Ghost Pilots
 
 


shoot them up
©1991, SNK
55 Mbits


 
 
     

Bien que la Seconde Guerre mondiale soit une période traumatisante pour les Japonais, notamment dans sa conclusion, on la retrouve évoquée volontiers dans le domaine du jeu vidéo, secteur dominé par les éditeurs nippons. Une série de shoot them up ayant ce thème a particulièrement rencontré un succès notable, il s'agit des 19XX de Capcom. Du tir vertical avec pour environnement principal l'océan, une jouabilité solide, une réalisation en progrès à chaque épisode, tels sont les ingrédients des 19XX. SNK souhaite apparemment être de la partie et le mois d'août 1991 voit arriver deux shoot them up verticaux : Alpha Mission II et Ghost Pilots. C'est de ce dernier qu'il va être question.

1942
(1984, Capcom)
1943
(1987, Capcom)
1941: Counter Attack
(1990, Capcom)

Le scénario se déroule donc dans les années 40. L'heure est grave, nous sommes en pleine Seconde Guerre mondiale et des milliers de pilotes risquent leur vie pour défendre leur pays. On raconte pas mal d'histoires à leur sujet, mais pas celle de Tom Philips et Charlie Stingley. Les alliés ont été attaqués à la fois par la terre et dans les airs par un mystérieux chef Nazi. Tom et Charlie sont partis avec un énorme désavantage mais ils ont réussi à repousser l'offensive. Certains ont cru qu'ils étaient surhumains, on les a surnommés les "Ghost Pilots".

Ghost Pilots vous propose donc d'incarner nos deux compères Tom et Charlie, aux commandes d'un hydravion pour en découdre avec les Allemands. SNK n'a pas poussé l'introspection historique aussi loin que Capcom, ce dernier faisant carrément revivre la Guerre du Pacifique.

Tom Philips
Charlie Stingley

L'alarme se met en route, Tom se prépare à monter dans le cockpit de son hydravion. Une nouvelle attaque air/terre est lancée et on a à nouveau besoin de ses services. C'est en gros ce qui est suggéré par la petite intro du jeu, assez sympathique mais pas transcendante non plus. L'écran-titre montre une faucheuse à visage squelettique. Est-ce une référence au titre et surnom "Ghost Pilots", comme une sorte de logo pour nos deux héros ? Est-ce que cela symbolise les Nazis ? Ou enfin est-ce que ceux qui ont écrit la notice ne sont sont pas concertés avec les programmeurs qui avaient fait à la base un jeu où on combat une armée de zombies ? Que d'interrogations pour une chose aussi futile qu'une intro, n'est-ce pas...


Ghost Pilots utilise deux boutons : pour tirer et pour larguer une bombes. On doit d'ailleurs choisir dès le début du jeu la bombe qu'on va embarquer dans l'hydravion. Il y a alors deux choix possibles.
- Dynamic bomb : bombe classique

- Flash bomb : on peut la diriger quelques instants avec la manette

Le jeu de SNK possède également ses bonus, assez peu nombreux.

Shot : augmente la puissance de feu de la mitrailleuse, quatre niveaux sont possibles.
Bomb : donne une bombe supplémentaire.
Bonus Star : donne 1000 points et autant une fois le niveau terminé.
1UP : donne un avion supplémentaire.

Et voici la première mission qui démarre de façon tout à fait classique : l'hydravion quitte le quartier général pour une séquence de tir en rase motte suivie d'une autre à haute altitude, le tout se terminant bien entendu par un boss. Cette mise en bouche permet d'avoir un aperçu de Ghost Pilots : il va y avoir de la basse et de la haute altitude.

Opening Stage

En effet, après avoir terminé ce premier niveau, un choix est proposé : enchaîner cinq missions en rase motte (Ground Battle) ou cinq missions en altitude (Dog Fight). Quel que soit ce qu'on choisit, une fois les missions terminées il faut faire les autres avant d'accéder un niveau final, conçu sur le même principe que le premier. Cela sert donc juste à rendre Ghost Pilots moins linéaire.

