S'il
est un jeu Neo·Geo qui a eu bien du mal à être correctement
adapté, c'est bien Art of Fighting. Entre la version Super
Nintendo médiocre sous-exploitant son support et la version
Mega Drive, certes sympathique mais trop éloignée d'un point
de vue technique, pas de quoi satisfaire le joueur en quête
d'une adaptation réussie. Il est vrai que le jeu original
est très impressionnant avec ses personnages gigantesques et
ses zooms de grande amplitude. Tout commence au mieux, les deux intros de la version originale étant conservées. Chose qui ne gâche rien, la voix qui raconte succintement le scénario est encore plus claire que sur Neo·Geo ! Les menus proposés sont peu ou prou les mêmes que sur Neo·Geo : VS Mode, Story Mode et Option. Ces dernières permettent de mettre le jeu en anglais et de paramétrer les boutons de la manette (celle à 6 boutons est gérée) à sa convenance. L'écran de sélection du mode Story est quasi identique à son homologue sur Mega Drive. On n'y voit que Ryô et Robert, les autres personnages n'apparaissant qu'en Versus. Une fois ce choix crucial fait, c'est parti pour l'enquête musclée dans Southtown où on interroge les sbires de Mr Big façon bourre-pif. Dans le VS Mode, tous les personnages sont présents, Mr Big et Mr Karate compris. Comme sur Super Nintendo et Mega Drive, aucun choix du décor ou handicap n'est prévu pour agrémenter les séances de Versus. Voilà donc l'exacte copie du mode équivalent sur Neo·Geo, à ceci près que les boss sont sélectionnables dès le départ. Tous les décors sont présents, c'est donc l'occasion de se plonger sans retenue dans le théâtre de ces affrontements acharnés, la mythique Southtown. Du crasseux Mac's Bar au très "select" restaurant 'L'Amor, en passant par le chamarré China Town, rien ne manque.
Adapter
Art of Fighting sur une modeste 8-bit, est-ce mission
impossible ? Apparemment non, le résultat étant bluffant de
fidélité. Les personnages sont de très grande taille et
surpassent sans problème leurs homologues sur Super Nintendo
et Mega Drive. Bien sûr, on n'atteint pas les sommets de la
Neo·Geo, mais le rendu est plus que convaincant. Détail qui
tue, on retrouve même les contusions sur les visages !
Qui dit personnages imposants, dit jeu à distance sacrifié ? Oui, s'il n'y a pas de zoom, ce qui est forcément le cas d'un jeu 8-bit. Eh bien, non en fait ! La PC Engine réussit l'exploit de reproduire les zooms de la Neo·Geo et ce, avec une plus grande amplitude que la Super Nintendo, pourtant armée de son célèbre Mode 7. Comme on peut s'en douter, il y a une astuce. La 8-bit de Nec arrive à cet exploit en changeant brusquement la résolution de la fenêtre d'affichage quand les personnages sont éloignés.
Quant aux mouvements des personnages, ils sont plus proches que jamais de ce qu'on trouve dans le jeu original. Cela reste donc un peu raide, comme sur Neo·Geo. Les chargements sont assez contenus, chaque stage demandant juste quelques secondes pour être mis dans la mémoire de la console (augmentée par l'Arcade Card).
Le CD est très bien exploité au niveau des musiques, ces dernières ayant eu droit à de jolies réorchestrations. Les puristes de la Neo·Geo trouveront sans doute qu'il aurait mieux valu enregistrer les originales sur les pistes du CD, afin de coller au maximum à la bande son mémorable originale. Les autres découvriront avec plaisir des mélodies à la fois fidèles et rafraîchies. Les bruitages et voix sont toujours en nombre, bien que leur qualité soit un peu inférieure à ce qui se fait sur Neo·Geo. Enfin on retrouve cette raideur visuelle dans la jouabilité, très peu souple. Les coups sortent tout de même très bien, la gestion de la Spirit Gauge venant apporter l'originalité qu'on attend d'un concurrent de Street Fighter II.
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