Chapitre XIII
2000/2001 : Aruze et la mort de SNK

 

Aruze, dernier espoir de SNK

C'est Aruze, un fabricant de pachinkos (jeux de billes) et de pachislots (jeux de jetons imitant des machines à sous) qui se propose de rentrer dans le capital de SNK.

Cette compagnie est déjà entrée en contact avec SNK en 1999 pour développer Pachisuro Aruze O-goku Pocket: Hanabi sur NeoGeo Pocket Color, un jeu bien évidemment de pachinko. Cette participation est dans un premier temps présentée comme un partenariat, bien que'Aruze ait en fait le total contrôle de SNK.

SNK annonce par ailleurs dans la foulée son absence au salon japonais de l'arcade, l'AOU 2000 Amusement Expo, se tenant le 26 février 2000.

Le logo d'Aruze

SNK n'a pas su (ou pu) saisir les deux chances qu'étaient la 3D et les consoles portables ; en se repliant sur l'arcade, cette société a fini par s'étouffer dans un marché en pleine mutation, où seuls certains y survivraient. C'est désormais une compagnie dépendant totalement de la volonté de son tuteur, Aruze.

Aruze garde le nom de SNK mais ce sont surtout les licences qui l'intéressent pour ses pachinkos et ses pachislots. Cette société n'a que faire de la firme d'Ôsaka et ne fait rien pour redresser la barre, bien au contraire. Une faillite serait l'occasion d'utiliser sans retenue les licences en question et de faire des machines à billes et à sous aux couleurs de Samurai Shodown ou de KOF.

Un exemple de machine d'Aruze.

La Neo·Geo continue cependant de recevoir quelques nouveautés. Le 23 mars 2000, Metal Slug 3 repousse les limites du système de SNK comme jamais : aussi long que vaste, bien difficile, regorgeant d'armes et de véhicules, il est considéré par beaucoup comme le meilleur épisode de la série.

Metal Slug 3 constitue l'aboutissement ultime de la série.
(2000)

Aruze autorise également l'adaptation de KOF '99 sur Dreamcast ; il devient KOF '99 Evolution et sort le 30 mars 2000. C'est une version totalement remaniée de l'original avec des bonus notables. Hélas pour SNK, la Dreamcast est en perte totale de vitesse face à la PlayStation 2 de Sony, console autrement plus vendeuse. Les retombées économiques sont donc minimes, malgré toute l'aura de la série KOF.

The King of Fighters '99 Evolution est une version remaniée en profondeur.
(2000)

La NeoGeo Pocket continue d'accueillir pas mal de jeux en 2000, dont Metal Slug: 2nd Mission, The Last Blade: Beyond the Destiny (édité pas SNK mais développé par Saurus, devenue interne à SNK) ou encore l'étonnant Cool Cool Jam.


Metal Slug: 2nd Mission est un concentré d'action qui tient dans la poche.
(2000)

Cool Cool Jam est un jeu musical basé sur le rythme, uniquement en version japonaise..
(2000)

Le même jour que sort Cool Cool Jam, le 10 août 2000, SNK commercialise sur Dreamcast un jeu qui en est proche : Cool Cool Toon. Il s'agit toujours d'un jeu musical où le rythme a une importance prépondérante. Hélas, il se joue à la manette alors que Samba de Amigo et deux versions de Dance Dance Revolution, pourvus d'accessoires (maracas pour l'un et tapis de danse pour l'autre), sont déjà sortis.

Malgré ses qualités, il fut souvent reproché à Cool Cool Toon de n'utiliser que la manette de jeu.
(2000)

Aruze n'est pas une firme qui est là pour aider SNK, elle enfonce le clou lors le 13 juin 2000 : la décision est prise de recentrer les activités de SNK sur le Japon, surtout en ce qui concerne la NeoGeo Pocket Color. SNK of America et SNK Europe Limited ferment leurs portes. L'attitude d'Aruze à l'encontre de SNK pousse E. Kawasaki à quitter sa société fondée en 1978.

Le 21 décembre 2000 sortent KOF 2000 sur Neo·Geo et The Last Blade 2 (nommé ici Gekka No Kenshi Final Edition) sur Dreamcast.

 
The King of Fighters 2000, le dernier titre développé par SNK sur Neo·Geo (2000)
 
Gekka no Kenshi Final Edition reste en retrait par rapport à l'original.
(2000)

Pour essayer de se rembourser de ce fiasco financier, Aruze revend en 2001 les franchises majeures de SNK (KOF, Metal Slug, etc) à d'autres compagnies. BrezzaSoft rachète KOF et Metal Slug. Le développement de KOF 2001 est confié à Eolith alors que celui de Metal Slug 4 sera assuré par les Coréens de Mega Enterprise. Sengoku devient la propriété de Noise Factory. Même chose pour Double Dragon qui atterrit chez Evoga (une société mexicaine).

Il est décidé de ré-éditer le grandiose Metal Slug 3. C'est ce qu'on appelle le "2nd run" de ce jeu. Il sort également pour la première fois, à l'occasion de cette réédition, en version américaine. The King of Fighters 2001 sort enfin en octobre 2001 sur Neo·Geo MVS, mais il déçoit pas mal de fans. Toujours en octobre 2001 arrive la suite qu'on n'espérait plus de Sengoku 2. Ce troisième opus ne reprend que peu d'éléments des épisodes précédents, mais possède un système de combos intéressant.



Metal Slug 3 réédité en 2001 pour le plus grand plaisir des fans qui ne se l'étaient pas encore procuré.

The King of Fighters 2001 est très jouable, même s'il ne fait pas l'unanimité.
(2001)

Sengoku 3 signe le retour du beat them all sur Neo·Geo à grands coups de combos.
(2001)

2001 voit également arriver quelques adaptations : celle de Metal Slug X le 25 janvier 2001 sur PlayStation et celle de Garou: Mark of the Wolves sur Dreamcast le 21 septembre 2001. C'est bien joli, cependant elles n'arrivent pas à convaincre.


Metal Slug X sur PlayStation est assez correct, compte tenu du support.
(2001)

Mark of the Wolves dans sa version Dreamcast est convenable, mais sans plus.
(2001)

Aruze met SNK en faillite, à l'automne 2001, sans même sortir KOF 2001 sur la console Neo·Geo AES. Le 22 octobre 2001, cette fois, c'est même le nom de SNK qui s'éteint et c'est dans l'indifférence générale que tout cela se passe. On commence à oublier ce que fut SNK, et pour beaucoup ce n'est qu'un éditeur très mineur aux jeux has-been qui met la clef sous la porte. Triste fin...

Voici le fond d'écran qu'a offert SNK avant de fermer ses portes.
Cliquez sur l'image pour l'agrandir.

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