Quelle
est en 1994 la meilleure console pour accueillir des
adaptations de jeux de combat d'arcade (hormis la Neo·Geo,
trop à part) ? La Super Famicom, va-t-on répondre
spontanément. Certains penseront à la Mega Drive, lui
pardonnant la bande-son grésillante de son Street Fighter
II'. Quid de la PC Engine ? Eh bien, la "petite"
8-bit de Nec a plus d'un tour dans son sac. Après un
excellent Street Fighter II' tenant sur une carte de 20
Mbits, c'est le tour du support CD-ROM² de faire parler la
poudre avec l'aide d'une rallonge de mémoire, l'Arcade Card.
Garô Densetsu 2 et Ryûkô no Ken (Fatal Fury 2 et Art of
Fighting en Occident), voilà deux adaptations surpassant
très aisément leurs homologues tournant sur Super Famicom. Premier bon point, on a droit à l'intro de la version arcade. Hanzô fait face aux 6 nouveaux personnages de la saga, c'est quasi identique à ce qu'on peut voir sur Neo·Geo ! Du côté des menus, c'est un chouïa plus fourni que sur Neo·Geo, tout en restant plus pingre que les habituels portages Super Famicom et Mega Drive. Comme pour Fatal Fury 2, on a juste la configuration de la manette, en plus du réglage du niveau de difficulté. Point de Versus, Survival, Time Attack, ou tout autre fantaisie de ce genre. Pour le reste, tout est là ! Le tableau de sélection proposant généreusement 14 combattants, les deux modes Normal Game et Death Match, tout y est.
Le Normal Game est tout ce qu'il y a de plus... normal. Les combats se font en deux manches gagnantes, 10 adversaires (dont forcément les 6 nouveaux en premier) étant à vaincre avant de parvenir au Colisée où Neo Geegus et Dio vous attendent. C'est classique, pas du tout original, mais il y a de quoi faire. Le Death Match est beaucoup plus original. Ici, il suffit de gagner une seule manche, les deux opposants se partageant la même barre de santé. Au gré des coups portés et encaissés, un curseur triangulaire se déplace, remplissant ainsi la barre de rouge (joueur 1) ou de bleu (joueur 2). Une fois d'une seule couleur, c'est le KO, le malheureux vaincu ayant la possibilité de se relever trois fois, avec une restauration très partielle de la barre de vie. Ajoutons à tout cela les pièges tels que des murs hérissés de piques, des scies circulaires sortant du sol, des mines, un ring électrifié, etc. Dans un cas comme dans l'autre, cette adaptation made by Hudson propose les deux Bonus Stages de la version Neo·Geo. Dans le premier, il faudra détruire la colonne d'un monastère alors que lors du second, il s'agira de casser des masques tribaux pour délivrer une donzelle retenue prisonnière. Les différents stages répondent tous présents à l'appel, ce qui veut dire qu'entre les modes Normal Game et Death Match, il y aura un sacré paquet d'endroits et époques à visiter.
Pour un œil non averti, on aura l'impression d'être en face de l'exacte réplique de l'original : couleurs très bien choisies, personnages assez grands, détails à foison, le possesseur de PC Engine CD sera choyé. En y regardant de très près, on remarquera la bande noire cachée derrière les barres de santé ainsi que des détails manquant (moines chez Shura, Vikings qui ne souquent plus chez Erick, traces de pas dans la neige absentes chez Rasputin, etc.). Il n'empêche que, globalement, ce World Heroes 2 s'approche encore plus de son modèle que ne le faisaient Fatal Fury 2 ou Art of Fighting. Très belle performance.
Cerise sur le gâteau, l'animation semble avoir été légèrement accélérée, sans compter le fait que toutes les étapes d'animation du jeu original sont apparemment conservées. Dans tous les cas, on est vraiment au plus près de la Neo·Geo et, même si les divers stages ont un peu perdu en animations annexes, ils conservent un sol avec scrolling ligne par ligne. Du côté du son, les musiques bénéficient de réorchestrations faisant honneur au support CD, les mélodies restant très proches (et donc très fidèles) aux thèmes originaux. Seul bémol, elles reprennent à zéro au début de chaque manche. Quant aux voix et bruitages, c'est varié, c'est respectueux du support d'origine, c'est réussi. Les accès au disque sont assez nombreux mais jamais trop longs, ni mal placés. On sent bien que le jeu tourne sur CD, mais pas de quoi crier au scandale non plus. Niveau jouabilité, on remarquera que tous les coups sont présents, ainsi que les contre-projections et renvois de projectiles. De plus, le CPU abusera un peu moins des priorités douteuses de la version originale, ce qui rendra le jeu en solo plus intéressant. Qu'on ait une manette à 2, 3 ou 6 boutons, cela reste bien configuré, le bouton de saisie étant dans le premier cas alloué à Run, afin de conserver la pause.
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