King of the Monsters
 
 


catch
©1991, SNK
55 Mbits


 
     

Fasciné par la puissance de King Kong ? Émerveillé par la rage destructrice de Godzilla ? Envie d'être aussi grand que Spectreman pour tordre le cou à des monstres géants ? Aucun souci, SNK a King of the Monsters dans son escarcelle. Ce jeu met en scène des monstres gigantesques et ravageurs au sein de grandes villes. Ce principe de base n'est d'ailleurs pas sans évoquer Rampage de Midway, sorti en 1986. Les jeux du genre sont tout de même plutôt rares (on les trouve surtout sur Famicom) et mettent essentiellement en avant Godzilla, King Kong ou leurs clones.



King Kong 2: Ikari no Megaton Punch
(1986, Konami)

Rampage
(1986, Midway)

Godzilla: Monster of Monsters!
(1988, Compile/Toho)

Pendant des années, l'homme a épuisé, pollué, saccagé sa planète. L'eau a fait place à des produits toxiques et des mutations en ont découlé. Des monstres mutants géants sont apparus, et ils prennent possession des lieux, en détruisant tout sur leur passage. L'humanité est condamnée à chercher la survie et doit se contenter de voir qui va devenir le Roi des Monstres.

L'intro n'en est pas vraiment une. Une vue du Japon, un écran titre, une démo. Voilà. C'est donc bien léger, SNK aurait pu présenter un peu l'histoire du jeu (même si elle n'est que prétexte) ailleurs que dans la notice.


Entrons dans le vif du sujet avec trois possibilités pour jouer. Dans celui du milieu, c'est un jeu classique contre la machine. Celui de gauche propose de jouer à deux contre la console, laquelle contrôlera alors logiquement deux monstres. Enfin le dernier mode est une confrontation entre deux joueurs. Une fois la décision prise, il reste à choisir son champion.

Geon :
Inspiré par Godzilla, Geon est un dinosaure géant capable de cracher du magma.
Woo :
Ressemblant à King Kong, Woo envoie des décharges électriques.
Poison Ghost :
On suppose qu'il est fait de déchets toxiques déversés dans la mer.

Rocky :
Pouvant proje
ter de gros rochers, ce géant est une ancienne statue égyptienne.

Beetle Mania :
Venant d'Amazonie, cet insecte mutant peut lancer sa pince comme un missile.
Astro Guy :
Jadis humain, son corps a démesurément grandi. Il envoie un rayon d'énergie.

Pendant qu'on choisit son mode de jeu et son monstre favori, si on regarde en haut de l'écran, on s'aperçoit que les commandes du jeu sont expliquées. Trois boutons seront utilisés pour venir à bout de ses tonnes de muscles.
: poing
: pied
: course
L'utilité du bouton est discutable, étant donné qu'on peut également courir si on appuie deux fois sur ou . Le but est donc d'immobiliser son adversaire trois secondes au sol, sachant que si sa barre de santé est complètement rouge, l'opération devient réalisable.

Heureusement, King of The Monsters ne se limite pas à se tourner autour en se donnant des coups de poing et de pied. La combinaison permet à la base de sauter, mais aussi de lancer une technique spéciale si on les maintient appuyés pendant quelques secondes.

(maintenu)

Quand les monstres s'agrippent, on passe du jeu de combat classique à celui de catch. Plusieurs possibilités sont alors offertes : , ou . et pouvant être combinés avec ou pour différents effets.
Enfin, une fois l'adversaire à terre, on peut appuyer sur (le maintenir), (le relever) ou (sauter à nouveau sur lui).
On ne peut pas aller partout où on veut, l'aire de combat étant délimitée par des barrières électriques.

Faire du catch, c'est bien. Mais nos lutteurs sont avant tout des monstres géants au grand cœur. Ils ont besoin d'exprimer leur génie destructeur, de laisser libre cours à leurs élans poético-apocalyptiques. Ces grands artistes si timides et sensibles pourront engager la conversation en se saisissant de chars, avions et autres hélicoptères et en les offrant en présent à leur comparse. Ils auront également le bonheur de voir leur score augmenté s'ils font subir de lourdes pertes aux humains, en piétinant les petits bâtiments ou en jouant les sculpteurs autodidactes sur des monuments plus imposants.

De temps en temps, des pastilles marquées "P" apparaîtront. Il faudra les prendre au plus vite (il suffit de les piétiner) pour augmenter la puissance de son champion. Si on en ramasse 10, la puissance est augmentée d'un niveau. On peut ainsi l'améliorer jusqu'à 2 niveaux, soit un total de 20 pastilles à ramasser en tout.

