Rappelez-vous
Pulstar, ce jeu de tir horizontal sorti à la fin de 1995.
Bien joli, bien difficile, il s'agissait d'un très bon jeu
qui apportait de la nouveauté sur Neo·Geo tout en
s'inspirant très fortement du célèbrissime R-Type. Pourquoi
parler de Pulstar ? Eh bien tout simplement voici un jeu
qu'on pourrait qualifier de semi-suite, ou du même
environnement. Bref, voici Blazing Star !
Blazing Star déboule sur Neo·Geo MVS le 18 janvier 1998 et
sur console AES le 19 février. Contrairement à Pulstar qui
avait évolué face à des concurrents lorgnant plutôt du côté
des 16-bit, Blazing Star arrive au milieu de shoot them
up sortis sur consoles 32-bit arrivées à maturité.
L'année 1997 aura surtout été marquée par le génialissime
Thunder Force V sur Saturn, mais il y a également d'autres
très bons titres, notamment sur PlayStation. Du côté de
l'arcade, c'est un peu plus calme, à part un Sol Divide
signé Psikyô, certes jouant dans un registre tout autre, et
un G-Darius très réussi, adapté sur PlayStation. Bref,
Blazing Star va devoir convaincre, au beau milieu de tous
ces hits du shoot them up horizontal.
Thunder
Force V
(1997, Technosoft)
G-Darius
(1997, Taito)
Gradius
Gaiden
(1997, Konami)
Il
y a quelques années de cela, une invasion alien a été
repoussée par l'escadron appelé PULSTAR. La jeune Kaoru
Yamazaki a mené les opérations et a pu retrouver sa sœur
Naomi. Malheureusement, la paix est loin d'être universelle
et une guerre fait rage depuis plusieurs années entre les
planètes Remuria et Mutras. Pour prendre l'avantage sur
l'autre, chacune a mis en place une usine d'armement d'un
nouveau type : Organic Weapon Production Factory. Les armes
produites ont certes attaqué la planète rivale, mais aussi
toute forme de vie. Ces armes se comportent comme des êtres
vivants et leur chef de file s'appelle Brawshella. L'armée
de Brawshella menace à présent toute la galaxie. La Ligue de
Défense Spatiale décide alors d'envoyer plusieurs escadrons
afin de restaurer la paix et de vaincre Brawshella.
Tout
commence par une intro... Quoi ? Rien de plus logique
penserez-vous, mais là, tout commence par une intro
absolument superbe ! Elle mélange avec bonheur images de
synthèse et dessin animé de type manga, le tout sur fond de
musique grandiose : étonnant, convaincant, sublime.
Pas
de choix de mode de jeu ou d'options : avec Blazing Star,
les menus ont un petit goût des premiers jeux Neo·Geo. On
aura juste droit à la séquence How to Play, puis le choix du
vaisseaux, enfin le réglage de la difficulté.
Et le Stage Select de
Pulstar, il est oublié ? Eh bien, oui et non. Il est à
présent uniquement accessible grâce à cette
code.
Ce
titre de Yumekôbô n'utilise que les boutons et de la manette. est le tir de base. Si on tape
frénétiquement sur ce même bouton , on obtient un tir plus puissant
et plus étendu. À l'instar de Pulstar (et du modèle R-Type),
maintenir puis le relâcher permet de lancer un tir
concentré, très puissant mais rendant le vaisseau inoffensif
durant le chargement du tir. Enfin, appuyer sur pendant le tir concentré autorise
le tir multiple, ce dernier compensant plus ou moins les
bombes de Pulstar, ici absentes. À noter que ce tir multiple
endommage la barre de tir concentré et qu'il faut patienter
un peu pour que tout redevienne opérationnel.
tir de base
tir puissant
tir concentré
tir multiple
Juste
au-dessus de cette jauge de tir, vous verrez un compteur de
hits. Eh bien oui, c'est comme dans un jeu de combat. Le
nombre de hits augmente avec celui d'ennemis détruits à la
suite. Cela donne un aspect intéressant pour les amateurs de
chasse au score : en effet, plus le nombre de hits est
élevé, plus on marque de points. Voici par exemple un joli
24 hit avec le vaisseau Aryustailm.
Différents
bonus (et voilà un mot que vous entendrez plus que de raison
lors de votre aventure) à récolter permettent d'améliorer le
quotidien. Les deux plus fréquents sont l'item "P" et l'item
bleu. Le premier permet d'augmenter sa puissance de feu et
le second offre des points en bonus. Si on les attrape tous,
le score est particulièrement augmenté. Un fois le vaisseau
à son maximum de puissance, les items "P" comptent comme des
bleus.
D'étranges
items jaunes avec ailes et auréoles (des anges gardiens ?)
apparaissent de temps en temps. Si on les ramasse, les
points gagnés sont multipliés. Si on ne les ramasse pas, et
là cela devient intéressant, le suivant ne sera plus jaune,
mais orange... et multipliera encore plus les points. On a
ainsi toute une série d'anges gardiens, le dernier (de
toutes les couleurs) offrant une bonne ration de points
multipliés.
Quand
on se décide à ramasser un ange, il vaut mieux n'utiliser
ensuite que le tir concentré, ainsi apparaîtra un autre
ange, plus gros, marqué d'un kanji.
