The Super Spy
 
 


action à la première personne
©1990, SNK
55 Mbits



 
     

Le système Neo·Geo accueille en arcade le 8 octobre 1990 un jeu très original. Il s'agit d'un jeu d'action (jusque là, rien d'extraordinaire) représenté du point de vue du personnage. Cela change indiscutablement des jeux où le personnage est de taille plus ou moins modeste et vu en entier à l'écran. Voici donc The Super Spy, qui est bien un jeu d'action, contrairement à ce que le titre pourrait laisser penser.

La petite intro est sommairement animée (il y a surtout des images fixes) et nous présente le super espion en question en train de courir et de se saisir de quelques armes. Il y a également un écran-titre accompagné d'une voix-off, et c'est tout.


Une bombe a explosé dans le métro de la ville, elle a fait des centaines de morts. Un seul groupe terroriste a pu fomenter un tel acte de barbarie : le groupe Zolge King. Pour couronner le tout ils ont pris en otage un immeuble entier, celui des automobiles Tadoya (un mix entre Toyota et Honda ?). La CIA a localisé l'usine qu'ils utilisent pour fabriquer leurs explosifs.

Vous êtes Roy Heart, justement un membre de la CIA (quelle coincidence). Expert en karaté et en maniement d'armes blanches ou à feu, vous avez deux missions à accomplir : détruire l'usine de Zolge King et assassiner les huit chefs du groupe terroriste, qui se trouvent dans l'immeuble Tadoya.

The Super Spy ne propose absolument aucune option, même pas un petit réglage de du niveau de difficulté. On arrive donc directement à la séquence d'explication des commandes de base.

sert à donner des coups de poings, permet de donner des coups de pied (ou de genou, selon la distance de l'opposant) et la combinaison est une brève parade qui ne peut être maintenue. Elle nécessite donc un bon timing par rapport aux attaques des ennemis. Il est à noter que chaque terroriste vaincu apporte une ration de points d'expérience. Plus l'expérience est élevée (il y a 3 niveaux), plus on cogne fort.

Fort heureusement, vous ne disposez pas que de vos poings et vos pieds pour accomplir votre mission. Remarquez, vous pouvez toujours vous limiter à cela, si vous vous sentez d'attaque ! Bref, revenons aux armes (on les sélectionne avec le bouton ). Nous avons un couteau pour commencer. Bien pratique, assez rapide, sa lame rougit au fur et à mesure qu'on l'utilise. Plus elle est rouge, moins le couteau est efficace. Pour ceux qui n'aiment pas le combat rapproché, il y a également le pistolet : une fois vide, il reste possible de donner des coups de crosse avec le bouton . Enfin l'automatique de type Uzi permet d'envoyer de bonnes rafales de pruneaux sur les terroristes. Cette arme n'est pas disponible de base, on la trouve dans le jeu.

Ce jeu propose d'arpenter des couloirs. Il y a deux types de déplacement :
- le plus courant est qu'on parcourt le couloir comme en faisant des pas chassés, le décor effectuant un scrolling de gauche à droite ou l'inverse.
- l'autre est quand on avance dans un couloir, les murs de chaque côté étant progressivement zoomés pour donner une illusion tridimensionnelle.

Outre ses longs couloirs, The Super Spy vous offira également la possibilité de visiter des salles (en appuyant sur quand on est en face d'un porte avec la mention "IN"). Vous y trouverez la plupart du temps des otages qui vont donneront renseignements, armes et médicaments. Vous risquerez aussi de trouver des terroristes, à vous de réagir promptement ! Enfin vous y lirez des plans du jeu. C'est pratique pour se répérer, mais attention à bien les mémoriser ! En effet, une fois lus, on ne peut plus y revenir. Un conseil, mettez le jeu en pause pour lire un plan tranquillement.

Comme vous l'aurez probablement deviné en lisant le petit scénario du jeu (si vous l'avez lu), The Super Spy possède deux lieux à explorer (et surtout à nettoyer), un pour chaque mission.

Area 1 - Terrorist's factory
Area 2 - Tadoya Motors

Voilà donc un jeu apportant une bonne dose d'action, le tout mêlé à une réalisation originale... mais est-elle de qualité ?



Les couleurs sont trop ternes : elles tirent beaucoup vers les marron et gris. L'environnement visuel est assez peu varié du fait qu'il n'y a que deux lieux. On notera des détails appréciables comme les impacts dans les décors quand on tire ou quand on envoie violemment un terroriste contre un mur. Si les personnages sont détaillés et assez expressifs, ils sont toutefois trop peu variés.


Vous aimez les zooms ? Eh bien, vous allez être servis, The Super Spy en regorges. D'abord au niveau des ennemis, qui semblent approcher, et même leurs membres (non, ce n'est pas sale, il est question des poings et des pieds) qui semblent toucher le visage du héros. Les zooms s'appliquent également aux décors pour leur donner un rendu en pseudo-relief. L'animation des personnages n'est pas exceptionnelle en elle-même, par ailleurs.


Que c'est peu varié ! Certes, la qualité est correcte. En revanche, à l'instar du visuel, c'est extrêmement répétitif. On a toujours l'impression d'entendre les mêmes musiques... ce qui est effectivement le cas.


Déroutante au début, on s'y fait assez rapidement même si la précision n'est pas de mise, notamment lors des phases de tir. Puis au bout de quelques dizaines de minutes, on a bien avancé dans le jeu et on se rend compte qu'on passe son temps à frapper. Là encore, le maître mot sera répétitivité.


Le jeu dispose de crédits infinis, à vous de vous limiter. The Super Spy n'est pas très facile, d'autant plus que l'expérience n'augmente pas très vite, à moins de rester dans les couloirs pour tuer plus de terroristes. Il y a quand même trois gros soucis : l'absence de jeu à deux, le nombre très faible de missions et l'extrême répétitivité de l'action, rapidement lassante.



 
Bilan
 
 

The Super Spy regorge de bonnes idées et propose une réalisation étonnante, à défaut d'être convaincante. Il pêche au niveau de sa grande répétitivité (autant sur le plan du visuel que celui de l'action) et de sa durée de vie assez limitée. Du coup, même l'amateur absolu d'action risque fort de ne pas y trouver son compte.


The Super Spy peut être considéré comme le précurseur d'un genre. Une vue subjective, des couloirs... Cela n'évoque rien ? Eh oui, trois ans avant Doom et deux ans avant Wolfenstein 3D, The Super Spy préfigurait très modestement ce qui allait devenir plus tard le first person shooter.
Pour en revenir à The Super Spy en tant que jeu à acheter ou non, il est difficile de le conseiller. Il faut être amnésique pour ne pas s
e laisser gagner par l'usure qu'engendre ce jeu. Les deux volets de Crossed Swords sont de meilleure qualité et, surtout, plus variés.

Tarma

 
     

   




 

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