Nos amis ont décidé de se défouler dans un pays habitué des colères titanesques avec Godzilla, Mothra ou même King Kong, le Japon. Ce sera l'occasion de faire un peu de tourisme de démolition dans six villes différentes. On voit d'ailleurs là qu'entre les deux bombes atomiques (qui ont inspiré le personnage de Godzilla), les tremblements de terre et les tsunamis, le Pays du Soleil Levant a une culture des catastrophes à grande échelle bien différente de la nôtre.

Tôkyô
Okayama
Kôbe
Kyôto
Ôsaka
Hiroshima

King of the Monsters, contrairement à son aîné Rampage, n'est donc pas qu'un jeu de monstres. C'est également un véritable jeu de catch, genre assez peu représenté sur nos consoles. Jeu de monstres, c'est bien. Jeu de catch, c'est bien également. Mais jeu techniquement digne de son support, ce serait encore mieux.



Le jeu s'en tire honorablement à ce chapitre, avec des villes aisément reconnaissables : la tour de Tôkyô, le château Ôsaka-jô, le port de Kobe, etc. C'est détaillé avec de nombreux véhicules militaires ou civils, coloré (surtout quand le combat a lieu de nuit) et lisible.
Les monstres sont bien différenciés mais sont un peu petits. Plus grands, ils auraient été plus crédibles en tant que monstres géants. Là, on n'a droit qu'à des personnages tout juste de la taille de ceux d'un jeu de combat classique, et encore.


Pas très élaborée au niveaux des mouvements des monstres, l'animation étonnera davantage en ce qui concerne les interactions possibles avec les différents environnements. Destructions diverses, saisie d'avions en plein vol, éclaboussures dans l'eau, tout y est. SNK s'est appliqué à ce chapitre et cela se voit.


Quelques cris bestiaux, des coups d'impacts qui percutent, on pourrait croire que King of The Monsters fait le minimum syndical. C'est sans compter les voix des militaires tentant d'évacuer les foules (en vain !) et les mélodies, se fondant parfaitement dans l'action et le jeu. Chaque personnage a son propre thème musical et certains pourront surprendre, comme les chants accompagnant les apparitions de Woo.


Lorgnant très clairement vers les jeux de catch, elle déroutera les habitués de jeux de combat classiques. Une fois qu'on s'y est fait, on pourra trouver l'ensemble un peu raide, surtout face à la machine. Cette dernière est très largement avantagée avec son personnage souvent gonflé à bloc, se relevant au moins deux fois après une mise au sol, le tout avec une barre de vie très, très longue à entamer. À deux pour un duel, cela devient logiquement bien plus équilibré.


Très difficile quand on joue contre la machine, il faudra beaucoup de persévérence pour en venir à bout. Sachez qu'en cas de temps écoulé, c'est toujours l'adversaire qui gagne. Pour résumer, le but du CPU est juste de ne pas être au sol 3 secondes. Dernière chose concernant le jeu contre la console, et non des moindres, il faudra combattre chaque monstre deux fois. En fait, cela ressemble beaucoup aux shoot them up où il faut parfois faire deux fois le jeu en entier. Assez rageant mais bon, c'est un jeu d'arcade, fait pour vider le porte-monnaie, à la base. Les deux modes possibles quand on joue à deux, les six personnages et les franches destructions massives permettront de remettre de temps en temps cette cartouche dans la console.



 
Bilan
 
 

King of The Monsters s'affranchit correctement de sa double tâche, à savoir être à la fois un jeu de monstres et un premier jeu de catch pour la Neo·Geo. Sa réalisation correcte et sa jouabilité assez complète en font un bon titre. Pour être très bon, il lui manque tout de même des parties contre la machine mieux équilibrées, plus de souplesse et, par exemple, un réglage possible de la difficulté, ici absent.


Curieusement, King of The Monsters n'est pas sorti sur Neo·Geo CD, SNK ayant préféré n'y commercialiser que le second épisode. Justement, ce second épisode, outre une réalisation logiquement plus léchée, est un beat them up plus classique, le catc
h étant devenu l'apanage de 3 Count Bout.
Ce premier King of the Monsters reste plus intéressant que son petit frère grâce à sa difficulté mieux dosée et son panel de personnages plus étoffé. Pour qui ne s'arrêtera pas à sa réalisation inférieure à celle de sa suite, il proposera un bon moment de bourrinage et de destruction massive, le tout à la sauce catch.

Tarma

 
     

   




 

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