Sega
est à l'aube des années 90 un spécialiste reconnu de la
course arcade. Hang-On, OutRun et Super Monaco GP sont
autant d'exemples de titres solides et reconnus avec
lesquel il n'est pas évident de rivaliser. Racing Hero compte
bien faire perdurer cette tradition de jeux réussis en
proposant une course de motos rappelant par moments
Turbo OutRun.
De son côté, SNK tente sa chance avec un jeu de motos,
peu après la sortie de la Neo·Geo. L'expérience de la
compagnie est assez limitée en matière de sport
mécanique. On retiendra Safary Rally, Joyful Road ou
encore Rally Cross. Des jeux certes sympathiques et
réussis, mais qui n'ont aucunement l'aura et le prestige
des productions Sega.
Les combinaisons
sont enfilées, le casque est mis, on tourne la poignée des
gaz et c'est parti pour savoir qui sera le vrai héros du jeu
de moto !
Visuellement,
le jeu de SNK étonne. Il sort après son rival et son support
est également plus récent que la Sega X Board, datant de
1987. Il est donc surprenant d'avoir un jeu dépouillé où les
courses se déroulent dans de vastes espaces parsemés de
quelques éléments au bord de la piste. La ressemblance avec
le plus ancien Super Hang-On est d'ailleurs assez frappante.
Seuls les décors de fond sont plus détaillés et assez jolis
dans l'ensemble.
Racing Hero est bien plus
richement pouvu avec de nombreux et imposants éléments
bordant la piste, cachant souvent les décors de fond. Ces
derniers sont d'ailleurs plus simplistes que chez SNK. Pour
en revenir à la route, on est plutôt dans un registre Super
Monaco GP ou Turbo OutRun : bref, ça pixellise un peu, mais
c'est fourni.
Malgré des fonds moins travaillés, Racing Hero remporte
cette première manche grâce à ses bas-côtés généreusement
habillés.
Racing Hero
Si
les fonds sont plutôt jolis, le reste est très
dépouillé.
(Riding Hero)
On
retrouve des graphismes similaires à Super
Monaco GP.
(Racing Hero)
Quelques
plans fixes agrémentent le mode Story du jeu de
SNK.
(Riding Hero)
Il
reste 3 secondes avant le départ, la
concentration est maximale.
(Racing Hero)
Afin de rendre une bonne
perspective, Riding Hero use de l'effet raster.
Les graphismes sont intégralement en sprites, ces derniers
subissant un rétrécissement vers le haut de l'écran pour
la partie où on roule. Les sprites sont constamment
déplacés et ajustés pour donner l'illusion d'une route qui
va vers la droite ou vers la gauche. Bref, joli moment de
prouesse technique pour une machine absolument pas prévue
pour ce genre de rendu. L'animation est par ailleurs très
fluide mais l'impression de vitesse n'est pas des plus
saisissantes.
Racing Hero dispose de ses nombreux éléments au bord de la
piste pour donner une bonne impression de vitesse et
davantage immerger le joueur. La moto, représentée en gros
plan, a des mouvements plus fluides et la route est
davantage chargée en circulation.
Le jeu de Sega remporte une nouvelle fois le point en étant
plus convaincant que son rival.
Racing Hero
L'effet
de vitesse n'est pas spécialement étourdissant.
(Riding Hero)
Les
éléments des bas-côtés sont zoomés lorsqu'on
s'en approche.
(Racing Hero)
Les
éléments de décor zoomés sont plus épars que
chez Sega.
(Riding Hero)
Le
jeu se déroule sur route ouverte, attention à la
circulation.
(Racing Hero)
Riding Hero a pas mal de thèmes
différents en magasin. Entre les musiques pendant les
courses (5 différentes) et celles qui ponctuent les
différents écrans du jeu, la variété est au rendez-vous.
Concernant la qualité, si ce n'est pas désagréable à
l'écoute, on reste un peu sur sa faim pour l'inspiration.
Les musiques ne s'affirment pas tellement et, au final,
n'ont absolument rien de marquant. Côté bruitages, c'est
assez basique et peu réaliste.
À l'image d'OutRun, Racing Hero propose 4 musiques pour
accompagner les courses, mais elles ne sont pas au choix.
Chacune illustre une des étapes du jeu. Les mélodies en
question sont de qualité correcte et se montrent à la fois
entraînantes et parfaitement appropriées à ce genre de jeu.
Sans être aussi inoubliables que Passing Breeze ou Magical
Sound Shower, elles assurent efficacement leur rôle et
sont tout à fait dans le style des jeux de courses de Sega.
