jeu avant de voir la fin à coup sûr. Les
niveaux, bien qu'en nombre correct, sont un peu courts : on
arrive rapidement au boss. Les 8 avions proposés permettront à
chacun de trouver son bonheur.
Ici,
même si les crédits sont infinis, il faut savoir se
limiter et ne pas le terminer en ayant abusé de la
touche , le tout en niveau Easy.
Sinon, l'intérêt paraît bien faible. En se limitant
et en profitant du mode 2 joueurs simultanés, on en
a pour un moment.
La
bande-son est légèrement remixée, mais cela n'est
pas franchement mieux que sur cartouche : n'attendez
pas de puissantes orchestrations. L'effort reste
louable.
Quant aux temps de
chargement, ils sont courts et peu nombreux, c'est
un vrai plaisir de ce côté-là.
Aero
Fighters 2 reste un jeu a priori peu
attrayant à cause de sa réalisation terne, mais il
mérite à être connu pour qui veut s'adonner au tir
vertical sur Neo·Geo CD.
Et
aujourd'hui ?
Aero Fighters 2 est bien défoulant
et jouable, voilà de bons arguments pour lui. Oh,
bien sûr, sa réalisation n'est pas éblouissante
(graphismes et son) et même un peu perfectible
(animation), mais il propose de sympathiques
moments. Pour qui ne recherche pas nécessairement
la perle technique qui pousse la Neo·Geo dans ses
retranchements, on peut se laisser tenter.
Aero
Fighters 2 rebutera ceux qui recherchent du shoot
them up coloré et attrayant, comme par
exemple Last Resort ou, bien sûr, Blazing Star.
Ceux qui ne seront pas dérangés par son côté
sérieux et sobre apprécieront ce titre correct,
défoulant et
varié.
L'épisode 3 améliore
légèrement la réalisation de son prédécesseur et
propose un défi progressif et relevé. De son côté,
Aero Fighters 2 reste bien défoulant, plus
cohérent et surtout... moins cher.