Alpha
Denshi n'est pas un éditeur spécialement réputé pour son
originalité. Il a su néanmoins fournir de bons jeux comme
Time Soldiers, Gang Wars ou Super Champion Baseball.
Justement, à propos de Time Soldiers, il s'agissait d'un shoot
them up pédestre avec écran vertical. C'était la
réponse au Commando de Capcom, sorti deux ans auparavant.
Capcom a depuis offert en 1990 une suite à son Commando,
connue chez nous sous le nom de Mercs.
Le 30 avril 1992 c'est à nouveau au tour d'Alpha Denshi de
répliquer et ce, sur MVS. Pris d'un élan d'originalité sans
précédent, les développeurs vont appeler leur "Commando"
mettant en scène des ninjas... Ninja Commando. Avouez qu'il
y a de l'idée !
Commando
(1985, Capcom)
Time
Soldiers
(1987, Alpha Denshi)
Mercs
(1990, Capcom)
Spider
est un savant - forcément - fou qui a mis au point une
machine à voyager dans le temps. Grâce à elle, il est allé
dans diverses époques afin de changer le cours de
l'Histoire. Pour contrecarrer ses plans, trois ninjas vont
unir leurs forces et lui voler sa machine. Ils devront aller
dans les différentes époques affectées et y faire le grand
ménage...
À
défaut d'être recherchée, l'intro donne tout de même le ton.
Un sabre apparaît, entouré de lettres tournoyantes finissant
par forme un titre scandé haut et fort : Ninja Commando!
Les
réglages du jeu se résument à l'essentiel (la difficulté,
sur fond sonore indentique à l'écran de lancement de la
Neo·Geo) puis on choisit un des trois ninjas.
Joe Tiger
Cet Américain est un descendant du clan ninja Kôga.
Rayar
Dragon
D'origine britannique, Rayar a étudié les arts ninja
Iga.
Ryû Eagle
Descendant des ninjas Fûma, on l'appelle "le 32ème
Fûma Kotaro".
La jouabilité est basée avant tout sur
le bouton (tir de base). Plus on appuie rapidement, plus
les projectiles sont gros. On remarquera qu'en bas de
l'écran, le personnage crie. Par exemple, Joe crie "Ora!"
pour les tirs simples et "Oraaaaaaa!" pour les tirs
les plus puissants. Parfaitement inutile... donc
complètement indispensable !
Petite
gâterie, les combinaisons + et + servent à lancer un petit pouvoir
spécial assez sympathique. Un petit goût de jeu de combat
qui est fort appréciable.
Le
bouton permet quant à lui de réaliser une pirouette,
laquelle ne rend nullement invincible. Bien entendu, il est
possible d'appuyer dans la foulée sur , ce qui aura pour effet de lancer
une étoile ninja. À propos de cette dernière, l'étoile en
question est la même, quel que soit le personnage choisi.
Enfin, est réservé à la super attaque.
Très dévastatrice, les dégâts qu'elle occassionne ont un
prix à payer : on perd un peu de sa barre de santé.
Cerise
sur le gâteau, on peut se transformer ! Il suffit de
ramasser les rouleaux de parchemin et au bout de trois,
votre héros se transforme en monstre mythologique.
Joe
deviendra le Tigre blanc (Byakku), Rayar le Dragon (Seiryû)
et Ryû le Phénix (Suzaku). Le Tigre blanc envoie des rayons
blancs, le Dragon fait tournoyer sa queue et le Phénix
couvre l'écran de projectiles à son effigie. La
transformation de Ryû est à ce titre la plus
efficace.Évidemment, ce n'est qu'un état temporaire.
Le
tout premier niveau n'en est pas vraiment un : il n'y a pas
de vrai boss de fin ni de décompte des points. Il s'agit
juste d'un prologue se déroulant dans le présent, au cours
duquel on s'empare de la machine à voyager dans le temps.
Les niveaux qui suivent sont à diverses époques, et pas dans
le même ordre d'une partie à l'autre. En voici deux exemples
en images.
Prologue
The
japanese civil War Era
The
egyptian Era
Ninja
Commando s'annonce plutôt comme un jeu d'action assez
original (comme quoi...) et varié. Si la réalisation suit,
ce jeu aura pas mal d'atouts pour lui.
Mais c'est pas mal du tout ! Très colorés, les graphismes
colorés nous rappellent qu'Alpha Denshi est également le
développeur de Blue's Journey ou de Thrash Rally. C'est
varié, c'est propre, que demander de plus ? Les différentes
époques visitées, bien que versant bien sûr dans la
caricature, sans très bien rentranscrites à l'écran. Un
écran un peu réduit, à cause de sa vilaine bande noire en
bas de l'écran, comme dans Ninja Combat. Pour un jeu à
défilement vertical, c'est franchement dommage.
Quant aux héros, ils sont assez bien faits et les ennemis ne
sont pas trop répétitifs.
Beaucoup de
zooms, autant au niveau des effets accompagnant les attaques
des héros qu'au niveau de certains ennemis. Très peu de
ralentissements, pas mal d'interactions avec les décors,
beaucoup d'éléments y étant destructibles.
La musique
bien que peu inspirée, elle reste bien loin d'être
inoubliable. Cela étant, elle a tout de même le mérite de
s'adapter assez bien à chaque niveau. Quant aux bruitages,
ils sont de bonne qualité, comme d'habitude.
C'est varié,
chaque personnage se jouant un peu différemment. Les
commandes sont très réactives et le rythme bien soutenu.
Seul petit regret en comparaison des jeux signés Capcom : on
ne peut tirer que vers le haut.
Avec 4 crédits
et une seule vie par crédit, il faudra s'accrocher pour le
finir, surtout si on n'use pas de la carte-mémoire. On y
revient cependant de temps en temps avec beaucoup de
plaisir, le jeu étant bien défoulant. Les parties à deux
sont prévues, et même recommandées !
Les
différences entre les deux versions de Ninja
Commando sont absolument minimes : un chargement au
début du jeu (et c'est tout), les crédits infinis et
le logo ADK remplaçant celui d'Alpha Denshi. Les
musiques sont absolument identiques à celle qui
accompagnent les parties pour la cartouche.
Copie
quasi conforme de la version cartouche, ce Ninja
Commando CD reste un bon jeu d'action à prix d'ami.
Il n'y a aucune raison de s'en priver si on aime le
genre.
Bilan
On aurait pu croire qu'Alpha
Denshi allait nous proposer une pâle copie du jeu
de Capcom, sans aucune saveur ni originalité. Il
n'en est rien. Ninja Commando est bourrin, plutôt
joli et très plaisant à jouer, surtout à deux.
C'est déjà pas mal, non ?...
Ninja
Commando a eu son premier rival sur Neo·Geo avec
la sortie de Shock Troopers, cinq ans plus tard.
Soyons honnêtes, la série de Saurus surpasse
nettement le titre d'ADK, ce qui est la moindre
des choses. Ce dernier reste fort agréable et tout
à fait abordable en version MVS, sans compter
qu'il est le seul représentant de son genre sur
Neo·Geo CD. Sur Neo·Geo, la cartouche est hélas
plus chère, ce qui l'amène à être acheté plus souvent pour la
collection que pour le jeu lui-même.