Partons pour les missions Ground Battle. Une troisième bombe est proposée, elle est au napalm. Les ennemis au sol sont instantanément brûlés.

Il faudra faire face à des tanks, des bateaux et aussi quelques avions.

Ground Battle 1 - Upper stream of Amazon River

Les missions Dog Fight ont elles aussi leur bombe dédiée, en plus des deux de base. Il s'agit d'une grosse mine qui explose dans les airs.

C'est l'occasion de prendre de la hauteur et d'affronter exclusivement des avions, ces derniers étant plus variés que lors des missions Ground Battle. Ils viendront de l'avant, de l'arrière, d'en bas, d'en haut... de partout !

Dog Fight 1 - Country side full of houses and empty fields

Les boss sont adaptés aux missions : avions géants en Dog Fight et engins terrestres ou amphibies en Ground Battle. Assez imposants, ils prennent environ un quart de l'écran.

Typhoon
Gringo
Wasp

Ghost Pilots se distingue donc de la série 19XX de Capcom par des environnements plus terrestres ainsi que des missions soit en rase-motte, soit à haute altitude. Il reste à voir sa qualité technique et de voir s'il tient la route... ou le ciel.



Ceux qui aiment le brun, le bleu et le vert seront servis. Les amateurs de couleurs flashy passeront leur route. En effet, Ghost Pilots fait survoler campagnes, jungles, déserts et autres complexes industriels offrant des teintes plutôt austères, mais bien choisies. Les décors sont détaillés et assez variés tandis que les ennemis, même s'ils sont bien dessinés, se montrent trop répétitifs.


Les ralentissements sont extrêmement rares et les clignotements totalement absents. Les ennemis se révèlent bien rapides et arrivent de partout, avec un effet de zoom avant ou arrière assez réussi lorsqu'ils déboulent verticalement.


Rien de bien extraordinaire à ce chapitre. Les mélodies sont à tendance militaire et soutiennent au mieux l'action sans devenir pesantes. Quant aux bruitages, c'est très bon et assez varié.


L'hydravion possède un système d'armement assez varié au niveau des bombes, mais malheureusement moins en ce qui concerne l'arme de base, limitée à une mitrailleuse. Il répond correctement aux sollicitations du joueur mais... sans se presser ! Les ennemis arrivant de partout et à très vive allure, il faudra non seulement éviter leurs projectiles mais aussi leurs attaques de kamikaze quand ils foncent. Survivre sera pénible et, même si perdre un avion ne fait pas recommencer au début du stage, perdre tous les Power Up chèrement acquis n'arrangera pas du tout les affaires du joueur mal en point.


Les niveaux sont nombreux, le jeu est long et difficile du fait des ennemis agressifs et de l'hydravion pas facile à piloter dans les manœuvres d'évitement d'urgence. Voilà un jeu qui tiendra longtemps en haleine le joueur persévérant. Si le joueur persévérant en question a un ami, les parties à deux en simultané sont autorisées.



 
Bilan
 
 

Ghost Pilots est un jeu à la réalisation fort correcte et doté d'une durée de vie conséquente. Bien que son armement limité et sa progression difficile demandent beaucoup de patience et d'application, on appréciera la trouvaille de l'alternance de phases à basse ou à haute altitude. Si on aime l'ambiance de Seconde Guerre mondiale et qu'on n'a pas peur de perdre beaucoup avant de progresser, on peut se laisser tenter !


Certes, Ghost Pilots n'est pas une référence du shoot them up vertical, ni dans le monde de l'arcade en général, ni même sur Neo·Geo en particulier. Il garde néamoins un certain charme avec son défi relevé, sa simplicité et son ambiance réussie.

Tarma

 
     

   




 

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