La
dimension tactique, déjà évoqué pour les hits et les anges,
est également renforcée par ceci : il faut collecter des
lettres afin de reconstituer le mot "LUCKY". Certaines
seront faciles à trouver, d'autres, comme le Y du troisième
stage, demanderont un peu de réflexion.
Blazing Star
propose d'incarner les différents chefs d'escadron, chacun
ayant un type de vaisseau particulier.
Le
Hell-Hound est une vaisseau bien équilibré pouvant
générer un rayon de très grande amplitude.
Leefa
pilote un vaisseau simple d'accès ayant la
particularité de tirer dans plusieurs directions
simultanément.
Voici un
vaisseau avec un tir concentré de très courte portée :
il va falloir s'approcher au plus près des ennemis.
Le
Peplos a un tir concentré qui rappelle celui du
Hell-Hound à ceci près que sa puissance ne peut être
augmentée.
Le
vaisseau de la sœur de Kaoru est assez technique avec
ses deux postes de tir satellites.
Nous
retrouvons ici Kaoru et son bon vieux vaisseau de
Pulstar, toujours aussi défensif avec son gros module
qui le protège.
Les
niveaux, à scrolling horizontal, sont chargés en ennemis et
à la fin de chacun d'eux un inévitable bon gros boss vous
attend. Attention, pour vaincre ces derniers un compte à
rebours se met en place. Ici vous sont présentés en images
les trois premiers niveaux du jeu.
Tout cela a l'air
bien joli, mais il est temps de voir si le ramage de notre
Blazing Star vaut son plumage...
Cela oscille
tantôt vers la 2D, tantôt vers la 3D, cette dernière n'étant
pas en temps réel. Il en résulte un mélange rappelant
Pulstar sauf que, cette fois, c'est plus fouillé et plus
impressionnant, bien que moins fin quand on examine la bête
de près. On commence par des thèmes très technologiques et
spatiaux pour finir par de l'organique bien dégoûtant.
Mention spéciale au début du deuxième niveau qui dispose
d'une mise en relief stupéfiante pour une Neo·Geo.
Morphings,
fonds en 3D, ennemis qui tournent sur eux-mêmes... Cela en
devient étourdissant, on n'aurait pas cru la Neo·Geo capable
de telles prouesses. Et c'est justement là que le bât
blesse, car c'est un peu le cas dans une certaine mesure. Le
prix à payer est que Blazing Star est affublé de quelques
ralentissements et clignotements, notamment contre certains
boss. Rien de trop grave, mais c'est assez rare sur Neo·Geo
pour êetre signalé.
Les musiques
sont d'une grande qualité et le fait qu'on ne soit pas sur
CD ne se fait pas sentir. Les thèmes mettent une ambiance du
tonnerre tandis que les bruitages sont assez conventionnels.
cela étant, les "Bonus!" incessants sont toutefois
un peu fatigants.
Les différents vaisseaux proposent chacun leur jouabilité
propre, allant du très offensif et rapide à celui bien
protégé par son gros module, en passant par l'adepte du tir
rapproché. Dans tous les cas ils répondent au doigt et à
l'œil.
Fausse suite de Pulstar en ce qui concerne la jouabilité,
Blazing Star n'appartient pas à la catégorie des shoot
them up où il faut apprendre par cœur les niveaux pour
les traverser. Enfin, presque... Il s'agit ici clairement de
soigner son score, et un apprentissage par cœur de là où
apparaissent ennemis et bonus permettra de le soigner au
mieux.
Faire du score, reprendre où on meurt, se faufiler dans un
déluge de projectiles, cela ne vous évoque rien ? Eh oui,
sans toutefois se revendiquer représentant du genre, Blazing
Star lorgne clairement du côté du Manic Shooter.
Blazing Star ne dispose que de 7 niveaux, dont 6 réels (le
septième n'est que le boss de fin), mais...
Tout d'abord, il y a plusieurs vaisseaux bien distincts.
Ensuite la difficulté devient franchement élevée dès le
quatrième niveau, ce qui fait que réapparaître là où on est
mort est un bon point. Les crédits étant infinis, il ne
s'agira pas tant de le terminer que de le finir avec un gros
score, ou sans user de continue. N'oublions pas le véritable
mode pour deux joueurs en simultané, très convivial... et
fouilli, par moments !
Si on cherche à finir un jeu, alors Pulstar sera jugé plus
difficile. Si on cherche à finir un jeu sans perdre de
crédit, Blazing Star proposera un défi très relevé.
Bilan
Une réalisation de très haut vol,
peu de réels défauts, une ambiance unique, une
intro bien marquante, une solide durée de vie...
Que dire d'autre, si ce n'est que Blazing Star
repousse plus loin les limites de la Neo·Geo
(quitte à aller au-delà de celles-ci) et montre
qu'elle peut offrir des shoot them up
aussi flamboyants que les meilleurs de l'arcade ou
des consoles de génération suivante.
Blazing
Star reste un incontournable de la Neo·Geo du tir
horizontal, surtout en MVS. Le prix de la
cartouche AES en détournera plus d'un. Il a très
bien vieilli est reste très surprenant, même s'il
n'appartient pas à 100% au style incontournable
qu'est le Manic Shooter. Quel regret que
ce bijou n'ait jamais été commercialisé sur
Neo·Geo CD ! Heureusement il a été ensuite adapté
à prix bien plus modique sur Wii (Virtual Console)
puis sur PlayStation 4, Xbox One, Switch et
Windows 10 dans la collection ACA NeoGeo.