En
1994 alors que SNK a proposé deux très gros jeux pour sa
Neo·Geo, à savoir The King of Fighters '94 et Samurai
Shodown II, Data East se positionne sur le créneau des jeux
de second choix avec Karnov's Revenge. Cet éditeur à qui on
doit déjà Spin Master et Windjammers tente sa chance à la
fin de cette même année avec un titre qui apporte un peu de
fraîcheur et de changement : Street Hoop. Sorti dans un
premier temps au format MVS le 8 décembre 1994, il est
ensuite disponible sur console Neo·Geo le 9 décembre 1994
puis le 20 janvier 1995 sur Neo·Geo CD. Il s'agit d'un jeu
de streetball : c'est du basket-ball à 3 contre 3 avec des
règles très allégées.
L'intro
est assez classique avec quelques images de joueurs, le tout
sans musique.
Les
options et menus sont succins, c'est ce qu'on trouve
habituellement sur Neo·Geo CD : début d'une partie,
possibilité de visionner l'intro, maniement de base, et
retour à l'écran d'accueil de la console. Quant aux options,
elles se limitent au réglage du niveau de difficulté et de
la durée d'une mi-temps.
Chaque équipe dispose de 18 points répartis en 4 compétences
(dunk, paniers à 3 points, vitesse, résistance en défense).
Seuls
les boutons et sont utilisés. Comme on peut s'en
douter, leur fonction n'est pas la même en attaque ou en
défense. sert à tirer ou à sauter. permet de passer le ballon ou de
s'en emparer.
Pour marquer, on
peut faire les classiques dunks ou des tirs à 2 ou 3 points
selon la distance au panier.
Si
ces bases sont simples, les mouvements se montrent bien
complets : feinte, dribble, charge, dunks divers et variés,
interceptions, combinaisons... Par exemple, on peut faire
semblant d'amorcer un dunk et au dernier moment, on passe le
ballon. Ces techniques étant exposées entre chaque match, il
est préférable de ne pas les passer quand on débute.
Le joueur allemand va exécuter un dunk.
Il passe le ballon au dernier moment à
son coéquipier...
... qui s'empresse marquer un panier !
Là
où le jeu prend sa dimension arcade, c'est quand on
s'intéresse à la barre en bas de l'écran marquée Super
Shot. Elle se remplit à chaque fois qu'on marque.
Une
fois pleine, cette barre autorise un super tir : soit un
dunk gigantesque avec un joueur qui saute à dix mètres de
haut, soit un tir à 3 points. Dans les deux cas, c'est
formellement imparable. Ce sera l'occasion d'envoyer valser
l'autre équipe, le tout conclu par une petite provocation
dans le plus pur style arcade.
Les
terrains proposés portent la griffe Data East avec une
ambiance très estivale, à l'image de ceux que l'on a pu
rencontrer dans Windjammers.
Park
Playground
Gym
Beach
Street
Quant
aux temps de chargement, ces derniers se montrent plus que
raisonnables : un gros au début puis de tout petits (1 ou 2
sec) pour chaque match.
Une particularité de ce jeu
est que le titre n'est pas le même en version
européenne et américaine. Cela était déjà le cas avec
un autre jeu de Data East, Karnov's Revenge / Fighters
History Dynamite. Quant à la version japonaise, c'est
encore un autre titre ! Dans les versions européenne
et japonaise, on a des équipes nationales tandis que
dans la version américaine ce sont des villes. L'autre
différence est que dans la version nippone il n'y a
qu'une mi-temps par match au lieu de deux.
Voici
un tableau qui récapitule les différences selon le
BIOS qui équipe la machine.
Titre
Équipes
Mi-temps
BIOS européen
Street Hoop
Nationales
Deux
BIOS japonais
Dunk Dream
Nationales
Une
BIOS américain
Street Slam
Villes des États-Unis
Deux
Karnov
est le personnage principal du jeu éponyme. Il
s'agit d'un athlète de force et cracheur de feu
d'origine russe qui doit parcourir différents
niveaux pour trouver un trésor. On le retrouve dans
pas mal de jeux signés Data East, dont bien
évidemment Karnov's Revenge.
Karnov
apparaît dans le jeu Street Hoop. Il fait partie des
badauds au bord des terrains de la rue et de la
plage.
