Grand
rival de Street Fighter II' Turbo, Fatal Fury 2 n'a en ce
début d'année 1994 eu droit qu'à une seule adaptation. Seuls
les possesseurs de Super Famicom ont pu s'essayer à ce jeu,
ce portage ayant perdu au passage beaucoup de sa superbe.
Une vision certes sympathique mais un peu trop aseptisée
pour recréer les sensations qu'on a la chance de trouver sur
Neo·Geo. Après tout, vu l'écart de puissance entre une Super
Famicom et une Neo·Geo, c'est normal. Alors quand on sait
que cette fois, c'est une petite 8-bit qui va s'y coller, on
ne peut qu'être sceptique. Après un court chargement, le jeu se lance et on découvre non sans plaisir la même intro que sur Neo·Geo. Bon, elle n'est pas en anglais (le "Again, Legendary men return..." reste mythique) mais la première impression est déjà bien meilleure que ce qu'on avait eu sur Super Famicom avec juste un écran-titre.
On appuie alors sur Start... Pardon, on appuie alors sur Run pour découvrir un menu quasiment identique à celui de la Neo·Geo. Il y a toujours 4 niveaux de difficulté, la seule différence étant que le niveau MVS devient Arcade. Quant au menu Config, il s'agit de paramétrer la manette, qui peut être la même que celle sortie pour Street Fighter II', celle à 6 boutons.
Une fois qu'on lance une partie, c'est le deuxième choc. Si la Super Famicom offrait un écran de sélection des personnages certes sympathique, mais très simplifié, la PC Engine propose une version, là encore, extrêmement proche de l'écran original. Avouez que les personnages entièrement dessinés ont davantage de classe que des pauvres cases bien plus classiques.
On débute la partie exactement comme sur Neo·Geo, c'est-à-dire en choisissant son adversaire parmi les 8 personnages de base. Pour jouer à deux, il n'y a pas de vrai mode Versus. Il faut appuyer sur Run avec la deuxième manette et le gagnant du duel gardera son personnage. On aurait pu espérer un mode Versus calqué sur celui de la Super Famicom (changement de personnage, choix du décor et activation ou non d'un handicap), ce n'est pas la place qui manque sur CD.
Les lieux à visiter sont exactement les mêmes, se situant tout autour du monde. Venise, le mont Rushmore, Uluru, Séoul, le dépaysement est garanti. Dépaysement garanti, avec le bonus d'une grande fidélité à la version originale.
En
effet, non seulement tous les stages répondent logiquement
présents à l'appel, mais aussi la plupart de leurs détails.
La fontaine à Séoul, la gare devant le mont Rushmore et le
pont du Rialto sont autant d'éléments totalement absents sur
Super Famicom. Ici, le possesseur de PC Engine CD ROM² sera
choyé avec un jeu proposant un visuel plus que jamais très
proche de son modèle. Bien entendu, on pourra encore trouver
des petites choses qui rendent la version Neo·Geo unique
(comme les barres de santé, ici sur fond noir), mais
l'effort est là.
Une
fois ce Fatal Fury 2 "PC Enginisé" en mouvement, il n'y a
pas grand chose à redire. Toutes les postures présentes dans
la version originale ont l'air d'être présentes. Par
exemple, quand un personnage avance et quand il recule,
c'est la même animation sur Super Famicom, par souci évident
d'économie de mémoire. Sur PC Engine, ce ne sera pas le cas.
Quant au son, il exploite très bien le CD. Toutes les musiques y sont, et bénéficient au passage de sympathiques reprises instrumentales. Sur ce coup, on s'éloigne de la version orginale mais au moins, le CD est exploité. Les bruitages et digitalisations vocales sont de bonne qualité et, surtout, bien plus nombreux qur sur la console de Nintendo. Les chargements sont dissimulés juste après que le globe terrestre tourne, en intro de chaque combat. Ils restent perceptibles mais sont tout à fait supportables... surtout qu'on ne patiente pas pour rien. Manette
en main, Fatal Fury 2 ne se montrera pas des plus agréables.
Oh, on peut toujours changer de plan, marcher accroupi ou
faire un backdash. Là n'est pas le problème. Il sera
toujours possible, quand la barre de santé est dans le
rouge, de faire des Desperation Moves, et c'est très
bien. Non, le souci est l'absence d'enchaînements, défaut
déjà présent dans le Fatal Fury 2 original. Pourquoi ne pas
avoir directement adapté Fatal Fury Special, plus abouti ?
Peut-être (et sans doute) pour laisser quelques mois de plus
d'exclusivité à la Neo·Geo.
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||