Quant aux bruitages, c'est
assez sommaire et - là encore - peu réaliste.
Racing Hero, en retrait concernant le nombre de musiques,
s'incline face à un Riding Hero un peu plus varié.
Riding Hero
Musiques
très banales du côté de la Neo·Geo.
(Riding Hero)
Ici,
on retrouve un peu la saveur des Super Hang-On et
autres OutRun.
(Racing Hero)
Arnold
n'est pas un adversaire bien difficile à battre.
(Riding Hero)
Plus
que 12 secondes pour terminer la course en
Angleterre.
(Racing Hero)
Riding
Hero se montre horriblement frustrant à ce chapitre. Le
moindre contact envoie la moto dans le décor ou la fait
glisser latéralement jusqu'à ce qu'on se prenne un obstacle.
Dans tous les cas, il y a chute. Comme si cela ne suffisait
pas, dépasser les adversaires de tête leur donne des ailes :
ils vont alors plus vite que la vitesse maximale de votre
moto et c'est le rattrapage quasi garanti, avec choc et
gamelle si affinités. Encore plus crispant, la route se
montre bien trop étroite.
Dernière chose, la moto est elle-même n'est pas des plus
maniables avec son inlclinaison par palliers qui déroute.
On l'aura
compris, Riding Hero souffre très cruellement à ce niveau. Ou fait
souffrir, c'est selon.
Racing Hero, c'est un jeu de course, et un jeu de course
signé Sega. La moto répond parfaitement, les touchettes
avec les adversaires ou la circulation sont plus faciles à
éviter, il arrive même aux concurrents de se vautrer !
Ajoutons à cela une route généreusement large tout en
restant difficile à dompter : les virages serrés ne sont
pas rares et la circulation y est plus dense que chez SNK.
Et encore, il n'a même pas été question de la borne dédiée
avec reproduction de moto...
En comparaison d'un Riding Hero complètement punitif,
Racing Hero fait figure de jeu exemplaire à ce chapitre.
Racing Hero
Attention,
la moindre touchette sera fatale !
(Riding Hero)
Ici
la route est bien large et les collisions bien
pensées : l'idéal.
(Racing Hero)
La
tension monte juste au départ à Suzuka.
(Riding Hero)
Un
des concurrents effectue un vol plané mémorable.
(Racing Hero)
Riding
Hero propose un championnat de 10 courses pas évident à
remporter. On ne va pas revenir sur la difficulté
honteusement et artificiellement élevée du jeu. Parlons
plutôt du mode Story, carrément proche d'un RPG. Gagner de
l'argent, faire des paris, acheter une moto toujours
meilleure, défier des pilotes de haut rang, gérer sa santé
et son repos, la liste d'actions à effectuer est assez
impressionnante pour un jeu de ce type. Il faudra se balader
dans la ville dont certains quartiers resteront bloqués
jusqu'à une certaine progression. Voilà un joli effort de la
part de SNK que ce mode Story.
Du
côté de Racing Hero, c'est plus classique, la course
rappelle un peu le déroulement de OutRun, à ceci près que
le choix entre deux routes ne se fait pas en course et
qu'il n'y a que 4 arrivées et non 5. Même si le jeu est
maniable et beaucoup moins punitif que son rival, le finir
à chaque arrivée demandera de l'adresse et de bien
mémoriser certaines vagues de véhicules.
Riding Hero domine son rival grâce à son mode Story très
original et prenant.
Riding Hero
Les
lieux à visiter sont assez nombreux en mode
Story.
(Riding Hero)
Cette
carte évoque à coup sûr celle présente dans
OutRun.
(Racing Hero)
Terminer
chaque course en première position ne sera pas
chose aisée.
(Riding Hero)
Le
décompte du temps reste le principal adversaire.
(Racing Hero)
Bilan
Sans surprise, le
jeu de Sega domine de la tête et des épaules
celui de SNK dans de nombreux domaines,
surtout dans celui de la jouabilité où
Riding Hero est affublé de trop de défauts.
Même si Racing Hero est moins mémorable que
certains de ses glorieux aînés, le plaisir
de jeu une fois sur le bitume est
défitivement du côté de chez Sega et non
SNK.
Riding Hero pourra séduire celui qui
recherche un titre un peu original avec un
mode carrière développé. Encore faudra-t-il
fermer les yeux sur sa jouablité frustrante
au possible.
Pour l'anecdote, Racing Hero est développé
par Aicom pour le compte de Sega. On
retrouvera ce développeur sur Neo·Geo avec
View Point, Pulstar, ou même Blazing Star
dans une certaine mesure.