Enfin
Street Hoop a droit à une suite qui n'est pas sortie
sur Neo·Geo. Il s'agit de Dunk Dream '95, ou Hoops
chez nous. Ce jeu complète le gameplay de
Street Hoop avec des super-contres et permet d'y
jouer jusqu'à 4.
Une
ambiance à la Windjammers, un principe rappelant NBA Jam, un
support de choix... Street Hoop a pas mal d'atouts pour se
distinguer.
L'ensemble est
assez réussi mais malheureusement il n'y a que 5 terrains,
ce qui est peu. De plus, certains pourront trouver que le
tout manque un peu de finesse en comparaison de ce qu'on
peut obtenir sur cette machine. On retrouve tout de même le
style estival et décontracté de Windjammers : couleurs
chaudes et flashy sont au programme. De plus les
différents terrains instaurent une ambiance urbaine et à y
regarder de près, les abords sont assez détaillés. Street
Hoop est un jeu visuellement propre et attrayant.
Concernant
l'animation il n'y a pas de ralentissement à déplorer. Ça
bouge vite et bien, les super dunks sont impressionnants,
rien à redire à ce sujet. Certaines animations sembleront
peut-être peu décomposées, mais cela permet d'avoir une
bonne lisibilité des mouvements.
Quant à l'animation annexe, les programmeurs n'ont pas voulu
animer à tout prix tous les badauds, ce qui est un bon choix
qui évite le ridicule qu'on peut trouver dans d'autres
titres.
Les bruitages
sont de bonne qualité et les commentaires incessants ("Reverse
Dunk!", "Jam!"...) ne sont pas en reste.
Quant aux musiques, il s'agit en fait de chansons dans un
style rap. Elles complètent parfaitement le visuel des
terrains pour instaurer une ambiance urbaine un peu
idéalisée. Par ailleurs on pourra trouver que les bruitages
sont un peu forts en comparaison des musiques.
Le fait que le
gameplay n'exploite que deux boutons n'est pas
gênant. Les mouvements sont très nombreux et faciles à
réaliser. Faciles, c'est peut-être vite dit. En défense il
est délicat de bien placer ses joueurs et on brasse souvent
de l'air au lieu d'intercepter le ballon : il faudra un peu
d'entraînement pour mieux appréhender les contres.
Quand on joue contre la machine, cette dernière a la
curieuse - mais logique - habitude de tenter de n'importe où
un panier à 3 points à la dernière seconde... et assez
souvent, ça passe ! Plutôt que de râler, il vaut mieux faire
la même chose même si, bien entendu, la réussite sera moins
au rendez-vous. Le jeu reste très agréable : aucune faute,
contacts autorisés, jeu très rapide, de quoi se prendre pour
Earl Manigault dans le Bronx.
Le jeu contre
la machine n'est pas si facile que cela, les tirs à 3 points
et les contres intraitables devenant légion au bout de
quelques matchs.
Comme pour Windjammers, c'est à deux joueurs que Street Hoop
prend réellement toute son ampleur. Il promet de bonnes
sessions au cours desquelles on ne verra pas le temps
passer. Petit regret, il est dommage qu'il ne soit pas
proposé de jouer à deux en coopération.
Bilan
Street Hoop est un bon jeu qui n'a
d'autre but que de divertir et de proposer un bon
moment de sport arcade sur Neo·Geo. En ce sens, le
but est parfaitement atteint et c'est une
réussite. C'est assez simple autant du point de
vue de la réalisation que du maniement, ça a un
petit goût de Windjammers, on est bien chez Data
East. Le joueur attiré par le genre y trouvera
plus que probablement son compte.
Toujours aussi agréable, Street Hoop n'a pas trop
vieilli du fait de sa réalisation qui n'a jamais
prétendu être au meilleur niveau, à l'image d'un
Windjammers .Assez cher en cartouche, il marquera
le pas avec sa bande-son certes sympathique, mais
moins réussie que sur CD. L'allergique aux
chargements peu fortuné trouvera son bonheur avec
le MVS, plus abordable. Quant aux possesseurs de
Neo·Geo
CD ou Neo·Geo CDZ, ils auront droit à un jeu à
prix d'ami, le tout avec des musiques au top.
Dans tous les cas, si vous le trouvez à prix
correct, foncez !