Si
on excepte la généreuse collection "ACA NeoGeo" disponible
également sur Xbox One et Switch ainsi que la collection
"PS2 Classics" qui émule la PlayStation 2, il n'y a que peu
de jeux Neo·Geo réellement adaptés pour la PlayStation 4. Le
premier est Metal Slug 3 et ici il va être question du
suivant, The Last Blade 2. Ce magnifique titre figure au
panthéon des jeux de la Neo·Geo : entre sa toile de fond
très riche, sa réalisation de haut vol et sa jouabilité très
aboutie, c'est une grande réussite du jeu de combat de la
fin des années 90. Peut-être n'a-t-il pas eu en son temps le
succès qu'il méritait, mais là n'est pas le propos
aujourd'hui. Ce qui nous intéresse, c'est de savoir ce qu'il
reste de ce vénérable jeu et si ce portage PlayStation 4
(tout de même 4 générations d'écart avec la Neo·Geo !)
mérite le détour. On notera qu'il s'agit d'un cross-play
PlayStation 4 / PlayStation Vita. À l'instar de Metal Slug
3, c'est toujours le développeur Code Mystics qui est aux
commandes de cette adaptation. The
Last Blade, c'est davantage qu'un simple successeur à
Samurai Shodown. Cette - courte - série propose de revivre
le Bakumatsu, époque de guerre et de transition où le Japon
est passé d'un système de shogunat à un système impérial,
bien plus ouvert sur les pays extérieurs. The Last Blade,
c'est également une trame fictive où interviennent les
quatre dieux gardiens (Susaku, Seiryû, Biakko et Genbu) et
se déroulant sur les deux épisodes. Voilà qui est donc fort
dommage de passer à côté de toute une moitié de l'histoire
en étant privé de jouer au premier Last Blade. Dans
tous les cas la première intro est bien présente, cette
dernière mettant immédiatement dans l'ambiance du jeu. On
découvre alors que, comme pour Metal Slug 3, il s'agit d'un
émulateur avec habillage amélioré : ici un fond ajustant le
4/3 au 16/9 ainsi qu'un effet scanlines. Si on
n'appuie sur aucun bouton, le jeu lance une petite démo puis
passe automatiquement à l'écran d'accueil. Si
on peut penser que la seconde intro originale n'est pas
intégrée, il n'en est heureusement rien. Il suffit de
terminer un des modes de jeu (en ayant gagné ou perdu) et le
jeu se relance alors avec cette petite présentation
alternative, certes plus simple que la première, mais tout
aussi jolie. Le
menu d'accueil est totalement refait à neuf en haute
définition, avec des modes encore plus nombreux que dans la
version originale, cette dernière étant déjà bien généreuse.
Le premier mode (Normal Mode) est lui-même subdivisé en
trois sous-modes, tous dédiés au jeu en local.
The
Last Blade 2, c'est bien sûr l'héritage de la Neo·Geo.
C'est aussi ici une adaptation avec un contenu
réactualisé. C'est surtout une jouabilité façon SNK qui,
si elle a inévitablement pris quelques rides, reste bien
réglée et très aboutie. Coups faibles, coups puissants,
coups de pied, contres, coups spéciaux, super coups, tout
s'enchaîne très bien et on est en définitive un peu plus
proche d'un King of Fighters que d'un Samurai Shodown où
le placement de coups est crucial. Mais bon, cela ne sert
pas à grand chose d'essayer de comparer, Last Blade 2 a sa
propre jouabilité et elle fait plus que tenir la route.
Depuis
le menu pause il est possible d'accéder à la liste de coups
du personnage choisi, ce qui est une attention sympathique.
Ce qui l'est un peu moins, c'est que les boutons sont
désignés par "WS" (weak slash), "SS" (strong slash),
etc. Si ce n'est pas en soit un réel problème pour qui
connaît le jeu, indiquer les classiques croix, carré, rond
et triangle de la PlayStation aurait permis de mettre ce
titre davantage à la portée des débutants. The
Last Blade 2, c'est également une ambiance unique (enfin,
pas tant que cela, le premier Last Blade jouant sur le même
tableau) avec un habillage très travaillé. S'il faut
reconnaître qu'on est désormais loin d'un mode histoire d'un
jeu des années 2010, il n'empêche que Last Blade 2 a de
beaux restes avec ses introductions aux stages toujours
aussi inspirées ainsi que ses artworks de toute
beauté. Bref, ça date, mais ça assure encore ! Le
visuel ne bénéficie de que légères améliorations comme des scanlines
ainsi que le fond ajustant l'image au format 16/9. À propos
de cela, on peut mettre la fenêtre d'affichage réduite, en
pleine hauteur ou en plein écran, cette dernière possibilité
déformant le jeu. L'animation étant de très bonne qualité,
une remasterisation des graphismes n'aurait pas du tout été
choquante. Petite consolation, on pourra noter quelques
effets de transparence, absents de la version originale.
Enfin les dialogues du combat contre le rival ne sont
qu'écrits alors qu'ils étaient parlés... sur Neo·Geo CD,
bien sûr !
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