Certains
jeux sont intemporels. Ils savent capter l'essence de leur
époque, s'illustrer de par leurs grandes qualités, et
marquer durablement les esprits. Ils deviennent alors des
références, des mythes et par là même sont quasiment
intouchables. Et pourtant, un des titres légendaires de la
Neo·Geo va subir l'impensable : être modifié, complété et
actualisé. Il s'agit de King of Fighters '98, ce dernier
ayant démontré brillamment lors de sa sortie tout le talent
de SNK en matière de jeu de combat. Lorsqu'on touche à une
légende, le résultat peut rarement répondre aux attentes des
fans, tant ces deniers peuvent être exigeants, voire
intransigeants, et attachés au titre en question. Ce pari
étant une vraie gageure, le résultat va-t-il tenir du bel
hommage ou du saccage en règle ?...
Même
si la période n'a pas le faste des années 90, SNK Playmore
poursuit donc sur la lancée de ces jeux très corrects en
s'attaquant à la rénovation d'un monument. Après avoir
redonné un coup de jeune discutable à l'épisode '94, la
compagnie s'attaque au pilier de sa série, King of Fighters
'98. Sous-titré Ultimate Match, ce jeu a donc l'immense
tâche de devoir rendre hommage et faire honneur à son
illustre aîné. King
of Fighters '98 avait pour particularité d'être un Dream
Match, c'est-à-dire un épisode sans scénario, permettant de
procéder à des rencontres improbables. Eh bien cette version
Ultimate Match emprunte assez logiquement la même voie en
proposant rien de moins que de réunir l'intégralité des
combattants présents dans la série entre les opus '94 à '97.
Elle sort en arcade le 18 mars 2008 sur Taito Type X puis
sur PlayStation 2 le 26 juin de la même année et enfin sur
Xbox 360 le 1er juillet 2009. Cette
version Ultimate Match propose un remaniement de l'ouverture
du jeu original sur Neo·Geo, cette séquence étant l'occasion
de voir les personnages supplémentaires que va proposer le
jeu.
Du côté du menu principal, on
est plus proche d'un NeoGeo Battle Coliseum que d'un King
of Fighters '98. C'est assez froid et métallique, mais fort complet au demeurant. Le mode
Team devient Arcade Play tandis que le Single garde son
nom. Petite curiosité, chacun d'eux propose de jouer
contre la console, contre un humain, ou de procéder à des
versus contre la machine. Au sujet de ces options, il y a largement de quoi paramétrer le jeu entièrement à sa guise : réglages du combat, contrôles, son, apparence des personnages, affichage, meilleurs scores, gestion de la sauvegarde, rien ne manque.
Quant à la configuration de base
des boutons, cette dernière convient
parfaitement à la DualShock 2 avec une disposition logique
mettant les coups de poing en haut et les coups de pied en
bas. Pour ceux qui jouent avec un Neo Stick, il sera
conseillé de la revoir afin de s'approcher au plus près de
ce qui se fait sur Neo·Geo. Concernant les combinaisons, on
retrouve strictement les mêmes que dans le King of
Fighters '98 original. On a toujours accès à la roulade ou
l'esquive selon le mode de jeu choisi, ces mouvements
s'effectuant en pressant simultanément et ou .
Une fois tous les réglages effectués il est temps de se lancer dans une partie. Avant toute chose il sera demandé de choisir le mode de jouabilité. On retrouve les classiques Advanced et Extra. Le premier se base dans les grandes lignes sur l'opus' 97 avec sa roulade, ses Power Gauges à stocker ainsi que la possibilité de courir. Le deuxième rappelle le '95 en proposant une esquive (avec contre-attaque), une barre à charger manuellement ainsi qu'un pas en avant en lieu et place de la course. Ce n'est pas tout, SNK Playmore a ajouté un troisième mode, l'Ultimate. Si
on opte pour ce dernier on peut paramétrer à sa guise la
façon d'avancer, le choix de l'esquive ainsi que la gestion
de la Power Gauge. On peut donc se forger le mode idéal. Ensuite
force est de constater que l'écran de sélection est fort
bien actualisé. C'est désormais opulant en passant de 38 à
43 personnages de base, sans compter les boss à débloquer.
C'est simple, une fois tout déverrouillé, on a droit à
absolument tous les personnages présents dans les King of
Fighters du '94 au '97. N'oublions pas les versions
alternatives de plusieurs combattants, déjà présentes dans
le King of Fighters '98 original pour 13 d'entre eux, et ici
complétées pour atteindre le nombre respectable de 19. Au
niveau des vrais ajouts, on pourra retenir la Boss Team avec
Geese Howard, Wolfgang Krauser et Mr Big, les boss de fin
Leopold Goenitz et Orochi, ainsi que les retours d'Eiji
Kisaragi et de Kasumi Tôdô. Parmi
toutes les versions alternatives de nombreux combattants,
les amateurs de King of Fighters '97 retiendront en
particulier Orochi Iori et Orochi Leona qu'on avait
seulement pu voir dans cet épisode. Ils étaient bien
présents dans le '98, mais seulement le temps d'un coup. Au
sujet des coups spéciaux ce jeu reste avant tout un King of
Fighters '98, ce qui ne sera pas pour déplaire aux amateurs
de l'original. Désormais tout est accessible en passant par
le menu de pause. On pourra noter quelques modifications
mineures, comme par exemple le fait que le Haoh Shoko Ken de
Takuma devient une Desperation Move, mais dans
l'ensemble on retrouve le panel de coups du jeu sur Neo·Geo.
Ces coups spéciaux de base sont
complétés par les désormais classiques Desperation
Moves et Super Desperation Moves. Il s'agit
fondamentalement des mêmes coups, la seule différence
résidant dans leur puissance et leur rendu. Pour les
premières il faut soit employer une Power Gauge,
soit être en mode Max tandis que pour les secondes, les
deux conditions doivent être remplies.
En
général les King of Fighters ne sont pas particulièrement
généreux en décors. Eh bien cette mouture '98 Ultimate Match
vient contredire cette tradition en reprenant les 9 lieux du
'98 original, en intégrant 4 stages d'anciens épisodes pour
la '96 Boss Team, Goenitz, la Orochi Team, Orochi, et
enfin en ajoutant 6 toiles de fond inédites. On arrive donc
à un joli total de 19 arènes pour s'affronter.
Quant aux temps de chargements, ces derniers sont assez courts et bien dissimulés, on en oublie presque le support. Enfin pour les plus nostalgiques SNK Playmore a tout prévu. Il est tout à fait possible de jouer à la version Neo·Geo dans le mode du même nom. On retrouve alors tout le jeu original avec son contenu, le tout dans une version plus que correctement émulée. La plus grande différence avec le jeu d'origine réside dans le nombre de crédits, ces derniers devenant ici infinis.
S'il est un héritage bien lourd à porter, c'est
bien celui de King of Fighters '98. Au niveau du contenu
cette mouture Ultimate Match sublime la version originale,
mais qu'en est-il au juste de la réalisation ?...
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