Si l'an 2000 n'est peut-être pas l'année du fameux "bogue" informatique, elle est néanmoins décisive pour les amateurs de jeux de combat arcade. Tout d'abord, c'est la perte de l'indépendance financière par SNK qui se fait tromper, trahir, phagocyter, pardon, racheter par Aruze le 19 janvier. C'est aussi le dernier épisode de King of Fighters développé par son créateur historique. C'est enfin l'année qui confirme la réconciliation entre Capcom et SNK, le lancement de Capcom vs. SNK faisant suite au SNK vs. Capcom sorti en 1999 sur NeoGeo Pocket Color. Excellent jeu, soit dit en passant. Même s'il n'y a plus la même rivalité que par le passé, il demeure le fait qu'en cet été 2000, deux gros titres signés SNK et Capcom se font face dans les salles de jeux. Certes, la Neo·Geo est désormais complètement obsolète, mais c'est sans compter le fait que SNK est un développeur plein de talent. Capcom n'en manque pas non plus et sort son jeu sur Naomi, le système arcade de Sega, délaissant son Capcom Play System III. Il s'agit d'un support très performant, similaire à la Dreamcast. Deux générations d'écart, un affichage beaucoup plus fin (640x480 pixels contre le classique 304x224 de la Neo·Geo), une taille deux fois plus importante, le jeu signé Capcom part nettement avantagé sur le papier. Versus des versus (King of Fighters étant à la base un versus entre Fatal Fury et Art of Fighting), affrontement ultime entre SNK et Capcom, voici une dernière occasion de confronter ces deux rivaux historiques du jeu de combat.
Il est vain de se voiler la face,
en 2000 la Neo·Geo n'est plus du tout à la pointe de quoi
que ce soit en termes de performances techniques. Celle
qui fut l'objet de toutes les convoitises en 1990 est
désormais totalement dépassée et ne peut prétendre
imposer sa loi. Alors, ce King of Fighters 2000 en
est-il pour autant si affreux que cela ? Eh bien, non !
Les personnages sont repris de l'opus '99 et se révèlent
franchement bien inspirés et réalisés. Quant aux
décors, s'ils sont peu nombreux (seulement 7), ils restent
détaillés et assez jolis, sans toutefois égaler les cuvées
'96 ou '99. Au final le visuel de ce KOF 2000 est plus que
correct, SNK maîtrisant toujours aussi bien sa Neo·Geo. Capcom vs. SNK
On prend The King of Fighters '99,
on l'améliore au passage, et le tour est joué. Dit ainsi,
cela peut paraître simple, mais c'est bien la recette
appliquée - avec brio - par SNK. Avec KOF, on n'attend pas
d'animation démultipliée façon Street Fighter III ou Mark
of the Wolves. Les mouvements doivent rester en toutes
circonstances secs, lisibles et nerveux. Le contrat est
largement rempli, avec quelques effets agrémentant le
tout. Sans être un modèle d'animation de combat 2D, KOF
2000 reste donc un jeu bien solide à ce chapitre. Égalité
Dans KOF 2000, les musiques sont
associées aux différentes équipes et non aux stages. Elles
sont donc assez nombreuses, mais là n'est pas l'essentiel.
Le plus important, c'est qu'elles sont très entraînantes,
on a comme une impression de déjà les connaître quand on
découvre le jeu et qu'on est habitué aux compositions
signées SNK. Tout en étant inédites et de qualité, elles
s'affirment en contribuant à l'ambiance de ce King of
Fighters. Quant aux voix et bruitages, c'est absolument
impeccable, comme on pouvait s'y attendre. The King of Fighters 2000
Avec KOF, on veut du jouable et du
précis. Cette saga étant prisée des joueurs chevronnés,
chaque nouvel épisode n'a en effet qu'une très faible
marge d'erreur à ce niveau. Le millésime 2000 se montre
très agréable à prendre en mains, avec des coups qui
sortent franchement bien. Les strikers (ces équipiers
pouvant venir se battre le temps d'un coup) sont toujours
de la partie et se montrent bien plus efficaces que dans
le '99. Plus efficaces ? C'est peu de le dire, ils le sont
même un peu trop, en fait. Cette souplesse et facilité
d'utilisation ouvre la porte à de nombreux abus, pour peu
qu'on prenne une combinaison qui peut faire très mal à
l'adversaire. Malgré ce petit faux pas, KOF 2000 se montre
très solide en ce qui concerne la jouabilité. Égalité
Fort de 34 personnages de base (35
avec Kula, disponible de base sur console et déblocable
avec un code sur MVS), le jeu signé SNK fait très fort. Le
jeu par équipes permet des combinaisons extrêmement
nombreuses, histoire de varier les plaisirs en versus.
Contre la machine, le jeu n'est pas très difficile et
vaincre le peu charismatique Zero ne posera pas trop de
problèmes. La durée de vie a toujours été le point fort de
la série, et ce n'est pas ce généreux épisode 2000 qui va
faire exception à la règle. Égalité
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