S'il est une série de jeux de combat en versus qui a fortement marqué les années 90 tout en sachant rester éloignée de Street Fighter II, c'est bien Samurai Shodown. Cette saga au long cours met en scène de valeureux samouraïs aux prises avec divers démons. Outre leur ambiance médiévale haut de gamme et leur trame de fond très intéressante, les Samurai Shodown se distinguent à divers chapitres : personnages charismatiques, jouabilité sans cesse revue, réalisation de haute volée, durée de vie généreuse... La série de SNK ne manque pas d'arguments et c'est tout naturellement qu'elle s'est forgé un nom, même s'il est vrai qu'elle traîne quelques épisodes peu glorieux, tels des boulets. SNK Playmore commercialise le 24 juillet 2008 au Japon une compilation reprenant les principaux opus de la série, Samurai Spirits: Rokuban Shôbu. Elle sort simultanément sur Wii et PlayStation 2. Sur cette dernière il s'agit du dernier volume de la NeoGeo Online Collection. Prenant le nom de Samurai Shodown Anthology, elle arrive ensuite aux États-Unis et en Europe au printemps 2009 en passant par la case PlayStation Portable. Samurai Shodown Anthology est une compilation des 6 épisodes sortis dans la série de base, en 2D. On n'aura donc ni les épisodes en 3D sortis sur Hyper NeoGeo 64 et sur PlayStation, ni Samurai Spiritis R.P.G., ni même Samurai Shodown V Special. Par contre, et cela devient très intéressant pour ceux qui ne jouent pas aux jeux importés, on a bien droit à Samurai Shodown VI, jamais sorti en Occident en tant que titre à part. Première surprise, Samurai Shodown Anthology dispose de sa propre ouverture (outre celles de chaque jeu). Mélangeant habilement la musique d'intro de Samurai Shodown V Special et le thème d'Earthquake du premier opus, elle présente brièvement les différents titres sur des rouleaux.
Autre bonne chose, même si ce n'est pas une surprise, la compilation propose un choix entre 50 et 60 Hz. La très grossière erreur de Metal Slug Anthology n'est donc pas reconduite. On arrive ensuite à l'écran classique fait d'hexagones où s'offrent divers choix. - Arcade Mode :
À tout cela s'ajoutent le mode de sauvegarde, le réglage de la manette, de l'image, du son et des couleurs des personnages.
Cerise sur la gâteau, la liste des coups est présente. Elle est consultable depuis le menu de pause. Le
premier épisode était déjà un sacré morceau de choix. Avec
ses 12 personnages, ses armes, l'utilisation d'animaux et sa
relative - Mortal Kombat étant passé par là - violence,
Samurai Shodown avait de quoi séduire. C'était en plus
l'occasion de se plonger dans le Japon médiéval, assez peu
connu en Occident.
Avec
Samurai Shodown II, on atteint quasiment l'orgasme
vidéoludique. Même ambiance mais plus coloré, plus vaste,
plus attachant, ce jeu est un pure réussite de SNK. Certes,
il faut reconnaître que cette suite emprunte énormément à
son aîné, mais le résultat est là : c'est grandiose.
SNK
n'étant pas Capcom, reprendre un principe et l'user jusqu'à
l'os n'est pas la politique de la maison. Améliorer une
idée, soit. Mais après, il faut passer à autre chose. C'est
le cas avec Samurai Shodown III, ce dernier repartant sur de
toutes nouvelles bases. Rappelons rapidement l'arrivée des
modes Slash et Bust doublant presque le
nombre de personnages, tant la façon de jouer peut changer.
À noter une bande-son absolument fabuleuse, surtout avec les
musiques réorchestrées de la la version Neo·Geo CD, bien sûr
disponibles ici.
Le quatrième épisode est celui de la maturité. SNK maîtrise alors sa Neo·Geo et a acquis une très solide expérience en matière de jeu de combat. Il en ressort un Samurai Shodown relevant du chef d'œuvre. Devenu très technique, proposant de nouvelles têtes et des oubliés de la série, il s'impose comme l'épisode considéré par beaucoup comme le meilleur. Il est à noter que SNK a inclus Cham Cham dans la version PlayStation mais ici, elle n'y est pas.
Samurai Shodown V, c'est un peu le vilain petit canard de la saga classique (entendez par là les épisodes en 2D). Certes très généreux avec ses 24 personnages et ses 18 décors, il pêche par une violence en retrait ainsi qu'une réalisation très inégale. Il reste l'apparition de Yoshitora ainsi que de 3 autres vrais nouveaux personnages. La bande-son réorchestrée est reprise de l'adaptation PlayStation 2 de Samurai Shodown V. Par contre le jeu lui-même n'est qu'un bête émulateur embarqué. On perd donc le monde scénario qui avait été traduit en anglais.
Outre les cinq premiers épisodes, l'autre gros morceau de cette compilation est la présence de Samurai Shodown VI. Enfin cet épisode sorti sur Atomiswave et PlayStation 2 japonaise arrive en Occident. On retrouvera avec plaisir les très, très nombreux personnages (tous ceux de la saga, en fait), les stages chatoyants rappelant un peu ceux de Samurai Shodown II, les 6 façons de jouer, le boss ignoble, etc. Même si côté réalisation, cela reste plus hétérogène qu'un Hokuto no Ken ou un Guilty Gear X 1.5, il s'en dégage une impression de bonne qualité. Grosse déception en ce qui concerne la disparition totale de violence, par contre.
Il faut vraiment considérer cette compilation comme deux entités à part entière. D'une part, on a les cinq premiers opus de la saga, adaptés... non, émulés et sortis sur Neo·Geo. La qualité est donc assez correcte mais sans plus, SNK Playmore s'interdisant du coup des modifications du genre personnages cachés débloqués ou décors supplémentaires. Par ailleurs, on appréciera le fait de pouvoir réécouter les mélodies enchanteresses de la Neo·Geo CD. Les puristes seront déçus par la présence d'un filtre graphique. Certes, il est léger. Certes, il lisse un peu les pixels. Mais le fait qu'il ne soit ni réglable, ni même désactivable, rebutera à coup sûr certains joueurs. Ces
derniers pourront alors se rabattre sur Samurai Shodown VI.
Extrêmement vaste, très jouable, poursuivant avec brio la
saga, il séduira probablement beaucoup de fans de Samurai
Shodown. Curieusement, il ne propose aucun filtre graphique.
En contrepartie, il a une batterie de modes très nombreux. Il n'y a pas grand chose à dire des temps de chargement. Pour les Samurai Shodown sortis sur Neo·Geo, on en reste à un chargement initial et c'est tout. L'épisode VI est bien plus lourd et cela se sent... mais il reste très honnête. On regrettera par ailleurs l'absence notable de Samurai Shodown V Special, très bon épisode, violent à souhait. SNK Playmore a peut-être voulu que cet épisode reste mythique et exclusif. C'est dommage, il rectifie pas mal d'éléments de l'épisode V de base. Un petit bonus comme un Samurai Spirits R.P.G. traduit ou un des épisodes Hyper NeoGeo 64 à débloquer aurait été l'extase, mais il ne faut pas trop rêver. Enfin pour apprécier d'autant plus cette compilation, il est conseillé d'investir dans une réplique de la manette Neo·Geo, ainsi le plaisir n'en sera que plus grand.
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